Chapitre 22

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Au comble de l'excitation, Alex se demanda comment il avait fait pour ne pas jouir quand elle s'était pâmée sur ses genoux. Avait-elle conscience de son excitation, de l'effet que lui faisaient ses caresses ? Et cette manière d'onduler contre lui était si sensuelle... Lorsqu'il referma sa main sur son sein, elle frémit et il la sentit se cambrer contre lui. Le contact de ses fesses brûlantes contre son sexe était presque insupportable et, déjà, il sentait le plaisir glisser le long de sa colonne vertébrale. Il devait se calmer un peu avant de la pénétrer à nouveau sinon il allait jouir aussitôt et il avait envie de profiter de son corps délicieux.

Il palpa son sein avec délicatesse pendant que son autre main explorait son ventre puis ses cuisses. Claire les écarta en soupirant et il se délecta de la passion avec laquelle elle répondait à ses caresses. Il mordilla sa nuque et respira son odeur enivrante, toujours concentré sur son plaisir à elle. Lorsque son doigt fut happé par son vagin, elle poussa un petit cri de plaisir et il perdit pied. Son index commença alors à explorer son intimité si tentante. Elle était toute gonflée de désir, humide et chaude et il adorait la manière dont ses hanches ondoyaient contre lui.

Très lentement, ses doigts approchaient de son clitoris sans jamais l'atteindre. Il savait qu'elle avait besoin de plus de temps pour arriver à l'orgasme et voulait le lui donner. Lorsque les cuisses de Claire tressaillirent contre les siennes, il s'écarta pour enfiler un préservatif et la pénétra. Il aurait voulu être doux mais ne put résister au plaisir de la posséder sur le champ. Enserré dans les replis du sien, son sexe durcit encore et Alex sut qu'il ne contrôlait plus rien. Il la fit rouler pour se retrouver allongé sur elle, s'agenouilla derrière elle en la maintenant contre lui. Claire était sur les coudes et la vision délicieuse de ses fesses cambrées vers lui, de sa taille fine et de ses hanches qui ondulaient eurent raison de sa résistance. Il la sentit se cabrer contre lui et son sexe se crispa autour du sien à plusieurs reprises avant qu'elle ne pousse un cri. Lorsque son corps se relâcha enfin il s'abandonna au plaisir.

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Ils passèrent le dimanche après-midi au parc des buttes Chaumont. Pour la première fois, Alex voyait Claire en jean et une veste en cuir la protégeait du froid assez coupant malgré le soleil de fin novembre. Il avait l'impression qu'il ne l'avait jamais vue aussi belle avec ses joues rougies par le vent et ils bavardaient sans contrainte. Alex ne résistait pas, par moment, à embrasser ses joues ou à écarter le col de sa veste pour respirer son odeur mêlée à celle du vent froid qui soufflait autour d'eux

Comme Alex n'avait jamais visité ce parc, il prit un grand plaisir à se promener avec elle. Claire lui montrait le décor un peu kitch : l'île artificielle, les cascades et les rambardes en ciment imitant des branches d'arbre.

Lorsqu'ils furent dans le belvédère, Alex se sentait bien mais il n'osait lui parler de ses sentiments de peur de l'effrayer tant ils étaient forts. Si je lui dis que je l'aime, j'exigerais en même temps sa fidélité et un engagement absolu de sa part. Comment réagira-t-elle alors ?

Il préférait ne pas y penser et s'attachait à rester sur des sujets de conversation moins intimes. Maintenant qu'elle savait qu'il ne jugeait pas mal son activité associative, Claire paraissait apaisée et il prit plaisir à évoquer avec elle ses visites chez les de Milian, au moment de son adolescence :

– Je vous surveillais mais Jean m'avait interdit de me joindre à vous parce qu'il estimait que j'étais trop petite. Ensuite, tu es parti à Eton et moi je me suis un peu détachée de mes aînés. Très vite Diane est partie, d'abord en pension puis à l'université. Je crois qu'elle n'aimait pas être à St Germain, avec nous. Il faut dire que l'atmosphère, avec maman, était assez pesante. Elle voulait tant que tout soit parfait autour d'elle et elle nous comparait sans cesse ! Tu sais, c'est un miracle que nous ne nous détestions pas Diane, Mona et moi !

– Et Jean ?

– Jean, je te l'ai déjà dit, a toujours été d'accord avec maman. Enfin, plus jeune, il s'est un peu révolté mais très vite, il a embrassé toutes ses idées comme si c'était les siennes. Il est du genre à épouser une fille comme Séléna pour plaire à ma mère, tu vois ?

Elle rougit et ajouta, d'une voix contrainte :

– Excuse-moi. Je n'aurais pas dû dire ça mais sur le moment j'ai pensé à elle comme un modèle de bienséance, de respectabilité, tout ce que lui et maman adorent, tout ce que je déteste !

– Tu déteste la bienséance et la respectabilité ?

Alex fit de son mieux pour ne pas laisser transparaître l'importance qu'il accordait à cette question.

– C'est une façon de parler. Ce que je ne supporte pas, c'est l'hypocrisie qu'il y a derrière, et pire que l'hypocrisie qui est un mensonge destiné aux autres, la comédie que l'on se joue pour soi-même, pour se faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. C'est ça que je ne supporte pas.

– Tu crois que Séléna était hypocrite ?

– Oui. Elle te faisait croire qu'elle t'aimait pour se marier avec un homme riche. Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?

– Je voulais dire : tu crois que Séléna se mentait à elle-même ?

Claire resta silencieuse un moment. Elle semblait réfléchir puis répondit :

– Je ne la connais pas assez pour répondre. Elle était consciente qu'elle te trompait mais je ne sais pas si elle se racontait des histoires à elle-même.

Lorsque le soleil baissa dans le ciel de Paris, ils se dirigèrent la main dans la main vers l'appartement de Claire. En déambulant sur les boulevards, Alex sentait son cœur palpiter dans sa poitrine à l'idée qu'il n'était pas obligé de la quitter et qu'il allait passer la nuit dans ses bras.

La fille du SelectOù les histoires vivent. Découvrez maintenant