XXI

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Joshua rentra exténué de sa longue journée de travail. Aujourd'hui, il avait dû faire la visite à un groupe d'enfants de primaire, et, sans surprise, ils n'avaient pas cessé de courir partout et de crier. A plusieurs reprises, il avait été forcé de les rappeler à l'ordre car leur maîtresse n'avait aucune autorité sur eux. Quelle idée, d'emmener des gosses de cet âge-là dans un musée où on est supposé rester calme et droit comme un piquet ! Lui, il aimait la sérénité que dégageaient les tableaux et les nombreuses couleurs qui lui provoquaient une horde d'émotions. S'il avait pu, il aurait emménagé dans un musée.

-Bonsoir, mon amour.

-Ismaël ? Je pensais que t'avais encore cours, à cette heure-ci.

-On a pu sortir plus tôt, dis merci à la grippe de monsieur JeCracheDesPostillons.

Ismaël s'avança et aida son petit-ami à enlever son manteau. Puis, il lui prit la main et le guida jusqu'à la cuisine.

-Installe-toi, j'ai cuisiné.

-Tu sais cuisiner ? s'étonna Joshua.

-Et pas qu'un peu ! Au menu, raviolis. En conserve.

L'aîné faillit recracher l'eau qu'il venait de boire. Il attendit calmement qu'Ismaël lui serve sa part, puis celui-ci vint s'asseoir sur ses jambes.

-Ouvre la bouche, dit-il.

Joshua obéit en lâchant un « aaaah », comme s'il se faisait ausculter par un médecin. Ismaël piqua la fourchette dans une raviole, la fit voler dans les airs en imitant l'avion avant de venir la placer dans la bouche de son petit-ami.

-Tes talents de cuistot m'épatent, se moqua le blond.

-C'est du quatre étoiles. Par contre, tu vas manger tout seul parce que j'ai mal au bras.

L'assiette se vida relativement rapidement. Ismaël changea de position et plaça une jambe de chaque côté de la chaise, face à Joshua. Il lui caressa la joue, puis ramena sa masse épaisse de cheveux en arrière.

-Tu comptes attendre longtemps avant de m'embrasser ? demanda Joshua.

-J'aime te faire languir. Comme ça, t'en redemandes.

Il ne céda pas. Doucement, il déboutonna la chemise du blond et fit balader ses doigts sur la peau claire qui s'offrait à lui. Elle se remplit de frissons.

-T'es super réactif, commenta Ismaël avant de retirer complètement la chemise.

Pour accentuer la torture, il vint susurrer quelques mots dans le creux de son oreille avant de redescendre pour faire glisser sa langue le long de son cou. Au même moment, il bougea volontairement ses hanches. Joshua voulut lever les bras pour les entourer autour d'Ismaël, mais celui-ci lui bloqua les poignets et le força à maintenir la position.

-S'il te plaît, retire au moins mon pantalon. C'est serré là-dedans.

Ismaël, d'humeur joueuse, aplatit sa paume contre l'endroit désigné par Joshua.

-Tu veux dire, ici ?

L'aîné rejeta la tête en arrière et grogna. Incapable de résister davantage, il souleva son petit-ami du sol afin de l'apporter dans le lit.

-T'es sûr ? demanda-t-il, l'air tout sérieux.

-Oui.

Ils ne restèrent pas bien longtemps habillés.

Les oiseaux chantaient à tue-tête. La foule se pressait devant la salle des fêtes, tous étaient vêtus de robes élégantes et de costumes trois pièces. Les parents arboraient une expression de fierté, les petits-amis et petites-amies ne s'arrêtaient plus de couvrir leur protégé de baisers d'encouragements. Aujourd'hui se tenait, en ce lieu, la cérémonie de remise de diplômes des dernières années. Un moment important de leur vie, inoubliable et rempli de nostalgie.

Count me in!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant