Les légendes de Koréa.

Chapitre 75 : Clématite Blanche.

Le langage des fleurs attribue à la clématite de couleur blanche l'expression d'un désir amoureux ardent. Mais attention, la clématite peut sous-entendre une tromperie dont vous n'êtes pas dupe. On peut l'assimiler au jeu du désir et du charme.

Le Daegu rayonnait véritablement, s'agitant sous de la musique, des cris et de nombreux rires. L'ambiance était au rendez-vous et tout le monde semblait y trouver sa place. Un instant bien heureux, qui pourtant mettait toujours à l'écart les mêmes personnes. Ou bien s'était-elle, qui préférait s'isoler. Minhyuk était l'un d'entre deux, regardent tout ce beau monde de loin, extérieur à tous sentiments. Il ne voyait pas vraiment l'intérêt de tous se tapage, qui aurait rendu sourd n'importe qui. Hoseok était partie depuis une bonne heure avec les deux autres chefs et le Iota n'avait voulu engager la conversation avec personne. En vérité, ses yeux n'étaient attirés, que par une seule ombre, une silhouette qui se détachait de la foule.

Jooheon avait bien changé depuis un an et cette fois personne ne pouvait ignorer la virilité de son aura. Quelques Bétas étaient sûrement venu lui faire la cour, se faisait complètement ignorer par celui-ci. Minhyuk n'abordait plus le même sourire, qu'en début de journée. Son regard était terne, ses sourcils froncés et sa bouche pincée par une mauvaise sensation. A bien le regarder, Jooheon paraissait ressortir d'une longue guerre, une bataille qui avait laissé bien trop de marques sur sa peau. Le Iota du Gwangju savait parfaitement la situation des pays voisins et tout l'acharnement de leurs entrainements. Et à présent, il voyait tout l'impact que cela avait pu avoir. Le Iota aux cheveux de feu, n'avait plus rien avoir avec ce jeune homme qui l'avait emporté dans une danse aussi irréfléchi que bienfaitrice. Il n'y aurait plus ce lien entre eux, cette si importante compréhension. Tout c'était terminé, avant même d'avoir commencé.

Pourtant loin de lui, l'envie de se laisser décourager. Minhyuk avait lui aussi outrepassé d'affreux obstacle pendant cette dernière année. Et si ce rouquin ne voulait pas le confronter, alors il viendrait à lui de sa propre volonté. Il attendait juste le moment opportun, quand son ainé en aurait assez de la foule pour préférer s'isoler un peu. Et il ne fallut pas attendre longtemps pour cela. Discrètement, Minhyuk n'oublia pas de garder un œil sur l'affreuse Zéta qui accompagnait le Iota Wang. Heureusement celle-ci aussi, paraissait étrangement bien accaparée. Minhyuk remit en place ses cheveux brun, légèrement plus long à présent, pour se faufiler derrière les pas de l'autre homme. Sa venue ne fut véritablement pas discrète, alors qu'ils arrivèrent ensemble sur un petit balcon creusé à même la montagne. Jooheon laissa échappa un lourd soupir, s'accoudant à la rambarde.

« Tu comptes m'ignorer encore longtemps ? »

« Je l'espérais...La réponse du roux, n'étonna même pas le plus jeune, reconnaissant à peine la voix si sombre de son interlocuteur. Il y avait plus que de la haine dans sa voix, il y avait le feu et les ténèbres. Et c'était horrible de voir, qu'il n'y avait plus rien de plus en lui, à ce moment-là. Jooheon ne se donna même pas la peine de porter son attention sur lui. Même de loin, on pouvait voir sa fatigue et la détermination de chacun de ses mots. Si le silence fut désagréable, Jooheon ne le laissa pas planer longtemps. Au moins, ne paraissait-il pas agressif, envers le brun. Qu'est que tu veux ? »

« Rien...Minhyuk n'eut aucune gêne à rejoindre l'autre homme, soupirant sous la brise légère. Il faisait bien plus chaud à présent et on pouvait sentir le printemps arriver. Parler, sans doute. Lui-même ne pouvait pas expliquer cette soudaine attirance, ce besoin de s'opposer à lui de toutes les manières possibles. Il avait l'impression, que lui seul serait capable d'arrêter Jooheon de ses actions. Que lui seul, serait sa dernière rempart contre l'irréparable. Ce qui était futile, en vérité. Ils n'avaient rien à partager, rien à rire, rien à pleurer. Le Iota du Gwangju ne sentait même pas son cœur battre ou son corps réagir à l'aura de l'autre mâle. Il était juste seul, incroyablement seul. Et l'espace d'un instant, l'espace d'une danse, il avait cru pouvoir partager cette solitude. Savoir comment tu allais. »