C'était un jeudi, la semaine de travail touchait presque à sa fin. Ce week-end là, je n'étais cependant pas en repos.
Je me levais d'un pas décidé et je bondis hors du lit, c'était aujourd'hui que je passais mon examen.
J'allais enfin en avoir le cœur net.
Même si je me doutais que je n'allais pas avoir le résultat tout de suite.
Une fois l'injection radioactive faite, je patientais deux bonnes heures avant de retourner passer la scintigraphie osseuse.
"La scintigraphie osseuse est un examen qui permet d' observer les os et les articulations. Elle peut concerner le corps entier ou certains os en particulier."En route pour l'exploration de mes os.
L'examen était relativement long. Après avoir scruté les moindres recoins de la salle, calculé chaque carré du plafonnier, mes pensées divaguaient dans tous les sens. J'étais allongée, les pieds liés et les mains le long du corps. Je voyais deux planches qui se rapprochaient de plus en plus de mon visage. C'était normal m'avait-on dit. A quelques centimètres près, j'aurais été écrasée comme une crêpe.Contrairement à l'IRM, la scintigraphie ne faisait pas de bruit. Et je ne sais pas si ce n'était pas pire. Car dans ce cas là, la moindre distraction était bonne à prendre pour ne pas s'imaginer des scénarios catastrophes.
Bon, c'était fait. Il n'y avait plus qu'à attendre.Je rentrais à la maison, plutôt sereine dans l'ensemble.
Mon téléphone sonna et je vis s'afficher le nom de mon oncologue.
- Mme S. c'est la secrétaire du Dr J. Il souhaiterait vous voir, lundi c'est possible pour vous ?
Je sentis à cet instant tout mon corps tomber dans une chute longue et vertigineuse. J'étais bien assise...
-Me voir ? La scintigraphie n'est pas bonne ? Qu'est ce qu'il y a ?
-Des petites choses... qu'il aimerait voir avec vous. Lundi c'est bon pour vous ?Des petites choses, qu'est ce que ça pouvait bien vouloir dire ? C'est grave ? Pas grave ? Une récidive ? Elle ne pouvait pas juste me dire ça et raccrocher.
J'attendais au bout du fil comme si le téléphone éteint était encore décroché. Est-ce que j'allais avoir des réponses à mes questions ? Attendre lundi ? Le week-end s'annonçait des plus long.
De plus, je devais travailler le lendemain.
Ni une ni deux, j'appelais mon médecin traitant espérant qu'elle me donne le compte rendu de cette scintigraphie. Mais elle me répondit que je devais voir ça avec l'oncologue et refusa de me dire quoi que se soit.Mon homme rentra pour midi, comme chaque jours. Je lui faisais alors part de tout ça. On se fit d'abord la réflexion que si ils ne m'avaient donné le rendez vous que lundi, c'est que ça ne devait pas être si grave que ça après tout. Il n'y avait pas d'urgence vitale, ça pouvait bien attendre.
Mais je commençais peu à peu à sombrer gagnée par l'inquiétude qui me rongeait minutes après minutes.
Mon homme était autant démuni que moi face à la situation. Il décida de décrocher le téléphone et d'appeler à son tour la secrétaire de l'oncologue. Il insista pour qu'elle me donne un rendez vous le lendemain dans la journée. Mais certainement pas le lundi, je n'allais pas passer un week-end dans l'angoisse.
Elle refusa dans un premier temps lui assurant qu'aucune place n'était disponible. Mais mon homme ne lui laissa pas le choix, en lui signalant que s'il n'y avait pas de place, il m'emmènerait ce soir après son travail, qu'il y ait de la place ou non.
La secrétaire finit par me rappeler, pour me donner un rendez vous le lendemain à 10h00 pétante.Je crois qu'ils ne se rendent pas compte de l'inquiétude que peut engendrer une telle annonce par téléphone. Il est certain que le week-end allait être des plus angoissants et interminablement long dans cette attente. Encore une fois, mon homme avait eu gain de cause, dieu merci.
Même si le week-end allait quand même être l'un des pires de ma vie.J'appelais aussitôt le travail pour signaler que j'avais un arrêt juste pour le lendemain.
La cadre me fit répéter que c'était bien pour un jour et que je pourrais assurer mon week-end. Ce à quoi je lui avais répondu oui avec certitude.
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Entre Deux Rives
RandomPlonger dans une histoire, où les rires se mêlent aux larmes. Où la force de vie prend toujours le dessus. Entre deux racines, deux rives. La construction d'un petit bout de femme, avec ses blessures mais surtout sa force... Née le 06 Février 1990...