Le bureau est en effervescence. Livier m'accoste devant la machine à café. J'en ai bien besoin après la nuit que j'ai passée. Et il parle vite mais je n'entends que des bribes de phrases.
-Commissaire vous n'êtes pas en avance ce matin. C'est pas votre genre pourtant et on a des nouvelles ...
- Doucement Livier, vous le savez depuis le temps, rien avant mon café.
- oui mais j'ai des nouvelles de la scientifique. l'appartement est le lieu du crime selon eux.
- Bonne nouvelle, on avance. Mais Livier, laissez moi 5 minutes.
j'entre dans mon bureau, laissant Livier parlé seul. J'entends juste que le juge d'instruction veut me parler. Pff, il faut que je fasse le point. j'ai besoin de silence après cette matinée quelque peut désarmante.
Je pense à la procédure, j'aime faire une récap dans ma tête. Cela me permet de me remettre dans l'affaire. Je m'assoie, je ferme les yeux et j'énonce dans ma tête.
autopsie et interrogatoires des témoins. Nul dans cette affaire
La scientifique lors de la découverte du corps n'avaient pas le moindre relevé de marque papillaire. Les marques papillaires étant les empreintes digitales. De plus les techniciens n'avaient pas non plus trouvé de fragments organiques, ni liquide biologique. Le tatouage était alors notre seul indice. Nous n'avions qu'une certitude : ce n'était pas une scène de crime mais une scène d'infraction. Le tueur avait simplement jeté le corps ici. Il l'avait tuée ailleurs.
Après l'autopsie et la découverte du tatouage, nous avons enfin pu mettre un nom sur la victime. Grâce à nos investigation chez les tatoueurs et les milieux gais. Cette enquête préliminaire n'allait pas être facile. En revanche si l'appartement de Lauren était la scène de crime alors cela pouvait être une bonne chose. Je pense que Lauren vivait seule. Si Livier était tout excité ce matin ,c'est que les prélèvements ont dû parler. C'est très important de ne rien louper. S'ils étaient mal effectués dés le début, les observations qui n'auront pas été faites ne pourront plus l'être. Nous ne pouvons pas fermer les lieux indéfiniment et le propriétaire voudra retrouver leur bien.
J'ai confiance en la scientifique, ce sont des policiers avec une grande rigueur. Mais je ne le sais que trop lorsque nous arrivons sur une scène de crime, nous sommes tout sauf calmes. Avec les pressions du procureur et celles du juge d'instruction en plus, on se doit être rapide et attentif afin de ne rien oublier. C'est fondamental !
Voilà où en on en était. Le téléphone sonne et me tire de ma rétrospection.
- Oui Livier vous pouvez venir.
- oK mais c'est le juge d'instruction, vous prenez l'appel ?
- Merde, Livier pouvez vous lui dire que vous ne m'avez pas trouvée ? Je n'ai pas tous les éléments. Il faut que vous me fassiez votre rapport concernant les investigations dans l'appartement de la victime.
- Ok, mais vous auriez dû m'écouter.
- Livier je crois que vous faites attendre le juge, non ? Allez faites ce que je vous dis, vous y arriverez et après dans mon bureau et au pas de charge.
- Bien madame !
Il fallait que je réagisse vite, le magistrat allait me demander des précisions.
D'abord me rencarder sur les indices trouvés sur les lieux du crime et puis surtout que faire avec Anna ? Je devrais en informer le juge mais je décide d'attendre, elle n'a rien à voir dans cette histoire, j'en suis persuadée. j'espère que mon cur qui dicte à ma tête ne se trompe pas.
On frappe à ma porte ce doit être Livier.
- Entrez Livier !
Le jeune inspecteur entre, et me tend le rapport de la PTS. J'indique de la main la permission de s'assoir à Livier et j'ouvre le rapport. Je passe les pages et sans lever la tête :
- Livier, vous avez reçu ce rapport hier dans la soirée ?
Le petit inspecteur s'enfonça dans sa chaise, je le regardais se décomposer :
- mais j'avais pensé que .
- Vous avez bien fait. ( je n'aurai pas passé une nuit aussi agréable que celle que j'ai passé avec Anna) mais cela je le gardais pour moi.
- Merci madame.
- Bon voyons ce que raconte ce rapport.
Rapport d'enquête n°D27665
Affaire DIDIER
Auteur : INSPECTEUR LAVISSE, rattaché au
SRPJ d'Antibes
Rapport d'ouverture d'enquête :
Dimanche 09/04/2020 , j'arrive au domicile de Mlle Lauren Didier (sis 3 boulevard des Maréchaux, Appt n°3A, à Antibes ) , suite à la découverte de son cadavre le 7 avril 2019 au niveau du quai RIMBAUD sur la falaise. Je retrouve l'inspecteur LIVER qui demande les clés à Audrey FIELS (demeurant à la même adresse, concierge de son état).
Sur le palier du 3ème étage de l'immeuble, je trouve Mme Fiels, qui m'ouvre la porte de l'appartement de Mlle DIDIER. Je constate qu'il n'y a pas eu d'effraction.
J'entre dans l'appartement avec mes collègues de la PTS et comme le veut la procédure nous mettons les protections nécessaires afin de ne pas entacher les preuves. Je vérifie les fenêtres et je constate qu'elle sont fermées. les TIC commencent leurs investigations.
Description du lieu :
La porte ne présente aucune trace d'effraction.
L'appartement semble en ordre : tous les placards sont fermés dans toutes les pièces. A ce stade rien ne peut supposer que le meurtre c'est passé ici.
Les techniciens ont retrouvé sur les lieux ce qui semble être des traces de sang que l'on aurait nettoyées. Nous devons encore attendre les résultats du labo.
On a aussi retrouvé ce qui semble être l'arme du crime. Une statue africaine en ivoire que nous avons aussi mis dans les pièces à conviction afin d'analyse.
Le reste était du blabla de procédure. Je relevais la tête :
- Livier quand aurons nous les résultats du labo ?
Livier n'avait vraiment rien d'un don juan ou du flic que l'on pouvait imaginer. Cette pensée fit sourire Eve. Le jeune policier devait être célibataire, ce qui faisait malgré tout un flic investit :
- Je vais me rencarder Madame.
- Merci Livier, je vais appelé le juge. Vous pouvez disposer, mais prévenez moi dés que les résultats arrivent.
De nouveau seule, je repris mon souffle, concentrée, je pris le combiné.
