Conversation autour du feu

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Nous avons rit toute la soirée, Roy n'a pas cessé une seule minute de faire le pitre pour amuser la galerie et cela à fonctionné. Je jette un œil au petit garçon allongé sur le sofa, un plaid sur son corps et sourit alors que ses yeux peine à rester ouverts.

- On devrait rentrer, Léo s'endort. Dis-je à Chris qui termine sa bière.

Il tourne la tête vers son fils et acquiesce avec un petit sourire puis va lui enfiler son manteau et son bonnet pendant que je remercie Roy et Nina pour leur Hospitalité.

- Tu nous remercie alors que c'est toi qui a fait le repas ? Se marre Roy.

- Reviens dans la semaine ok ? Me demande Nina

- Ça roule. Je t'enverrai un texto pour voir quand tu seras disponible. Dis-je en agitant mon téléphone.

Au cours de la soirée, nous nous sommes rendus compte que la Nina de la vie réelle à le même numéro que celle-ci, parfait pour moi. Décidément, je crois que rien a vraiment changé ici, si ce n'est que c'est un décor de film... et que les personnages ont évolués.

Après avoir soutiré ses clés de voiture à Chris, et installé le petit entre nous, je démarrais. Je ne dis rien durant le trajet, beaucoup trop concentré sur ma conduite avec cet engin de malheur. Qui peut bien conduire ce genre de voiture monstrueuse ? Les types à l'allure de viking apparement... enfin, je ralenti devant le pavillon et me gare au bord du trottoir à l'instant où Chris saute du pickup puis il se penche pour attraper son fils et le porter jusque dans la maison alors que je verrouille sa monstruosité.
Pendant qu'il couche Léo, je me rends à la cuisine et nous prépares deux chocolats chaud. Je suis épuisée, mais j'ai bien envie de profiter d'un petit moment avec Chris avant d'aller dormir. Et puis, qui sait, peut-être que nous allons parler des manigances de son frère et de ma Nina ?

Alors que je verse le chocolat dans des tasses, je me surprends à penser au dîner, aux clins d'œil complices de Chris à mon égard quand son frère sortait une plaisanterie, à ses sourires en coin quand Nina me regardait d'un air appuyé quand il parlait de moi. Il sait ce que ces deux-là fabriquaient, ils essayaient de nous sonder pour pouvoir ensuite nous analyser en fin de soirée. Je parie même qu'à l'heure qu'il est, ils sirotent un chocolat chaud en émettant des hypothèses à propos de nous, de ce qu'il pourrait se passer ce soir ou dans les prochains jours...

Chris revient pile à l'instant où je finalisait la préparation des chocolats en ajoutant une bonne dose de chantilly sur le dessus, qui semblait flotter sur la boisson tel un nuage appétissant.  Il me remercia d'un sourire et emporta nos breuvages dans le salon où crépitait une fois de plus un feu dans la cheminée. Comme la dernière fois, il me tendit un plaid que je passais autour de mes épaules, ma tasse dans mes mains.

Un silence s'installa, mais il était agréable et non gênant. J'eu à cet instant l'impression que c'était là ma place. Ici, avec lui devant cette satanée cheminée avec le petit qui dormait à l'étage. Mais ce n'est pas réel, me rappelai-je. Rien de tout ça n'est la vraie vie. Je soupire en pensant que je commence à apprécier cet dimension, ses habitants et ses chocolats chaud. Même si l'ambiance permanente de Noël ne me plaît pas.

- Ça va ? Tu a l'air soucieuse... me demande Chris en interrompant le flux incessant de mes pensées.

- Oui, je... je réfléchissais.

- Et tu vas me partager tes pensées ? Dit-il en inclinant sa tête sur le côté pour mieux me regarder.

Je l'observe à la dérobée, il arbore un petit sourire un coin et me jette un coup d'œil en attendant patiemment que je continue.

- Je me disais que j'aimais cet endroit. Dis-je en désignant d'un geste vague de la main le salon. J'aime cette ville mais pas cette ambiance de Noël... je suis heureuse qu'il n'y ait pas de décorations partout dans cette maison. Mais... je me demande pourquoi. Après tout Léo est jeune et semble adorer cette fête.

- Oui. Dit-il simplement.

- Mais encore ? Dis-je doucement.

- Je ne fête plus Noël. Enfin, depuis l'année dernière, j'y suis obligé avec Nina...

- J'imagine... dis-je en riant. Sacrée bout de femme hein ?

Il sourit, mais d'un sourire triste qui n'atteint pas ses yeux, et je compris qu'il allait peut-être me dévoiler quelques choses d'important. J'attendis, les yeux fixés sur le feu qui ondulait doucement dans l'âtre. Je sentais qu'il avait besoin de temps pour rassembler ses idées, pour formuler les paroles qui devaient tourbillonner dans son crâne. Enfin, après un long silence, il parla d'une voix si douce que je dû tendre l'oreille pour l'entendre :

- Alexia, la mère de Léo adorait Noël. C'était sa fête préférée, elle aimait décorer la maison, le sapin, préparer des gâteaux, acheter des petits cadeaux pour tout le monde et faire de jolis paquets. Une année, nous avons appris qu'elle était malade et l'année suivante, Léo avait à peine deux ans... elle... elle est décédée. Deux jours avant Noël.

Ma respiration se coupa en même temps que sa voix se brisa. Mon esprit était vide de tout jurons alors qu'en temps normal j'en aurais sortit au moins un pour exprimer ma surprise... lentement, une image flotta dans ma tête, moi étendue dans la neige après avoir été fauchée par une voiture.

- Je... je suis désolée. Lâchai-je finalement.

Il y eut un silence que je me devais d'achever. Alors, après prit une grande inspiration je lui dit :

- J'ai perdue mon bébé le soir de Noël.

Je tournai la tête vers lui, nos yeux se rencontrèrent et j'y lu toute la douleur du monde dans ses prunelles. La même qui irradiait dans mon cœur depuis des années. Sans un mot, nous nous tournâmes vers la cheminée et après quelques instants, sa main vint trouver la mienne pour la serrer dans un geste réconfortant, pour me soulager de ma douleur et la sienne aussi.

Merry F*cking Christmas - Terminée [en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant