Chapitre 16

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Halsey-Graveyard

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Le matin où je me réveillai dans mon lit, après être restée à l'hôpital pendant une semaine à la suite de mon « accident volontaire », comme ma mère l'aime bien l'appeler refusant prononcer le mot suicide et tout ce qui se rapporte à lui, le monde avait pris un sens étrange. Pouvez-vous au moins imaginer comment je me sentais ? Une semaine avant j'avais tenté de me tuer, et le destin décida de me garder en vie, et j'allais retourner en cours, affronter les regards de pitié qui auparavant étaient remplis de haine, les sourires aussi faux que la théorie de la Terre plate, et les messes-basses lorsque je passerais dans les couloirs. Ce matin-là tout était étrange. C'était comme si rien n'était arrivé.

Je me redressai et regardai ma fenêtre. Tout était pareil, comme si je n'avais pas failli mourir. Le monde n'avait pas changé physiquement. Les voisins partaient embarquaient toujours à 7 heures 35 précise dans leur berline bleue, toujours aussi pressés par peur d'arriver en retard à leur bureau. Rien n'avait changé. Comme si je n'avais tenté de partir. Je pris mon portable, et regardai les notifications sur mon écran de verrouillage. 3 nouvelles demandes d'abonnement. Rien n'avait changé, comme si je n'avais pas tenté de rejoindre les anges.

Je souris tristement, et me levai en direction de la salle de bain.

Je ne pensais pas que ma tentative de suicide allait marquer mon entourage ou mon monde, comme certains d'entre vous, un peu trop égocentriques, le croient. Je savais très bien que le monde aurait très bien continué à tourner avec ou sans moi. Je n'étais indispensable, ma présence n'était pas importante à cette Terre. Une personne de moins ce n'est rien. Vous devez sûrement me trouver dure, mais pourtant, aussi dure que mes propos puissent être, ils sont vrais. Chaque jour des gens meurent. Militaires sur le terrain pour éliminer et lutter contre les djihadistes, civils tués par des catastrophes naturelles... Qu'étais-je, moi Cleo Grace Morgen, pour altérer le monde dans son avancée ? Personne. Ma mort n'aurait rien changé. Quelques fausses larmes auraient été versées, quelques fausses condoléances adressées, mais au bout de deux semaines, maximum, plus personne ne se soucierait de la pauvre Cleo Morgen.

Je me frottai les cheveux une dernière fois et fermai l'eau, regardant rapidement le miroir.

Mon corps était toujours aussi chétif, bien que j'eusse repris des forces, obligée par les médecins et les infirmières à prendre mes vitamines et me nourrir copieusement.

J'enroulai la serviette blanche autour de mon corps, et pris ma brosse à dent dans l'étagère de la salle de bain, vidée de ses médicaments par les soins de ma mère.

PLEASE, I NEED HELP-Jenny FabetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant