Renne

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17 décembre

En ouvrant les yeux, ce matin-là, Harry grogna. Il se frotta les yeux, de mauvaise humeur.

Il avait mal dormi, une fois encore. Sa nuit avait été rythmée par les cauchemars, et il s'était réveillé plus d'une fois en sursaut, le cœur battant.

Il resta un long moment sous la douche, essayant d'émerger, avant de s'habiller à gestes lents. Puis, il se dirigea tranquillement vers la Grande Salle.

En s'installant pour le repas, il leva les yeux machinalement vers Malefoy, et il le trouva aussi cerné que lui.

Ils échangèrent une grimace avant de se plonger dans leurs assiettes respectives.

Neville les regarda l'un après l'autre avec un sourire amusé, et secoua la tête avant de se mettre à manger.

Lorsque le courrier arriva, une chouette inconnue se posa devant Harry. Il eut la surprise de se rendre compte que c'était une lettre de ses amis, et il l'empocha, décidé à la lire plus tard.

A la fin de sa matinée de cours, il rejoignit son dortoir et s'installa confortablement pour lire les nouvelles de Hermione et Ron.

Il souriait en lisant le récit de Ron sur l'école d'Aurors, ainsi que les multiples conseils de Hermione pour être un bon enseignant-assistant. Sans surprise, Hermione lui conseillait de se rendre au bal du Ministère, même s'il refusait les mondanités. Elle lui rappelait qu'il valait mieux être ami avec le Ministère plutôt qu'ennemi...

A la fin de la lettre, Hermione avait griffonné un post-scriptum, visiblement au dernier moment. Elle lui parlait du comportement de Ginny et lui conseillait la même chose que Neville : lui parler calmement. Et surtout, mettre les choses au point avant que la situation ne devienne incontrôlable.

Harry grogna, et se laissa aller en arrière, puis soupira.

Il se leva un peu avant l'heure du repas, et il se dirigea vers la Grande Salle, l'air sombre. Cependant, il n'entra pas, se contentant d'attendre devant. Les élèves commençaient à arriver par petits groupes, le regardant d'un air curieux.

Finalement, les Gryffondor de dernière année arrivèrent en chahutant. En le voyant Ginny eut un large sourire et fit des signes à ses amis qui gloussèrent. Elle s'approcha en minaudant et Harry eut envie de fuir, redoutant par dessus tout la conversation qui se profilait.

- Harry. Quelle surprise !

- Ginny. On peut parler ?

- Bien sûr voyons ! Je suis à ton entière disposition.

Harry soupira lourdement et s'écarta d'un pas, suivi de près par la rousse. Il avait eu l'intention de se montrer diplomate, mais les sourires de Ginny et ses gestes le poussèrent à bout.

- Écoute. Je ne sais pas ce que tu imagines, mais il n'y a rien entre nous, et il n'y aura jamais rien.

Face à son ton sec, Ginny se figea. Ses yeux s'emplirent de larmes et elle le regarda d'un air suppliant.

- Mais moi je t'aime Harry. Tu avais promis !

- Je ne t'ai rien promis. Tu es la sœur de Ron, rien de plus. Je t'apprécie mais quoi que tu puisses faire ou dire ne changera rien.

Ginny s'empourpra sous la colère et elle le bouscula violemment avant de partir en courant. Il soupira et se passa une main nerveuse dans les cheveux.

Neville le rejoignit, avec un léger sourire.

- Vu ta tête et la furie rousse que je viens de croiser... je dirais que tu as enfin parlé à Ginny.

Harry soupira avant de rire nerveusement.

- Ouais. Et apparemment, tu avais raison. Elle n'avait pas compris. J'espère avoir été clair cette fois. Parce que je ne suis pas certain d'avoir le courage de lui faire face de nouveau. Voldemort lui-même me faisait moins peur.

Neville lui passa un bras autour des épaules avec un sourire rassurant.

- Allez, viens manger et oublies ça. Elle va s'en remettre.

Le repas se passa dans la bonne humeur, même si Harry ne pouvait pas s'empêcher de lancer des coups d'œil vers la table de Gryffondor, où Ginny brillait par son absence. Une vague culpabilité lui tordit l'estomac et il la repoussa fermement. Il ne pouvait pas laisser la jeune fille s'imaginer n'importe quoi sous prétexte qu'il ne voulait pas la blesser après tout.

Après avoir mangé, il sortit de table en silence, sans remarquer le regard qui l'avait surveillé discrètement tout au long du repas.

A peine eut il le pied dans le hall, qu'il entendit quelqu'un l'appeler.

- Potter.

Il sourit amusé et s'immobilisa. L'instant d'après, Drago était à ses côtés.

- Malefoy.

Ils marchèrent un instant en silence, puis Drago soupira.

- Tu avais l'air contrarié.

Harry haussa les épaules.

- Une légère divergence d'opinion avec Ginny.

Le blond gloussa, une lueur moqueuse au fond des yeux.

- Si j'étais toi, Potter, je ne lui tournerai pas le dos pour le moment.

D'un coup, Harry se stoppa. Drago haussa un sourcil interrogatif en se tournant vers lui. Le brun eut un sourire malicieux.

- Malefoy. Que dirais-tu de m'accompagner au bal de Noël du Ministère ?

Le blond ouvrit la bouche avant de la refermer brusquement. Puis il secoua la tête, visiblement ébranlé. Cependant, Harry insista.

- Sérieusement. Je dois y aller, et je ne veux pas y aller seul. On s'entend bien maintenant non ?

- Pourquoi moi, Potter ?

Drago avait la voix légèrement tremblante.

- Écoute. Venir avec moi pourrait t'aider.

- M'aider ? Saint Potter, le retour...

- Ne sois pas stupide, Malefoy. Je suis parfaitement conscient que ta réputation est...

- En lambeaux. N'aies pas peur des mots. Ce n'est pas pour autant que j'ai besoin de toi.

- Tu n'as peut être pas besoin de moi, mais être avec moi pourrait t'aider. Tu ne peux pas aller contre.

Drago resta silencieux, visiblement déchiré entre son envie de ne rien devoir à son ancien rival, et la main tendue qui lui rendrait la vie bien plus facile.

Harry eut un petit sourire, comme s'il devinait son dilemme. Il se pencha vers lui.

- Le Ministère envoie un traîneau tiré par des rennes pour nous emmener sur les lieux du bal.

Le blond grimaça avant de capituler.

- Qui suis-je pour refuser ?

En voyant le sourire heureux de Harry, Drago eut l'impression d'avoir pris la bonne décision. Il laissa le brun s'éloigner, l'observant pensivement, se demandant pour quelle raison ce dernier semblait attacher autant d'importance à vouloir l'aider.

Une présence derrière lui le fit sursauter et il se détendit en constatant qu'il s'agissait de son parrain.

- Severus.

- Qu'est ce qui se passe Drago ? Tu as l'air... perturbé.

- Potter vient de me demander de l'accompagner au bal de Noël du Ministère.

- Parfait.

Drago sursauta et se tourna vers l'homme austère.

- Pardon ?

- Te montrer avec lui ne pourra que t'aider à te réhabiliter.

Sans plus de précisions, son parrain partit à grands pas en direction des cachots, les pans de sa cape volant derrière lui.

Les douze jours de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant