La suite enfin, j'espère être plus constante. Je vous remercie pour votre patience et j'attends vos avis.
Bonne lecture..
1
Le lendemain sur la route du retour de Nice, Eve pensait à Anna. Elle s'était endormie et réveillée avec son image. Sa présence, sa voix. Le fait de la revoir bientôt torturait son esprit.
L'escapade à Nice avait été éprouvante. Eve détestait cette partie de son métier. Comme annoncer à des proches qu'une personne qu'ils aiment est morte. Alors commencent les questions. Et dans le cas de Lauren, donner des détails en étant le moins choquante possible était mission impossible.
Sur le perron, Eve hésita un instant avant de sonner. La porte s'ouvrit. La maison des Didier était situé dans la banlieue de Nice, à la Trinité. Une maison des années 70 : murs revêtus de papiers de cette époque, grosses fleurs jaunies par le temps, moquette bouclée et carrelage tomette marron.
Eve avec toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve, se présenta et demanda à son interlocutrice si elle et son collègue pouvaient entrer.
La femme parue étonnée de voir la police frapper à sa porte et appela son mari; Eve laissa faire, la présence du mari serait bienvenue pour l'annonce qu'elle avait à faire.
Dans la voiture, elle frissonna au souvenir du cri strident de la mère de la victime. Les parents étaient dévastés et demandèrent à voir le corps, entre deux sanglots. Eve essaya tant bien que mal de leur expliquer qu'au vu de l'état du corps, et pour les besoins de l'enquête, le corps resterait en expertise afin d'en apprendre plus sur la mort de la jeune femme. Mais dés que le médecin légiste aurait tous les éléments, ils pourraient bien sûr récupérer la dépouille de leur fille.
Eve comprenait leur chagrin mais il fallait avancer. Lorsque la femme fut un peu plus calme, elle leur avait demander s'ils connaissaient des amis ou si leur fille fréquentait quelqu'un sérieusement. La mère de Lauren ébranlée par la nouvelles ne pouvait aligner deux mots sans que sa voix ne se casse, la gorge enserrer dans un étau. le père enlaçait sa femme, des larmes coulait sur ses joues. Mais il put répondre aux question :
" Elle était revenue depuis quelque temps nous revoir. Nous avons été en froid après son comming out. Nous n'avions pas très bien pris son.
Il hésita, Eve l'aida :
- Son orientation sexuelle ?
La femme reprit de plus belle ses pleurs, tandis que son mari la serra en peu plus contre lui, tout en essayant de répondre aux questions.
- Je suis désolée mais ces questions seront utiles à l'enquête. Vous comprenez ? dit Eve
- Bien sûr, nous avions accepté sa différence et nos rapports étaient presque redevenus comme avant.
Eve pensa à ses parents. Elle imaginait leur tête si elle leur annonçait qu'elle aimait les femmes. Elle savait pertinemment qu'ils ne lui pardonneraient pas sa différence. Ils la jetteraient dehors comme une malpropre. Aujourd'hui elle n'avait pourtant plus rien à craindre. Elle était indépendante, mais les habitudes étaient ancrées. Avec eux elle empruntait son costume de petite fille sage. Elle leur montrait le visage qu'ils désiraient voir même si elle s'oubliait. A chaque fois c'était une torture. Leurs questions tournaient toujours autour de ses amours. Et pourquoi elle avait quitter un tel ? Il leur plaisait bien, c'était un gentil garçon. De plus il avait une une bonne situation. Ils étaient certains qu'il l'aurait rendu heureuse. Mais ce que pensait Eve leur importait peu, ce qu'elle voulait crier. Ce qu'elle aurait voulu extirper de son coeur, de son corps, de sa tête. Elle se soustrayait à sa vie pour les apparences, pour eux, pour ne pas les blesser, pour ne pas les perdre, elle laissait de coté sa vie.
- Vous aurait-elle parler de sa vie ? Fréquentait-elle quelqu'un ce dernier temps ?
le père réfléchit :
- Elle nous avait parler d'une femme dont elle était très éprise. Nous lui avions demandé de nous la présenter, mais elle disait que ce n'était pas simple. Que cette .heu comment s'appelait elle déjà ? Anna, oui Anna était très occupée par son métier, elle venait de monter son entreprise.
- vous connaissez son nom de famille, coupa Eve.
- Non, nous ne l'avons jamais rencontrée. Lauren n'arrêtait pas de nous en parler. Ses yeux pétillaient lorsqu'elle citait son nom, raconta l'homme avec des sanglots dans la voix. Mais à chaque fois qu'elle venait nous voir, elle était seule. Anna avait du travail, ou ne pouvait pas se libérer. J'ai même penser que Lauren avait inventé cette histoire.
Anna était donc plus qu'un coup d'un soir, elle était la petite amie de la victime et cela contrariait Eve.
C'est tout ce qu'avait pu dire les parents sur leur fille. le reste, les policiers le savaient déjà. Ils quitèrent les parents.
sur la route du retour, assise dans la voiture, Eve récapitulait mentalement les éléments de son enquête. Elle n'avait pas appris grand chose, à part le fait qu'Anna connaissait bien Lauren et qu'elles étaient même très intimes. cela agaçait vraiment Eve. Anna était à présent son suspect principal et en plus la nouvelle de sa relation ne lui plaisait pas du tout. Ellr souffla, ce qui étonna son collégue :
- Vous n'avez pas l'air d'être contente de l'avancer de l'enquête, Commissaire. Pourtant nous savons à présent que Lauren avait une copine.
- oui Martin, c'est un fait.
- Ne trouvez vous pas étrange que si elles étaient en couple, cette femme ne soit pas venue faire un déposition ou déclarer la disparition de son amie ?
- En effet, mais vous savez cela ne prouve pas non plus que cette femme a quelque chose à voir avec le meurtre.
2
Anna était en forme ce matin là. D'abord elle n'avait plus de nouvelles de Lauren, c'était déjà un soulagement. Alors avant de s'endormir elle avait pris une décision et comme par enchantement le poids sur sa poitrine s'était évaporée.
Depuis sa rencontre inopinée avec Eve, elle n'arrêtait pas de penser à la jeune femme. Celle-ci l'avait touchée, et pour la première fois de sa vie elle envisageait une relation sérieuse. Elle avait donc décidé de revoir Eve. Elle connaissait son adresse, et elle avait l'aplomb nécessaire pour risquer de se prendre un vent. Qui ne risque rien n'a rien !!! pensa t'elle en souriant. Mais son flair de chasseuse lui indiquait qu'elle avait ses chances.
Elle bu une gorgée de café, prit sa tablette afin de voir les actualités comme elle le faisait tous les matin. Les doigts sur l'écran, elle sélectionna le lien. Le navigateur s'est mise en branle, la page s'afficha enfin.
Anna écarta son café de sa bouche à la lecture du titre de du journal. Sur l'écran s'affiche en grosses lettres : Une jeune femme retrouvée en bas de la falaise prés du quai Rimbaud enfin identifiée.
Anna faillit s'étrangler quand elle lut le nom de la victime : LAUREN DIDIER
Elle parcourut l'article rapidement. Quelle horreur ! et dire qu'elle passait devant les lieux au moment où la police a retrouvé son corps. Mais que raconte l'article ? Le meurtre aurait été perpétrer le jour où elle avait rencontrer Eve.
Anna releva la tête et réalisa qu'elle était sur les lieux du crime. Son visage s'assombrit.
