Zodiaque - Tome 2 : l'Ordre de l'Ombre.

Chapitre Seize : mon petit chat.

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Le beau gosse qui me tient ne me répond pas. Je sais qu'il a un prénom en Mi-, parce que... parce qu'il est mimi ! Il me sert plus fort dans ses bras, soupire et ferme ses yeux brillants. À nouveau, j'ai le plaisir d'entendre sa voix toute douce et trop suave qui me fait trembler.

-Tu vas bien ? me demande-t-il.

-Oui, répondis-je la voix pâteuse.

Mes yeux voilés refusent de se détacher de ses lèvres. Elles sont magnifiques. Celle du bas charnue, celle du dessus un peu moins, elles forment une moue dubitative qui me ferait presque baver. Leur couleur rosée et bronzée me fait déglutir. Je pose mes mains sur son torse pour éviter de faire une bêtise. L'hypnotisme de cette seule partie du visage suffit à me retourner le cerveau une seconde fois. J'ai soudainement l'impression qu'une bulle est en train de se former autour de moi et de lui, une bulle qui se rempli de la même électricité qui me parcourait le corps tout à l'heure et qui ne demande maintenant qu'une chose : éclater. Je rêverais de rendre cette bulle plus opaque, pour que la musique s'éloigne et que je puisse observer ses lèvres à loisir. Mon cœur cogne encore au rythme de la musique, à moins que ça ne soit à cause du tambourinement que j'entends contre le torse qui me sert.

-Ah, elle est là ! s'exclame soulagée une voix derrière nous.

La bulle éclate d'un coup, les lèvres se soulèvent hors de ma vue pour regarder le connard qui vient de nous interrompre. On ne faisait rien, enfin pas encore, mais j'aurais bien voulu qu'il reste loin encore un petit moment.

-Elle allait sauter, grommelle la sublime voix au-dessus de moi.

-Rah, merde... soupire la voix de blond. En même temps, du cinq-cents pour cent d'un coup ! Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle soit raisonnable !

-Je sais bien.

-Attendez, vous êtes les flics, pour savoir ce que j'ai bu ? grommelé-je encore dans les vapes.

Des vapes sinueuses et délicieuses, toutes roses qui dansent autour de moi... ah, je rêverais d'avoir des vapes comme ça à porter de main tous les jours... elles sont trop douces... sauf si c'est la peau de celui qui me tient contre lui ?

-Ora ? Hé, Ora, m'appelle la voix de blond. Tu m'entends ?

Je tourne légèrement la tête vers la personne qui m'appelle, rencontrant deux yeux d'un chocolat familier et aux filaments d'or. La douce odeur de cannelle et de soleil, qui pourrait m'aider à m'endormir, s'évapore soudain pour laisser la place à celle d'un chocolat noir, pur, puissant, et surtout amer. Le ravissement fait rater un battement à mon cœur, et j'éclate de joie quand je vois qui est en face de moi.

-Lux !

Je ne sais pas comment je me débrouille, mais je saute des bras du bel homme pour me jeter dans les siens, le serrant contre moi en enroulant mes jambes autour de sa taille et mes bras autour de son cou. Je respire son odeur familière et réconfortante, qui éloigne malgré elle la senteur tendre qui me berçait jusque-là. Mon frère d'organe titube un instant sous mon poids, puis se stabilise et surtout me porte pour éviter que je ne tombe.

-Tu m'as tellement manqué ! souris-je.

-Je suis ravis de l'entendre, s'étonne-t-il.

Je relève aussitôt ma tête pour le regarder, observant une nouvelle fois ses traits familiers, très familiers, et plongeant mes yeux dans les siens. Ils sont moins inquiets, maintenant, mais toujours autant sur leurs gardes.