Février se terminait et des températures glaciales régnaient sur la capitale. Christine avait invité Claire à venir déjeuner, un samedi, avec son fiancé et les deux amoureux étaient sur la route de St Germain en Laye. Alex était heureux à l'idée de rencontrer cette femme qui avait beaucoup d'importance pour Claire même si elle ne lui en avait jamais beaucoup parlé. A sa surprise, contrairement à son habitude, Claire demeurait silencieuse et il se demanda si elle n'était pas de mauvaise humeur. Alors qu'il sortait du périphérique pour s'engager sur l'autoroute, il n'y tint plus et demanda :
– Il y a quelque chose qui ne va pas, Claire ? Tu ne tenais pas à me présenter à ta Christine ?
– Ma Christine ?
– C'est une façon de parler. Je vois bien qu'elle a beaucoup d'importance pour toi.
– Tu as raison. J'aurais aimé que Christine soit ma mère et je pense qu'elle me considère un peu comme sa fille... Elle a toujours fait l'effort de me comprendre.
– Ta mère ne supporte toujours pas tes activités bénévoles ?
– Non. Alors que Christine, comme toi, pense qu'il est important d'aider les personnes qui en ont besoin. Elle sait que ça me fait du bien d'aider les autres, de me sentir utile. Elle aussi fait partie d'une association mais c'est différent... Elle propose aux familles qui ont un malade chronique de garder leur enfant ou leur conjoint pendant quelques heures ou quelques jours pour leur permettre de vivre leur vie, de prendre de la distance...
– Ha ! Mais c'est l'association Familles en Liberté !
– Mais oui... Comment le sais-tu ?
– Ma mère en fait partie, elle doit connaître Christine alors...
La voix d'Alex était devenue songeuse et il ajouta, tout en réfléchissant :
– Mais j'y pense, c'est cette Christine-là qui a perdu son fils... Loukas ? Loukas Thomas c'est ça ? Il avait une maladie de Huntington, non ?
– Comment le sais-tu ?
– Christine est une amie de ma mère. Elles se sont rencontrées à l'association et se voient souvent, je crois.
– C'est vrai. Christine m'a dit qu'elle connaissait ta mère, mais je ne pensais pas qu'elles étaient amies. Il est vrai que Marie-Amélie est une femme adorable... Lorsque je l'ai rencontrée pour la première fois, j'ai été jalouse de toi. Tu as de la chance d'avoir une mère aussi... compréhensive.
– Quand nous serons mariés, elle sera aussi ta mère, d'une certaine manière et elle m'a dit qu'elle t'aimait beaucoup, tu sais. Elle était ravie d'apprendre nos fiançailles !
Claire eut un rire amusé :
– C'est étrange, je suis sûr que si j'avais mis mes tenues provocantes devant ta mère, elle n'aurait pas fait de remarques.
Alex se mordit les lèvres : il n'avait pas envie que Claire compare leurs mères car il semblait bien que Bella de Milian seraient irrémédiablement perdante... Il préféra détourner la conversation :
– La réaction de ta mère a peut-être été excessive... mais, ce que je ne comprends pas... enfin... c'est pourquoi tu portais des vêtements aussi... provocants quand tu ne travaillais pas à la PMC...
Il se mordit les lèvres, regrettant déjà d'avoir parlé : il allait tout gâcher : et si Claire bondissait de colère ? A sa surprise, elle n'en fit rien et expliqua :
– En réalité... Je faisais ça pour empoisonner ma mère... Et ça marchait bien. Ces vêtements, plus mon travail bénévole à l'association plus mes demandes d'argent à papa... sans parler de cet appartement qui a profondément choqué Jean...
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La fille du Select
Roman d'amourClaire est amoureuse d'Alex, un ami d'enfance et elle est prête à tout pour le séduire...