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« Petit ange,

Aujourd'hui, j'ai relu les messages que tu m'as envoyé il y a quelques semaines. On pouvait sentir ton désespoir et ta douleur. J'étais tellement peiné de lire cela, d'autant plus que j'en étais la cause. Tu dis souffrir, mais je souffre également, même si ma douleur est moindre comparée à la tienne. Cela fait si mal de savoir que l'autre souffre et que tu en es responsable. Peux-tu ne serait-ce que l'imaginer ?

Je bois mon café en regardant la vue qui s'offre à moi et je ne peux m'empêcher de penser à toi. Tu te souviens lorsque nous regardions le lever du soleil ? Moi, je préférais le coucher et nos préférences reflétaient parfaitement nos personnalités.

Tu aimais tant de choses que je détestais. Tu vois, toi qui pensais que nous n'étions qu'un, je me rends compte que nous étions deux ou peut-être trois : « toi », « moi » et « nous ». Tu ne retenais que le « nous » alors que je comptais les autres. Mais c'est comme cela, un couple, chacun mène sa vie dans une relation saine. Seulement, tu avais si peur de me perdre que tu ne voulais rien savoir.

A vrai dire, je ne t'ai jamais appelé « petit ange » et je pense que tu aurais aimé que ce soit le cas. Nous ne nous donnions aucun surnom. Tu étais « Seunghwan » et j'étais « Joohyun ».

Tu attendais trop de moi et je me sentais responsable de tes émotions. Je ne me pouvais pas enrôler ce rôle, je te l'ai dit maintes fois mais tu ne m'écoutais pas. Tu en as toujours fait qu'à ta tête, tu es quelqu'un de têtu et je le suis aussi. Pourtant, nous ne nous sommes jamais réellement disputées, malgré nos deux ans de relation. Dans une relation, il y a toujours des éclats de verre mais pas dans la notre. Est-ce sain ?

Tu te posais trop de questions et moi aussi. Qui de nous deux a un « haut potentiel » ? Je me le demandais, parfois. Tu es quelqu'un de très intelligent, petit ange, même si tu refusais de l'admettre. Tu as juste une intelligence différente de la mienne. La tienne ne se mesure pas avec un test de QI, c'est certain, mais tu as toujours été plus riche que moi, malgré les chiffres. Ce ne sont que les chiffres les « hauts potentiels », cela n'a aucune importance, tu sais. Pour moi, tes réflexions étaient brillantes et je t'admire pour cette raison.

Je n'oubliais jamais nos longues discussions dans le parc, dans notre appartement. Tu peux en être convaincue, petit ange, je me répète mais c'est pour que tu comprennes même si je n'aurais plus l'occasion de te le dire.

Je n'ai plus de sentiments mais tu auras toujours une place importante dans mon cœur. Tu seras toujours Won Seunghwan, ma plus belle relation.

J'ai du mal à retenir mon cœur qui pleure lorsque je pense à toi. Tu étais trop précieuse pour souffrir de cette façon. Tu mérites tout sauf cela, je t'assure. Tu mérites d'être rencontrée, petit ange et tous ceux qui croiseront ton chemin seront bien chanceux. Je ne dis pas ces mots pour te flatter et tu sais que je suis toujours sincère avec toi.

Pourtant, je t'ai fait une promesse que je n'ai pas pu tenir, celle de garder contact avec toi. Je suis lâche, tu le sais, malheureusement, maintenant. Cette lâcheté a eu raison de ma sincérité. Comment te présenter mes excuses que tu ne recevras pas ? Je le répéterai jusqu'à ce que tu comprennes : je suis désolée. Mais tu ne l'entendras pas parce que je suis incapable de te le dire réellement. Pourtant, tu as besoin de l'entendre pour passer à autre chose.

Dans un de tes messages, tu as dit que tu aimerais me revoir pour poursuivre ton chemin. Je n'ai pas eu la force de le faire. Je ne suis même pas certaine que cette rencontre t'aurait fait du bien, finalement.

Je pourrais mentir en te disant que tout ira bien. Mais je sais que ce ne sera pas le cas jusqu'à ce que tu rencontres une autre personne. Je vais arrêter de te faire des promesses et c'est surement la raison pour laquelle je suis incapable de te répondre. Je t'ai fait assez le mal comme cela, je ne veux pas te détruite davantage.

C'est peut-être étrange de le dire mais tu es fragile et pourtant si forte. Tu es brisée en mille morceaux, cependant, tu te relèveras un jour. J'y crois dur comme fer, petit ange.

Le jour où je t'ai quitté, j'ai accepté de recevoir ton appel, une dernière fois. C'était tellement difficile t'entendre tes pleurs de l'autre côté du téléphone, je ne voulais plus vivre cela. Encore une preuve de ma lâcheté et surtout de mon égoïste, j'ai voulu me protéger, tu comprends ?

Malgré le temps qui passe, je te connais, ta souffrance perdura. Je vais prier pour que tu rencontres la personne qui saura te rendre heureuse, même si elle est à l'autre bout du monde. Je prie pour qu'elle arrive dans ta vie, le plus rapidement possible. Peut-être que j'y tiens pour ne plus culpabiliser, toi aussi, tu me connais.

Tu es quelqu'un de bien, je suis quelqu'un de mauvais. Tout le monde te le dit et certains profitent de ta gentillesse, ce qui avait le don de m'énerver. Comment peut-on se comporter de cette façon face à une personne qui douce et généreuse ? L'humain est sale et je suis humaine, pourtant je n'aurais même pas pu envisager profiter de toi. Tu es trop importante dans mon cœur, je ne pourrais pas te faire du mal, pas de cette façon, en tout cas.

Ne doute jamais de tes qualités, petit ange, ah non, jamais.

Toutes les belles choses enfouies en toi, je les voyais toutes et je ne pourrai pas les oublier. »

𝗟𝗔 𝗟𝗘𝗧𝗧𝗥𝗘, weƞɾeƞeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant