Les légendes de Koréa.

Chapitre 64 : Lamier Blanc.

Le lamier blanc, ou ortie blanche, ressemble à s'y méprendre à l'ortie, fleurs exceptées. On l'appelle aussi ortie morte car elle ne pique pas. Dans la symbolique des plantes, le lamier blanc représente l'espièglerie de celui qui se cache sous le nom d'une autre.

Flash-Back, il y a 37 ans (677 années)

Royaume de Busan, Capitale de Berel

Le temps s'était suspendu...

Et le monde s'était effondré....

Park JoonYoung venait d'apparaitre dans toute sa splendeur, marchant maladroitement pour venir au côté de son père. L'homme était bien plus grand que le roi et surplombait tout être présent dans la pièce. Son corps était fait tout en finesse et on pouvait facilement y voir les longues années de combat qu'il avait subi. Ses cheveux d'un noir de jais étaient légèrement bouclés, rendant encore plus sauvage son apparence. Ses yeux restaient fixés droit devant lui, détruit par un chagrin immense, une peine infinie. Il gardait malgré tout, la bouche incroyablement fermée, comme pour retenir autant ses larmes, que sa rage. Sur ses épaules un magnifique manteau noir tombait sous ses pas, recouvrant une longue chemise de la même couleur. Un pantalon en cuire terminait de mettre en valeur sa position. C'était un magnifique homme, sûrement l'un des plus beaux de tout le Royaume de Busan.

Tout le monde en était ébloui, autant les Deltas, que les autres personnes. Il était rare de voir le fils de chef, surtout en dehors des camps d'entrainement. Les quatre Deltas, les plus jeunes, retenait à peine leurs sourires, pour attirer l'attention de bel Alpha sur eux. Tout le monde était si fier d'être arrivé sain et sauf devant ses yeux, tous avaient prouvé leurs valeurs, tous avaient survécus. Cependant Park JoonYoung ne regardait qu'une et unique personne. La seule personne, qui ne souhaite que mourir.

Lee Euijin venait soudainement de tout perdre, juste là, devant ses pauvres prunelles fatiguées. Il laissait d'ailleurs tomber sur ses joues un flot de larmes et ne pouvait retenir les sanglots qui l'étranglaient. Le Delta avait l'impression d'être en plein cauchemar, de ne plus être dans la réalité, d'être mort soudainement. Pour lui, il ne pouvait pas en être autrement. Et pour ne rien arranger à son malheur se foutu Alpha, se moins que rien, se menteur osait tenir son regard. Comment pouvait-il faire cela ?

Toute cette histoire n'était donc, qu'un simple mensonge ? Un autre moyen, pour le manipuler ? Un autre torture de plus ? Mais Euijin n'en pouvait plus, il n'avait plus la force, à présent. Après son père, ses frères et la fin de sa liberté. On venait de lui briser le cœur. On venait de lui retirer son seul espoir, cette unique lumière de bonheur. Park JoonYoung avait joué la comédie, s'était fait passer pour un Iota, pouvant le surveiller et le manipuler. Et le Delta était stupidement tombé dans son piège, il n'avait même pas réfléchi. C'était la première fois, que Euijin avait eu un ami, quelqu'un qui paraissait l'écoutait réellement. Et voilà le résultat...Alors à quoi bon continuer ? Il n'y avait plus rien à espérer de cette vie, de se pitoyable combat sans but. Il n'avait de toute façon plus aucun courage, pour faire un pas de plus. Et en plus de la peine, qui avait réduit en cendre son cœur, la rage lui brûlait l'âme avec une force monstrueuse. Alors à quoi bon ? C'était un bon jour pour mourir...

« Espèce de menteur...Sa voix perça le silence respectueux de la pièce et tous les regards se tournèrent vers lui. Les autres Deltas paraissaient complètement horrifiés, par son attitude irréfléchie et suicidaire. Tu es encore plus répugnant, que je n'avais pu l'imaginer dans mes pires cauchemars. Des couinements effrayés se firent entendre, à la suite de ses mots remplies de venin. EuiJin n'éprouvait plus aucune peur, alors qu'il tenait toujours le regard de JoonYoung, qui paraissait impassible. Je préfère encore mourir, que de me trouver en face de toi. Il aurait aimé déverser sa rage encore pendant des heures, pour se vider entièrement de tous sentiments. Mais son discours fut brutalement coupé, par un violent coup provenant d'un Iota juste derrière lui. »