XVIII

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Joshua se réveilla, secoué par des petites mains. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il remarqua que le jour était déjà levé depuis suffisamment de temps pour que le mur soit tapissé d'un rideau orangé – pour son plus grand bonheur, il aimait le printemps. Il tapota le côté gauche du lit mais il était désespérément vide.

-Debout !

Il tourna la tête vers la droite et vit la petite sœur d'Ismaël, Léa.

-Tout le monde est réveillé, s'expliqua-t-elle.

Depuis le début des vacances d'Avril, Joshua restait chez Ismaël. Ce dernier avait repris contact avec sa famille l'année d'avant et avait présenté Joshua à tout le monde avec engouement ; ses parents l'avaient immédiatement apprécié. L'aîné avait pris ses deux semaines de congés pile pendant les vacances de son petit-ami pour qu'il puisse le voir car, depuis qu'il avait été embauché dans un musée situé dans une ville touristique, il n'avait plus le loisir de le voir aussi souvent qu'auparavant. Léa, qui était âgée de neuf ans, venait souvent le réveiller puisqu'il faisait la grasse matinée tous les jours.

-J'arrive, j'arrive.

Joshua se leva et se frotta les yeux. Sur ses deux longues jambes tremblotantes et encore engourdies par sa longue nuit de sommeil, il avança vers l'escalier qu'il descendit lentement. Au rez-de-chaussée, il trouva Colline, la mère d'Ismaël, qui faisait la vaisselle. L'horloge indiquait midi vingt.

-Bonjour, dit-il en l'embrassant timidement.

-Bien dormi ? Tu veux que je te fasse quelque chose à manger ?

Joshua s'installa à la table familiale, face à la baie vitrée entourée de lierre qui donnait une magnifique vue sur le grand jardin.

-Je veux bien, merci. Où est Ismaël ?

-Parti voir son ami, Elliott, je crois. Il t'a laissé un mot près de la porte d'entrée. Je te l'apporte, attends.

Elle partit une assiette à la main et l'essuie sur l'épaule. Puis elle revint, lui tendit le petit bout de papier et lui passa une main maternelle dans les cheveux avant de s'atteler à la préparation d'un bon petit-déjeuner.

« Bonjour, la marmotte. Je suis chez Elly, il voulait me parler. Je reviens vers 16H ? J'en sais rien, en fait.

P.S : Mon père voulait te montrer un nouveau tableau à la cave.

P.P.S : J'en peux plus, je vais acheter des boules Quies. Tu ronfles trop.

Je t'aime xx »

Joshua rit. Colline posa une assiette de pain perdu devant lui qu'il s'empressa d'engloutir.

-Tu sais, ça reste entre nous, commença-t-elle, mais il n'arrête jamais de parler de toi. J'ai une tête comme ça, moi !

Elle plaça ses deux mains au niveau de son visage comme pour prouver que sa tête allait exploser.

-Désolé. Il est dur à vivre, hein ?

-T'as pas idée. Au fait, quand t'en auras fini avec son père à la cave, tu viendras faire les courses avec moi ?

-Pas de soucis. Je vais m'habiller alors ! Ah, et c'était super bon, ce truc. J'adore.

-Du pain perdu, mon chéri. Retiens-le.

Il lui sourit et monta les marches des escaliers quatre à quatre. Il enfila un t-shirt qui devait probablement appartenir à Ismaël, un jeans qu'il avait déjà porté trois fois sans le mettre à laver, ainsi qu'un bonnet pour cacher ses cheveux un peu sales. C'était son mode vacances. Avant de descendre, il aida Léa à ranger ses jouets, puis sa journée – enfin, son après-midi – débuta.

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