Dans une histoire, jamais une aventure ne commence sans conflit, sans une raison, sans être poussé par une force mythique qui écrira ces premières lignes. Cette guerre sans date se poursuivait dans le temps en agissant dans l’ombre, plus discrète qu’un bout de vent et qui, pourtant, secoua les dieux de l’au-delà. Ces grands hommes, que le monde du dessous ne peut atteindre, ce retrouvèrent confronté à l’impossible lorsque le portail des morts fut brutalement arraché de ses gonds, dérobant sept âmes qu’on ne retrouva plus jamais.
Comble du bonheur, Walésa les avait en main propre, parfaitement dissimulées aux yeux du monde. Leur trouver un nouveau corps pour les garder en vie, avec qui la synchronisation entre l’entité et l’enveloppe charnelle sera vite opérationnelle, s’était révélé un miracle. Pour certain, le corps avait été si bien conservé malgré l’influence du temps qu’elle n’avait eu qu’à les récupérer. Ces petits chapardages n’avaient jamais été découverts depuis le Premier Impact, plus personne ne se souciait des cimetières ni des défunts.
Mais ces derniers temps n’étaient pas aux réjouissances. Deux jours depuis son réveil dans les sous-sols, tout lui passait de travers. Elle qui croyait cela impossible venait d’apprendre qu’un de ses guerriers s’était enfuit pendant qu’elle hibernait. « C’est sûrement une erreur dans le système, il n’y a pas d’autre solution ». Elle le répétait pour se rassurer mais en vrai, elle transpirait l’inquiétude. Cet accident ne pouvait pas arriver, ils étaient tous sous infusion de morphine et l’ensorcèlement qui les gardait plonger dans un état de léthargie ne pouvait se défaire sans elle.
-Pourvu que ce ne soit pas ce que je pense, maugréa-t-elle en avançant.
Elle trottinait pratiquement dans les couloirs, le cœur battant. D’un pas irrité, elle entra dans son laboratoire, armée de son badge de sécurité et de son sabre. Les mises à jour sur ses portables l’alertaient d’une anomalie en provenance de la chambre « d’hibernation », dans les souterrains. Le temps qu’elle s’y rende, qu’elle verrouille trois portes et qu’elle descende des ascenseurs, elle déboucha enfin dans une salle climatisée où résonnaient des bruitages médicaux transporté par une ambiance de chambre d’hôpital. De grandes cuves d’eau, dans lesquelles flottaient des corps reliés par des câbles à des machines, étaient alignées parallèlement aux murs.
Sur ses gardes, Walésa analysa tout ce qu’elle pouvait. Au bout d'un moment, elle se sentit un peu confuse, tout allait très bien pourtant. Elle compta les sept cuves, vérifia la tension des corps à l'intérieur et ne trouva rien de problématique.
-C'était bien une erreur dans le système, confirma-t-elle, un peu rassurée.
Elle devrait revoir les panneaux de contrôle pour une meilleure protection. Ce genre d'incident était déjà arrivé par le passé. Elle oublia vite ses inquiétudes, décida de vérifier les autres allées, si tout était bien en place, lorsqu'elle découvrit la source du véritable problème.
Elle piétina un vaste étang couvert de bouts de verre et s’arrêta devant les restes d’un bassin vide. Jugeant les marques de lutte et le métal arraché qui reposait au sol, elle dû en revenir au fait que le pire était arrivé. Son regard considéra le numéro immatriculé dans la plaque de fer qui identifiait le cobaye : DHA7914U.
Walésa soupira.
-Il fallait que ce soit lui, se découragea la jeune femme.
Selon ses analyses, cet incident remontait à il y a deux mois environ. Elle ne pourra pas le retrouver, il était déjà loin. Elle sortit de sa poche un micro miniaturisé et l’enclencha sans attendre.
-Fidé, il y a un problème au laboratoire, lui annonça-t-elle en revenant sur ses pas. C’est assez important pour que je t’en parle, je veux que tu t’en charge rapidement.
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De la Terre comme au Ciel
Ciencia FicciónCinq-mille ans depuis que la Terre tombe en ruine, la sècheresse a presque tout anéantie suite au Premier Impact qui a signé la destruction. Hommes et monstres se disputent pour la Survie, c'est le quotidien d'Éloxim et de Kéwal, des jumeaux, qui v...