Léo

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Chris

- Oui, d'accord je viens ! Et par pitié arrêtes de me les briser avec ta Nina, ça en devient lourdingue !

Mon frère ne répond pas avant de se mettre à rire en levant les yeux au ciel exagérément.

- T'es jaloux ? Finit-il par demander.

- Mais ça va pas ?! Je m'insurge.

- Mais pas de moi avec Nina, crétin ! Mais de nous deux, enfin de notre couple quoi.

- N'importe quoi toi... soufflai-je en plaçant un bout de bois dans la machine.

- Arrêtes, Bro. Je suis sûr que...

Sa voix se perd alors que je mets en marche la machine pour découper le bois de la manière que je veux. Quand je la relève pour examiner le morceau il n'a toujours pas finit :

- Il faut que tu passes à autre chose mec ! Penses à ton fils.

Je balance le morceau de bois dont je n'ai plus besoin dans un coin du chalet et le fusille du regard avant de pointer un doigt ganté accusateur dans sa direction.

- Tu viens vraiment de me dire de passer à autre chose ? Et de penser à mon fils ? Bordel, Roy ! Tu crois que je fais quoi de mes journées ? Je me préoccupes de lui sans cesse !

- T'es un bon père, Chris. Me coupe Roy alors que ma voix monte de plus en plus sous l'effet de ma colère. Mais...

- Pas de main ! Rageai-je en actionnant à nouveau la machine.

Le bruit strident résonna à peine deux secondes avant que mon frère ne l'éteigne et qu'il me regarde droit dans les yeux avant de ne me dire :

- Ça fait trois ans. Elle voudrait que tu sois heureux. Je sais que tu as déjà essayé de trouver quelqu'un... mais tu cherchais surtout une personne lui ressemblant !

- Roy...

- Laisses-moi finir putain ! Toutes les nanas avec qui tu es sortie étaient des copines conforme de la mère de Léo, le cerveau en moins. Essaie peut-être de trouver l'exact opposé mais par pitié avec un QI plus élevé que celui d'un pigeon.

- Va te faire foutre ! Grognai-je alors qu'il tournait les talons et s'en allait.

Soulé, je sortis du chalet en claquant la porte et tombait nez à nez avec une petite bouille qui me fixait d'un drôle d'air.

- Ça va papa ?

- Oui, soupiré-je. Ne t'inquiètes pas bonhomme. Merci, ajoutai-je, merci de me l'avoir gardé.

- C'est toujours un plaisir.

La petite Mamie me fit un sourire et s'éloigna vers son stand sur le marché de Noël alors que je prenais la main de mon fils pour traverser le lieu jusqu'au parking où j'ai garé mon pickup.

- Tu sais papa, me dit Léo alors que nous prenions la route de la maison, j'aimerai que tu ai une amoureuse pour noël.

J'eu un sursaut et manquai presque de lâcher le volant. Je lui jetai une œillade, pourquoi tout le monde me prenait la tête avec ma vie amoureuse c'est temps-ci ?

- Pourquoi faire ? On est pas bien tout les deux mon grand ?

- Si. Mais j'aimerai quand même avoir une maman.

Mon cœur se serra dans ma poitrine.
Moi aussi, mon fils. J'aimerai que tu ai une maman. Ta maman...

- En plus, tonton Roy il a une amoureuse lui. Toi aussi, tu pourrais en avoir une et comme ça tu aurais tout le temps le sourire comme tonton.

Je ne répond pas et arrête la voiture devant chez nous, Léo court presque jusqu'à la porte d'entrée, ayant déjà oublié notre petite conversation dans le pickup.
Puisqu'il a déjà mangé au marché, je l'envoie se brosser les dents et enfiler son pyjama puis lui lit une histoire avant son coucher. La voix lourde de sommeil, il trouve néanmoins la force de me dire quelques mots avant de sombrer :

- Maman elle voudrait que tu ai le sourire tout le temps.

Je sens ma respiration se bloquer et une larme solitaire couler le long de ma joue. Cinq ans et ce gamin a déjà tout compris... je me penche et dépose un bisou sur son front.

- Je t'aime, mon fils. Fais de jolis rêves.

Je sort de sa chambre décorée sur le thème spatial sur la pointe des pieds et me rends dans la fraîcheur de la nuit, une bière dans une main et mon paquet de cigarette dans l'autre. Le soir, quand Léo dort c'est un des seuls moments de la journée où je m'autorise en en griller une. Mauvaise addiction que j'aurai dû combattre à la mort de ma femme...

Putain de maladie... songeai-je en décapsulant le bock de bière à l'aide mon briquet.

J'avais été fou d'amour pour Alexia, la mère de Léo. Et je l'étais encore et le serais probablement pour toujours. A seize ans, quand je l'ai rencontrée, je ne pensais pas que j'allais être tellement amoureux de cette jeune femme que sa perte me laisserait dans une sorte de brouillard permanent. L'amour éternel comme aimait son bien dire ma mère lorsqu'elle évoquait son amour pour mon père. Je pensais que c'était une belle connerie, j'avais complètement tord.
Seulement, mes parents avaient eu plus de cinquante années pour s'aimer, se détester, se rabibocher, vieillir et vivre. Mes parents avaient eu le temps de se préparer à leur séparation. Moi, seulement une petite année où les médecins avaient été bien trop positifs quant à la guérison de ma femme. J'ai perdu celle que j'aimais bien trop vite et bien trop tôt mais Léo a perdu sa mère. Et bien que je il aime de tout mon être, jamais je ne pourrais lui donner tout l'amour qu'elle aurait eu à son égard.

J'aimerai vraiment rencontré une femme digne de Léo, qui ne s'enfuirait pas en le rencontrant. Une femme que j'aimerai avec ses défauts et qui prendra en compte les miens aussi. Une femme qui ne voudrait pas prendre la place d'Alexia mais qui voudrait tout de même aimer mon fils comme s'il était le sien.

L'amour ça craint.... decidai-je en avalant la dernière gorgée du liquide ambrée. Je laissai tomber le mégot de ma cigarette dans la bouteille désormais vide et la déposai sur la marche où je m'étais assis avant d'aller m'installer dans le canapé devant la cheminée allumée.

J'attrapai mon téléphone qui clignotait, annonçant un nouveau message. Je déplaçai mon doigt sur l'écran et le texto de Roy apparut :

« Dîner chez moi demain soir. Je veux te présenter officiellement ma petite amie. »

J'allais répondre mais un autre message arriva aussitôt :

« 20h. »

Puis un autre :

« Et pas habillé comme un clochard. »

Cette fois j'eu le temps de lui envoyé un emoji peu subtil quant à la penser qui me traversait l'esprit : va te faire... un autre message arriva simultanément :

« Apporte du vin et sois pas en retard, abruti. 😘 »

Je secouai la tête en réprimant un rire puis lançai le téléphone a l'autre bout du canapé avant de commencer à m'endormir.

Merry F*cking Christmas - Terminée [en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant