Chapitre Huit : aide imprévisible.

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Je ferme mes yeux. Inspire. Expire. Regarde à nouveau ce foutu galet face à moi. Il est posé sur la muraille, face au vide, et me fixerait presque de sa couleur pâle et grisâtre. Je le connais par cœur, ce galet. Voilà bientôt quinze minutes que je le fixe comme une idiote. Je mets mes mains sur le bord de la muraille, mords l'intérieur de ma joue, puis me penche vers lui. Vole. Comme si ça pouvait le faire léviter. Comme si ça pouvait m'aider à manifester mon pouvoir. Ce foutu galet ne bouge toujours pas. Il reste immobile, comme pour me narguer. Je fronce mes sourcils et sers les poings. Vole. J'ai vraiment, véritablement, affreusement envie qu'il vole. Mais il ne bouge pas, ce con. Il ne fait pas le moindre mouvement de ses petites cellules grises. Mes poings se serrent plus fort encore. Bordel de merde, vole.

Ma nature impatiente rend cet exercice plus frustrant qu'il ne devrait l'être. Cela ne fait même pas vingt minutes que je suis face à ce galet, et je n'ai toujours pas réussis à le faire bouger. Un constat qui m'énerve énormément. Je sais bien que je ne devrais pas utiliser ma colère pour faire voler ce galet, ou le réduire en miette, mais j'en ai tellement envie. Cependant, je me suis fixé un objectif : le faire léviter. Et ce n'est pas en l'explosant en un millier de petites miettes que je vais réussir.

J'inspire à nouveau, expire par le nez. Je ne prends pas la peine de fermer mes yeux. Je veux juste que ce caillou vole. Mais il est fermement décidé à garder sa gravité bien en place. En serrant mes dents, je le prends dans ma main et le regarde, encore une fois, avant de le penser dans ma paume. C'est un galet. Presque aussi grand que ma main, circulaire, légèrement en ovale, et d'une couleur gris foncé. En bref, un galet. Rien de spécial. Tellement peu spécial qu'il ne veut même pas voler. Je le fusille du regard, mais je doute que je lui fasse un quelconque effet. Il reste de pierre face à mes yeux incendiaires. Je le regarde à nouveau dans ma main, m'appuyant contre la barrière de fer. Puis, il me vient une idée totalement stupide. Tu ne veux pas voler ? Je vais le faire voler, moi.

Je le lance d'un coup dans les airs, puis tente de le stabiliser avec la force de mon regard. Mais je ne reçois aucun immobilisme de la part de ce foutu galet. Il retombe dans ma main tout aussi plat et normal qu'il en est parti. Agaçant. Je n'aime pas déclarer forfait. Alors, ce galet va voler, avec ou sans sa permission. Je me fiche de son consentement. Oui, je suis en train de personnifier un galet. Ça en dit long sur mon état de nervosité et de saturation.

Je m'apprête à le lancer une nouvelle fois, lorsqu'un rire tout aussi agaçant que ce galet résonne un peu plus loin, sur la muraille.

-Si tu te demande si tu es capable de rattraper cette pierre comme il y a une minute, je pense que tu n'as pas besoin de la relancer pour le deviner.

Je roule mes yeux en soupirant, soudainement ennuyé. Zircon. Évidemment. Il n'y a que lui pour rire de la sorte et balancer une phrase sarcastique dans l'air juste après. Je ne fais pas attention au Scorpion et m'apprête à recommencer, mais je le vois du coin de l'œil secouer sa tête. Si je recommence, il va se foutre de moi. Que faire ? Je lui jette un regard à la dérobé, tout en me demandant si je vais parvenir à l'ignorer. Depuis quand est-ce que je réussis à ignorer Zircon ?

Il a la main derrière ses cheveux, allongé tout comme hier contre la muraille. Je ne l'ai même pas entendu arriver, mais honnêtement, j'aurais préféré ne pas l'entendre tout court. Pour rendre l'exercice encore plus exécrable qu'il ne l'est déjà, il se remet à parler.

Zodiaque - Tome 2 : l'Ordre de l'Ombre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant