Looking for star... Looking for love...

5.

J'ouvre lentement les yeux, émergeant du sommeil. Un visage se trouve en face du mien, à seulement quelques centimètres. San. Ses cheveux longs lui retombent sur le visage et cachent légèrement ses yeux.
Je souris... mais mon sourire se transforme vite en gêne et mon visage en une tomate rouge. Je papillonne des yeux, pensant à autre chose et regardant autre part.
J'avais oublié qu'il était torse nu.

San se réveille à son tour et croise mon regard. J'oublie un instant ma gêne et lui demande :

- Tu as bien dormi ?

- Oui, grâce à toi qui étais à mes côtés.

Je lui renvoie son sourire.

- Bon, je vais aller préparer le petit-déjeuner.

Je commence à bouger lentement pour m'extirper du lit. Un bras m'enserre tout à coup le bassin pour m'attirer contre lui. Je me retrouve collée au buste de San, son bras me retenant fermement.

- Reste encore un peu avec moi s'il-te-plaît... bougonne le jeune homme d'une voix ensommeillée.

J'approche davantage mon visage du sien jusqu'à ce que le bout de nos nez se touchent. Je craque.

- Alors seulement pour quelques minutes de plus.

Les yeux fermés, il sourit et resserre sa prise contre son torse. Je me loge sous son bras et me repose tranquillement.

Il est toujours à mes côtés.

Il est en vie.

J'ai réussi.

Il est toujours en vie...

La réalité de la situation me percute de pleine face. San est toujours en vie... Lui a résisté et est toujours là.

Les larmes me montent tout à coup aux yeux. Elles coulent à flots le long de mes joues, marquant un long tracé humide.
Avant que San n'ait remarqué quoi que ce soit, je m'extirpe en vitesse de son étreinte et sors de sous la couette.
Mais une main me retient.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Dos à lui et assise au bord du lit, je ne sais quoi répondre. Les larmes me secouent de leur tristesse et je pleure sans pouvoir m'arrêter.
Je lui serre la main.

- San... il faut que tu saches...

J'inspire un grand coup et reprends.

- Je ne sais pas pourquoi je te le dis maintenant, mais je supporte ce fardeau depuis trop longtemps. J'ai...

- Soogi. Je suis là. Tu n'as pas à t'inquiéter. Je t'aiderai à porter ce fardeau si tu en as besoin.

Il marque une pause.

- Tu n'es plus seule.

Les larmes redoublent d'intensité et me brouillent la vue. Mais c'est le moment. Je ne supporte plus de garder tout ça pour moi.

- Il y a de cela 6 ans, je ne vivais pas seule. J'avais une mère et une sœur jumelle qui s'appelait Sooya.

Je pince ma lèvre au souvenir douloureux qu'elles me redonnent. San marque une douce pression sur ma main. Je continue.

- Elles étaient toutes les deux merveilleuses. Nous vivions ensemble dans une petite maison de campagne, non loin de Busan. Depuis que Sooya et moi étions petites, nous n'avions jamais connu notre père. Maman nous racontait que ce fût un gentil garçon, mais qu'il était parti du jour au lendemain. Alors sa présence ne nous a pas manqué et nous nous complétions parfaitement toutes les trois.
Jusqu'il y a 6 ans.
Ce jour d'octobre où nous mangions le dîner ensemble. Je me suis absentée un instant, un seul petit instant. Je n'aurais jamais dû. J'aurais dû rester avec elles, les protéger de tout ce qui aurait pu arriver.