En septembre, je suis rentrée à la faculté, pleine de joie et d'espoir. Je me suis fait pas mal d'amis, et les cours me plaisaient assez. Mais dès la troisième semaine de cours, je me suis sincèrement posé des questions. Pourquoi est-ce que le soir j'étais perpétuellement triste ? Pourquoi le matin je ne trouvais pas la motivation d'y aller ? Pourquoi je me posais autant de question sur ma vie ? Je me suis rendue à l'évidence que non, je n'étais pas à ma place dans cette filière. Mais que pouvais-je faire ?
Mes pensées m'ont suivie jusqu'à la mi-octobre. J'ai finalement pris rendez-vous avec la conseillère d'orientation de l'université. On a remarqué toutes les deux que j'avais une nette attirance pour les lettres et l'humanité. Rapidement, j'ai pris mon ordi et y ai écrit une lettre de motivation. Je voulais fuir l'économie-gestion, fuir ces matières pour lesquelles mon intérêt s'était soudainement envolé. J'ai envoyé ma candidature le dimanche. Le lundi, j'étais acceptée, et le mardi, je commençais les cours de lettres modernes.
Voilà où j'en suis aujourd'hui. J'ai grandement avancé, parce que je sais que j'aime ce que je fais. Les cours m'intéressent (pour la plupart, mais on ne peut pas tout avoir) et j'ai des notes correctes. Parfois je me sens un peu larguée, parce qu'il y a majoritairement des ex-bac littéraire dans ma formation, mais c'est assez léger pour que je ne me sente pas complètement nulle. Néanmoins, me voici de nouveau perdue...
Quand on s'engage dans une filière littéraire, il faut s'attendre à ce que l'étau se resserre. Adieu les maths, adieu la science. Seulement du français, de la littérature, de l'histoire et de la sociologie (et encore, il ne s'agit que d'options pour les deux dernières matières). Et c'est parfois très stressant, parce qu'on a peur de s'être trompé. Les études de lettres mènent à trois voies principales : les métiers de l'enseignement et de la recherche, les métiers du journalisme et enfin ceux de la culture. Et dans les trois, je ne suis pas certaine qu'il y en ait un qui me convienne vraiment. Peut-être l'enseignement...
J'aimerais m'orienter vers l'édition et la correction de manuscrits notamment. Le risque, c'est que ce soit un emploi qui disparaisse : aujourd'hui, le traitement de texte reconnait les fautes d'orthographe et, pour la plupart du temps, celles liées aux accords. Certes il n'est pas encore parfaitement au point concernant la syntaxe, mais ça ne saurait tarder. Alors le métier de correcteur serait assez rapidement éjecté de l'édition. Plus qu'à soumettre le manuscrit à l'ordinateur, et le travail est fini !
C'est pour cette raison que j'ai peur. Que je suis morte de trouille même : quel métier m'attend après ?
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Quand divaguer est la seule issue possible...
RandomChaque jour, nos pensées divaguent. Nous sommes perpétuellement soumis à penser, analyser, réfléchir à l'existence humaine. Et si je n'étais pas la seule à être perdue dans ma vie ? S'il arrivait que certaines personnes se réveillaient le matin, au...