Ayant envoyé un rapide sms à Nina pour qu'elle me retrouve dans notre café préféré, je descend les marches du métro et soupir de soulagement alors qu'il y en a un qui rentre à ce moment précis.
Debout contre une barre centrale, j'observe mon reflet dans la vitre sale du wagon. J'ai l'air d'une folle. Ai-je ressemblée à ça quand Chris m'avait aidé à me relever ?Ah non, c'est vrai que ce n'est jamais arrivé...
N'empêche, je n'ai pas pu imaginer tout ça... je n'ai pas pu ressentir toutes ces émotions. Il y a quelques chose qui ne colle pas !
Enfin, j'arrive à la station que je veux et remonte rapidement les marches. J'aperçois rapidement la grande blonde qui me sert de meilleure amie. Elle se tient à quelques mètres de moi, splendide comme à son habitude, son bonnet rouge enfoncé sur son crâne et les lèvres d'un rouge pétant qui s'étirent en un sourire quand elle m'aperçoit.
- Ma Sally, t'as l'air d'une cinglée. Me glisse-t-elle en riant lorsque j'arrive à sa hauteur.
Je ne peux m'empêcher de la serrer contre moi en lui murmurant qu'elle m'a manquée.
- Tu es consciente qu'on s'est vue hier ? Demande-t-elle en riant.
- Ma Nina, tu n'a pas idée de ce que je vais te dire... entrons.
Je la précède dans le café à la française que nous adorons et m'installe à notre table favorite : celle dans le fond de la salle près de la fenêtre qui donne vue sur la rue.
- Tu vas me dire quoi ?! Demande Nina en s'installant en face de moi tout en retirant son bonnet.
- Tu vas me prendre pour une dingue... soufflai-je, mais... tu vois les films de Noël ?
- Ceux que tu exècres parce que « ce n'est pas la réalité et patati patata » ? Demande-t-elle en imitant la voix, cette chieuse.
- Oui. Dis-je en levant les yeux au ciel. Ben voila...
La serveuse nous interrompt en déposant nos boissons habituelles, nous n'avons même plus besoin de commander tous le monde nous connaît ici... puis lentement, j'explique tout à Nina. Comment j'avais reçu une enveloppe d'un monsieur bizarre qui connaissait mon prénom, là elle m'a interrompu en me disant que c'était probablement un pervers mais le regard noir que je lui avait jeté m'avait permit de reprendre mon histoire. Je lui avait dit que j'avais glissée sur une plaque de verglas non loin d'ici, que je m'étais réveillée à SnowCreek. Je lui ai raconté Chris, son fils, le berger Australien, Roy et elle.
- Attends j'étais dans ton rêve ? Et enceinte ?!
- Oui. Dis-je doucement. Des jumeaux, ils sont nés le jour de Noël.
- Waaaah. Et le papa ? Canon ?
- Plutôt deux fois qu'une ! Le frère jumeau de Chris.
- Vachement détaillé ton rêve. Commente Nina en reposant sa tasse après avoir bu une gorgée de son café gourmand.
- Ce n'était pas un rêve... protestai-je faiblement. Putain, j'arrivai pas à dire une seule insulte. Il y avait ce type bizarre qui me connaissait et prenait tantôt l'apparence du gros barbu puis celle d'un hôtelier. Et toi tu étais là même sauf que tu ne me connaissait pas.
- Hein ? Mais c'est impossible !
- Exactement ! On aurait dit une espèce de monde parallèle... J'avais l'impression d'être dans un de ces films de Noël.
- En même temps, entre les beaux gosses, le petit garçon, le chien et l'ambiance du mois de décembre...
- Et ce n'est pas tout, dis-je. Je m'endormais avant de faire l'amour. Tu m'expliques pourquoi mon cerveau censurerai des scènes érotiques ?
- J'avoue que sur ce point là, je sèche... commente Nina en se mordant la lèvre, signe qu'elle réfléchissait. Et, avec ce Chris... tu avais développé des sentiments ?
- Oui... soupiré-je les larmes aux yeux. Tu ne comprends pas, j'avais fait une croix sur l'amour véritable, sur le fait d'avoir une famille et lui aussi. Nous nous sommes trouvés au moment où nous avions le plus besoin de l'autre.
- Pourquoi tu as fait une croix sur la famille et l'amour ? Demande Nina doucement.
- Ah c'est vrai... je l'ai expliqué à la Nina de là-bas... J'ai perdu un enfant.
Je lui explique donc l'accident et tout ce qui s'en ait suivit, le froid avec mes parents etc. Ma Nina réagit exactement comme là-bas. Elle me réconforte sans toutefois me laisser me lamenter.
- Tu sais, dit-elle après un silence. Je crois que tu as raison. Ce n'étais pas un rêve... ou alors peut-être que tu a envie de tout ça. Que je sois heureuse et sur le point de pondre deux adorables bébés, que tu veux avoir un homme comme ce Chris et un enfant comme Léo.
- Mais...
Je m'interromps dans mes pris protestations quand mon téléphone se fait entendre au fond de mon sac, je grogne et plonge ma main dedans pour le récupérer quand je sens une petite boîte sous mes doigts. Je l'attrape et la pose sur la table en hoquetant de surprise.
- Oh mon dieu ! Dis-je les yeux rivés sur la boîte.
- Quoi ?
- Léo, il me l'a donné ce matin... enfin, ce matin avant que je ne me retrouve à New York. Dis-je presque hystérique.
- S, je te jure que tu me fais flipper là...
- Je suis pas folle, je te le jure ! Regarde !
Je ôte le couvercle de la boîte et mes yeux tombe sur un petit cadre en bois avec au centre une photo que je n'avais jamais vue. Chris était sensé aller la récupérer le lendemain des Noël chez le photographe du marché, jamais je n'aurais pu l'avoir avant et Léo n'aurait jamais pu l'avoir avant que l'on ne prenne cette foutue photo !
- Ok, c'est lui le gars ultra canon ?
Je ris et hoche la tête.
- Et le petit bout de chou à l'air espiègle c'est Léo ? Eh bah ma vieille...
- Tu me crois maintenant ?
- Assurément... mais dis moi, il est où ce Roy qui va me faire deux magnifiques bébés ?
- Aucune idée. Dis-je morte de rire.
Ma Nina ne changera jamais...
Nous nous séparâmes une bonne heure plus tard après avoir longuement discuté de ce fatras qu'était la vie ces derniers jours.
Je rentrai chez moi quand je reçu un message de ma Nina :
« Tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivé ! »
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Merry F*cking Christmas - Terminée [en correction]
ChickLitSi on m'avait dit ce matin en me réveillant que j'allais m'étaler sur une plaque de verglas en vociférant comme un gros phacochère et me cogner si fort la tête que j'ai atterris dans un putain de monde parallèle digne des téléfilms de Noël, je l'aur...