Chapitre 16 : Manipulés

26 1 0
                                    

Bonjour à tous et à toutes !

Bonne année 2020 en retard (mieux vaut tard que jamais, non ?😌) et tous les meilleurs vœux possibles.

C'est un chapitre pluuuus long que je vous présente, j'ai appuyé sur beaucoup de détails !

Je m'exprime pour la première fois, il fallait que je prévienne.

Du coup, bonne lecture !😉

▪️◾◼️ ◼️◾▪️

Éloxim admirait l'étendue d'herbes sous ses pieds en clopinant sur une terrasse d'eau autour de laquelle jaillissaient des roses de chaque couleur. Il était tôt et les premiers rayons du soleil nimbaient la verdure d'une lumière froide qui faisait briller la rosée. Entassées les uns sur les autres pour former de parfaites colonnes, des pierres en cristal laissaient fuser la clarté du jour en renvoyant ses lueurs de tous les côtés.

Le paradis des Génowa porte bien son nom. C'était une oasis, un havre de verdure arrondi pas plus grand qu'un terrain de foot à qui l'ont aurait attribué un sort magique, lui permettant de se déplacer à sa guise en flottant. Au petit matin, les Génowa s'activaient à leurs tâches quotidiennes. Les abris n'étaient pas faits en bois ou en matériaux dure, il s'agissait plutôt de tentes tissées dans une toile lourde et solidement retenues au sol contre les tempêtes de sable.

Les Génowa étaient des héritiers de la malédiction de la Mère Nature, déesse et sœur de la Guérisseuse. Leur fléau consiste à leur priver du sens de l'ouïe et de la faculté de parler. En contrepartie, ils apprennent à communiquer télépathiquement. Dans le passé, il leur était possible de contrôler l'élément de l'eau, un talent inné qui sombra cependant dans l'oubli à la disparition de leur déesse, Mëtsi.

Éloxim passa à côté d'un garde qui rôdait pour surveiller les agissements du désert. L'homme le salua d'un hochement de tête puis reparti sans un mot. Les hommes restaient rarement proche des abris que les femmes occupaient en étalant leurs travails. Contrairement aux Élihé qui préféraient émigrer sans avoir de contact avec le monde, les Génowa passaient souvent rendre visite aux grands marchés des villes pour vendre leurs créations - du tissu de clair de lune, des vêtements, des accessoires taillés dans l'ivoire des monstres du désert ainsi que leurs défenses qu'il récupéraient - et ainsi s'approvisionner en nourriture. Leur indépendance faisait leur fierté.

Bien qu'il règne une agréable fraîcheur chez les Génowas, l'absence de voix humaine devint rapidement dérangeant. Excepté les bruits du quotidien comme la vaisselle, les bruits de pas ou des chaises qui traînent, le silence n'aida pas le demi-Alshni à se détendre. Éloxim décida de revenir auprès de sa sœur qu'il ne quittait pas des yeux.

Lorsque le soleil se fut enfin levé, les enfants déjeunaient déjà. Kéwal accepta le bol de potage puis hésita entre piocher dans les assiettes de viande ou de fromage étalées sur la grande table. Il ne manquait de rien, tout était si bien garnit. Elle goûta pour la première fois au lait et à d'autres aliments qui la firent saliver d'envie.

-Ne te gave pas comme ça, tu vas grossir, la taquina Éloxim, en prenant place à côté d'elle. Tu sais au moins ce qu'il y a dedans ?

-Tais-toi et goût moi ça ! exigea Kéwal, en lui tendant une tranche de pain sur laquelle était étalée une mixture rouge. Apparemment, ça s'appel de la confiture de fruit.

Après avoir reniflé sous le regard découragé de sa sœur, il accepta de mordre un bout et écarquilla les yeux. Il ne s'était pas attendu au goût sucré qui enflamma sur sa langue. Son ventre gazouilla, il se mit à dévorer tout ce qu'elle mettait dans son assiette. Ils goûtèrent au riz frit, à la purée de légumes, aux pâtes et à la crème fraiche puis au moment d'essayer une boisson alcoolisée qu'on leur proposait, Kéwal le força à reposer son gobelet sur la table.

De la Terre comme au CielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant