d e u x

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« Mon pauvre amour,

Nous nous sommes rencontrées le lundi 9 janvier 2017. Je posais mes bagages dans cet endroit qui allait devenir l'île de notre amour. C'était une résidence avec trois immeubles. Je ne devais rester que trois semaines mais finalement, j'y ai vécu deux mois.

Tu te souviens ?

« Je m'appelle Bae Joohyun.

- Enchantée, moi c'est Won Seunghwan. »

Une semaine après, je t'ai dit que tu me plaisais.

Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes séduites, tu m'as embrassée et je t'ai dévorée du regard chaque fois que nos yeux se croisaient.

Finalement, quelques mois plus tard, nous avons décidé de vivre ensemble. Plusieurs mois se sont écoulés jusqu'au jour où tu m'as quittée. Tu m'avais promis une famille, des enfants avec des parents un peu bancales. Nous les aurions aimés, et nous nous serions aimé jusqu'à ce que le vent nous sépare. Il s'est avéré que le vent à tourner trop rapidement.

La raison pour laquelle mon cœur se laissait mourir après ton départ c'est que je t'ai donné toute ma confiance. Je ne me suis jamais autant abandonnée à quelqu'un. Moi qui me méfiais de tout le monde, je t'ai offert mon âme et mon corps dans toute son intégralité. J'ai eu l'impression d'être trahie et je ne l'ai pas supporté.

Mon amour pour toi n'avait pas de limite. Tu aurais pu être mon âme sœur, mais plus rapidement que je l'aurais voulu, ce ne fût plus réciproque.

« J'ai peur que tu t'en aille ...

- Tu me rappelles ma tante qui avait peur que son amoureux parte. C'en était au point qu'elle ne supportait pas de le laisser aller à la douche. »

Et tu riais pendant que moi je pleurais.

J'ai senti rapidement, hélas, que tu m'échappais des mains. Mais je n'ai jamais voulu l'admettre même si aujourd'hui je le sais. Tout est arrivé si vite. En un mois, tu m'as doucement quitté. Cependant, je refusais de le voir, je me cachais les yeux dans l'espoir que ce ne soit pas vrai.

Nos longues promenades de long du fleuve Han, nos longues discussions dans notre salon, nos regards emplis de passion, nos étreintes qui nous donnaient tant de plaisir. C'était une jouissance comme je ne l'avais jamais connu. Tu m'as offert un amour pendant ces deux années que je n'osais imaginer.

C'était doux, c'était fougueux, nous étions tendres, nous étions bestiales. Nous nous échangions un amour fou qui me faisait pousser des ailes, pour toi, j'aurais fait l'impossible. Te décrocher la lune, donner vie à une étoile, rien ne pouvait m'arrêter. Tes beaux yeux me disaient « je t'aime » sans aucun mot. Non, tu ne montrais jamais tes sentiments par des mots. Dans le silence, nous transmettions un amour d'une passion sans nom. Je ne pouvais pas y croire et j'avais peur que tu disparaisses ; malheureusement mes craintes sont devenues réelles.

J'étais profondément jalouse de toutes ces filles, de tous ces garçons qui essayaient de te séduire. Pourquoi étais-tu si belles ? Pourquoi tant de charisme se dégageait de ton être ? J'attendais une réponse qui ne venait jamais.

Dis, mon amour, penses-tu à moi, parfois ?

Je me sens vide sans toi, je ne supporte pas. Je t'écris cette lettre sans savoir si tu me répondras et je n'attends rien de toi. J'ai peur qu'en cas de réponse, cela me fasse plus de mal que de bien. Pourtant, j'ai besoin de poser mes mots sur une feuille.

Je posterai cette lettre la boule au ventre, je le sais. Mais tant pis, je le fais dans un but thérapeutique. Ma psychologue me l'a conseillé mais en insistant sur le fait de ne pas te l'envoyer. Elle m'a conseillé de brûler la lettre pour mettre fin à mes souffrances. Elle m'a assuré que malgré le temps que cela prendra, les sentiments s'estomperont. En cet instant T, je n'y crois pas pour un sous, mais je suppose que je n'ai d'autres fois que d'y croire. Je dois lui faire confiance.

Je ne veux pas de médicaments, je refuse de voir un psychiatre. Non, à la place, je vais accepter ma douleur et l'affronter pour m'endurcir. Je dois passer par là pour que la prochaine fois soit plus supportable.

Je n'arrive pas à me voir avec quelqu'un d'autre. Ce n'est pas encore imaginable, non, c'est trop tôt pour le moment.

Il y a une semaine, j'ai essayé de m'inscrire sur un site de rencontre. Mais je fuyais chaque profil qui, pourtant, me plaisait. Je n'y arrive pas sans toi, tu es toujours là, dans mon cœur.

Depuis notre rupture, j'ai arrêté le travail. Ce n'est plus possible. Mon médecin traitant m'a arrêté pour quelques mois. A la longue, je vais devoir travailler de nouveau, c'est inévitable, je le sais. »

𝗟𝗔 𝗟𝗘𝗧𝗧𝗥𝗘, weƞɾeƞeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant