Transformers ?

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Les yeux rivés sur le feu qui ondule doucement dans l'âtre, une tasse de chocolat chaud - Fait maison ! Chris a vraiment tout pour plaire décidément - entre les mains.

- Tiens.

Je sursaute et attrape le plaid qu'il me tends. Je lui demande si Léo est bien endormi ce à quoi il répond par l'affirmative. Nous avons eu une grosse journée tout les trois. Après la luge, nous avons continué notre balade au cœur du marché, j'ai aussi vu Chris à l'œuvre avec ses sculptures puis nous avons mangé dans un petit restaurant vraiment mignon.

- Ca va ?

Je détourne mon regard des flammes en soupirant. J'aimerai lui assurer que je vais bien mais soyons honnêtes, s'il me pose la question c'est qu'il se doute que ce n'est pas le cas. Mais bon, on va tout de même tenter le coup :

- Ouais, ça va. Dis-je d'une voix qui ne laisse rien paraître.

- On va dire que je te crois alors. Lâche Chris avant de se saisir de la télécommande. Film ?

- Avec plaisir. Mais surtout pas un film de Noël où je te promet que je balance ta télévision dans le feu.

- Mais dans quel monde vis-tu Sally ? Il n'y a quasiment que ça en ce moment.

- Pas de films de Noël. Insistai-je

- Action ? Propose finalement Chris en essayant mal de cacher son sourire.

- Transformers ?

- T'es vraiment bizarre... mais vendu. J'adore les transformers. Ajoute-t-il en zappant sur Netflix pour trouver celui qu'il veut.

Bizarrement malgré le fait que j'adore cette série de films, impossible pour moi de me concentrer sur le déroulement de celui qu'il a mit en route il y presque une heure déjà. Je suis tellement ailleurs que je serais même incapable de dire s'il s'agit du premier ou d'un autre. Assis à mes côtés, Chris semble totalement absorbé par les scènes d'actions entre les Autobots et les Decepticons.

Je profite de son absorption pour le détailler de plus près, il est beau. Même carrément canon, hurlerait Nina si elle le voyait. Des yeux clairs, une barbe bien taillée, le sourire facile. Et son t-shirt noir ne laisse aucune imagination quand à sa musculature. Mince, il est vraiment hot en fait...

- Tu as dit quelque chose ? Demande aussitôt Chris en se tournant vers moi.

Merle ! Est-ce que j'aurais parlé à voix haute ?

- Euh non. Dis-je les yeux fixés que l'écran où la bataille finale faisait rage.

Il retourne lui aussi à la contemplation de la télé, mais je peux aisément voir du coin de l'œil qu'il essaie de contenir un sourire. Ai-je vraiment dit à voix haute que je le trouvais hot ?! Mon Dieu, je suis sûre que c'est le cas.
Je me prends le visage entre les mains une seconde avant de me ressaisir, après tout, il agit pour le moment en vrai gentleman et il a fait genre de n'avoir rien entendu... agissons comme si de rien n'était !

- Bonne nuit, Sally. Chuchote Chris une fois le film terminé.

- Merci. A toi aussi, Chris.

Je lui avais proposé d'enchainé sur le deuxième mais, il a décrété qu'il était fatigué. A vingt-deux heures. Un samedi soir. Un mec d'environ trente-cinq ans. Mouais. Je commençai surtout à croire qu'il n'en pouvait déjà plus de ma compagnie... Mais mine de rien, sans sa présence, l'air ne semblait plus crépiter d'électricité et cela me soulageait. J'étais raide de toute cette tension qui a régné durant toute la durée du film.

Je me rendis à la cuisine et sortie une tasse du placard ainsi que le nécessaire à la préparation d'un bon chocolat chaud. Une fois prêt, j'ajoutai la chantilly et le caramel fondu que j'avais déniché au marché et que j'avais légèrement réchauffé. Sur le canapé, je m'enroulais dans mon plaid comme une grand mère et récupérai ma tasse brûlante en zappant sur les différents programmes que me propose le catalogue. Bien sûr, je tombai inévitablement sur les films de Noël.

Minute.

Si je suis dans un futain de téléfilm de Noël, pour m'en sortir ne devrai-je pas regarder ces trucs pour trouver la clé qui me permettras de retrouver une vie normale ?

Je soupirai et lançai le premier film.

Trois films plus tard, je contemplai le calepin dont j'avais au fil des minutes, noircies les pages. Au regard des différents films, même s'ils étaient similaires par bien des côtés, j'ai pu noter quelques trucs qui arrivent presque à chaque fois.

1 - La nana ne parlent plus à ses parents pour une raison quelconque - ou n'a plus que son père.

2 - La nana hait les fêtes de fin d'année.

3 - La nana vient de s'être faire lamentablement larguée par un sonnard.

4 - Elle a un boulot qu'elle déteste.

5 - Un mystérieux personnage lui offre un cadeau ce qui amène à la possibilité de tout changer.

6 - La nana débarque dans un village où la joie de Noël est palpable.

7 - Elle rencontre un mec archi sexy, père d'un môme adorable et propriétaire d'un chien.

8 - Elle réalise enfin le pourquoi de tout ce bazar et tombe amoureuse du beau gosse qui n'existe que dans ces films pourris.

9 - Tout finit bien dans le meilleur des mondes. (Même pour cette nana qui a kidnappé un mec pour le faire passer par son petit-Ami....)

10 - Je haï définitivement ces futains de films de Noël !

11 - Même à l'écrit je n'arrive pas à sortir une seule insulte !!

- Fais chier... murmuré-je

Soudain, j'ai une idée. « chier » est la seule insulte qui sort dans ce futain de village magique. J'attrape mon crayon et toune la page avant d'inscrire en lettre majuscules :

FAIS CHIER ! 

J'attends quelques instants, rien ne change. Je continue encore et encore, noircissant la page de ces deux mots sous toutes les formes possible.

Lordel ce que ça fait du bien !

•••

- Un mec archi sexy ? Un môme adorable ? Un chien ?

Les murmures de Chris me tire de mon sommeil, qui je dois l'avouer a été réparateur bien qu'écourté avec tout les films que j'ai regardé la veille. Soudain, je comprends où il a pu lire tout ça et je me redresse rapidement manquant de peu de me cogner contre lui.

- Tu m'expliques cette listes de « Faits que l'on trouve dans ces futains de films de Noël qui prouve que je ne suis pas folle » ? Demande-t-il en tapotant de l'index le titre sur le haut de la page quadrillée du carnet.

- Ok... euh... tu vas me prendre pour une folle mais je t'assure que je suis saine d'esprit. Enfin, à peu près.

Il me regarde comme un expert en psychiatrie regarderait une tarée pour ne pas l'effrayer et je lève les yeux au ciel avant de soupirer et de poursuivre :

- Je crois que je suis dans une espèce de faille temporelle qui m'a conduite dans un genre de téléfilms de Noël. Je crois que tu es une futain d'illusion pour me faire accepter ce fait, aimer ces fêtes et me redonner confiance en l'amour.

Ok. Maintenant, il me regarde fixement puis sans que je n'y comprenne rien, se met à rire.

Merry F*cking Christmas - Terminée [en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant