Ange

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23 décembre

En se réveillant, Drago cligna des yeux un peu perdu. Il était une fois de plus dans les bras de Potter - de Harry. Le brun était profondément endormi, totalement détendu, ses cheveux formant une auréole sombre autour de son visage. Sa si célèbre cicatrice tranchait singulièrement avec la douceur de ses traits, sans pour autant le défigurer.

Le jeune homme eut un petit sourire en pensant que Harry ressemblait à un ange. Son ange à lui, celui qui lui avait tendu la main pour l'aider, envers et contre tout.

Il soupira, et se détacha du jeune homme. Il avait besoin d'une douche chaude pour effacer les crispations que sa chute avaient occasionnées et il voulait voir Severus.

Il jeta un dernier regard à Harry et prit soin de remonter la couette sur son corps, avant de se lever silencieusement. Pensif, il rassembla des vêtements propres et se dirigea vers la salle de bains.

Une demi-heure plus tard, il sortait de la salle d'eau, se sentant mieux. En temps normal, il aurait quitté le dortoir sans un mot. Mais cette fois, il prit soin de laisser un morceau de parchemin à l'attention de Harry, pour le prévenir qu'il se rendait dans les cachots.

Bien malgré lui, il fut sur ses gardes tout le long du chemin, craignant de croiser un élève, craignant de recevoir un sort vicieux dans le dos, une fois de plus.

Face à son parrain, il se détendit enfin et se laissa tomber face à lui.

- Drago. Tu as manqué tes heures de ce matin. J'espère que tu as une bonne raison.

Le jeune homme passa une main tremblante sur son visage.

- Je suis désolé. Je... J'étais avec Harry.

- Ainsi, ce n'est plus Potter ? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas une excuse en soi.

Drago grimaça.

- Il m'a sauvé la vie hier soir.

Severus se tendit et fronça les sourcils. Son ton se fit polaire, alors qu'il réclamait des explications.

- Nous étions en train de voler hier soir, sur le terrain de Quidditch. Et... j'étais distrait. J'ai entendu Harry hurler, et un sort m'a touché de plein fouet. J'étais... C'était un stupéfix et je suis tombé.

Le maître des potions haleta, choqué. Drago soupira et haussa les épaules, essayant de se montrer plus détaché qu'il n'était.

- Il m'a rattrapé. Il était à l'autre bout du terrain, et il n'a pas hésité. Il a foncé et il m'a rattrapé. Je ne pouvais pas bouger, mais je l'ai vu arriver.

Severus grogna.

- Tu es blessé ?

- Quelques courbatures. Rien d'important.

- Et Potter ?

- Je l'ai laissé se reposer.

L'homme en noir renifla.

- Ainsi vous dormez toujours ensemble ?

Drago rougit et détourna la tête. Un silence inconfortable remplaça la conversation et Drago se tortilla, cherchant une façon de changer de sujet. Severus soupira, et secoua la tête avant de se pencher vers son filleul, l'air sombre.

- Qui t'a lancé ce sort Drago ?

- J'en sais rien. Une sorcière puisque Harry a dit qu'elle aurait pu me tuer.

- Je parie sur Weasley. Retourne te reposer, et préviens ton camarade qu'il est excusé lui-aussi. Je me charge de Minerva.

Drago hésita avant de hocher la tête. Severus soupira et le rappeler.

- Autre chose dont tu voudrais me parler ?

Le blondinet rougit. Il se détourna. Cependant, il marmonna à mi-voix.

- On s'est embrassés.

Comme son parrain n'avait aucune réaction, il se retourna pour découvrir le Maître des potions bouche bée. Il haussa les épaules et sortit pour retourner dans son dortoir, décidant de faire un petit crochet par les cuisines pour apporter de quoi manger au Gryffondor endormi.

En voyant Drago sortir, Severus se laissa tomber sur son siège et laissa échapper un ricanement. Il était heureux pour son filleul bien sûr. Le garçon méritait d'être heureux, de vivre sa vie. Il devait avouer qu'il était heureux pour Potter aussi. Drago ne le regarderait jamais comme le Sauveur, et ne verrait que Harry en lui, pas tout ce cirque médiatique...

Cependant, il savait que ces deux là auraient à traverser bien des turbulences pour être tranquilles. Le monde magique sortait d'une guerre sanglante, et les deux garçons avaient appartenu à des camps opposés.

Finalement, le Maître des potions soupira et se leva, prenant la direction du bureau de la Directrice. Cette vieille chatte allait jubiler...

Minerva prenait un thé, le nez plongé dans une pile de parchemins quand Severus fit irruption. Elle leva un œil surpris et s'installa plus confortablement.

- Severus.

- Vous n'auriez pas perdu un assistant, Minerva ?

La vieille femme sourit et haussa les épaules.

- Harry est un jeune homme sérieux. Je suppose qu'il aura une explication à son absence imprévue.

Le Maître des potions grogna.

- Il faut que vous soyez si... optimiste et confiante n'est-ce-pas ?

- Et bien mon cher, ça fait une moyenne entre nous. Je vous écoute Severus. Vous n'êtes pas venu pour me parler d'optimisme n'est-ce-pas ?

Severus se laissa tomber avec grâce dans le siège face à sa collègue et soupira.

- Drago Malefoy a été agressé et il n'a eu la vie sauve que grâce à votre champion.

Minerva se pencha vers lui, sourcils froncés.

- Expliquez-vous.

- Ils étaient en train de voler quand Drago a été touché d'un stupéfix. Selon lui, sans l'habileté de Potter sur un balai, il se serait écrasé sur le sol.

- Qui l'a attaqué ?

- Je suppose que c'est Ginny Weasley. J'ai prévenu Drago de rester avec Potter, qu'ils seraient excusés tous les deux. Et je lui ai dit que nous passerions dans la journée.

Harry se réveilla tranquillement, et s'étira. Drago était parti, mais il avait laissé un mot, et le jeune homme sourit d'un air attendri.

Il espérait que le blond ne prendrait pas la fuite, parce qu'il ne voulait plus s'éloigner de lui. Pour sa part, il avait accepté le fait que Drago Malefoy faisait partie de sa vie depuis son arrivée dans le monde sorcier. Il avait l'impression d'être enfin entier avec lui, parfaitement à sa place. Et Harry était fermement décidé à montrer à Drago qu'il valait la peine qu'on se batte pour lui.

Il partit prendre une douche, un léger sourire aux lèvres. En sortant de la salle de bain, parfaitement détendu, il sentit son cœur accélérer en voyant Drago chargé d'un plateau de petit déjeuner. Plongé dans son regard mercure, il s'approcha pour s'installer à ses côtés.

Les douze jours de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant