Partie 12.

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Quand Guillaume se réveilla en plein milieu de la nuit quelques jours plus tard encore, il sut direct que quelque chose n'allait pas. Il se leva et sortit de sa chambre, faisant quelques pas dans le couloir avant de s'arrêter afin de tendre l'oreille. Quand il entendit un bruit qui semblait sortir de la chambre du plus jeune, Guillaume écarquilla les yeux et se précipita vers celle-ci, ne s'immobilisant qu'une seconde à peine avant de se décider à entrer. Il avança à tâtons vers Aurélien, sachant où se situait son lit, et réussit à allumer la lampe posée sur sa table de chevet. Il fronça les sourcils en l'entendant respirer de manière saccadée et lorsque le plus jeune poussa un petit gémissement plaintif dans son sommeil, Guillaume posa doucement une main sur sa poitrine pour sentir son cœur. Ce dernier battait à toute vitesse et Guillaume se sentit paniquer intérieurement.

« Putain, Orel... marmonna-t-il dans sa barbe. C'est pas le moment de faire une crise d'angoisse, hein... Pas dans ton sommeil... »

Aurélien poussa un autre gémissement plaintif et Guillaume frissonna, se demandant ce qu'il devait faire. Il posa sa main délicatement sur la joue du plus jeune et commença à la caresser avec douceur, essayant ainsi de le réconforter dans son sommeil.

« Maman... l'entendit-il alors murmurer alors qu'il semblait se calmer imperceptiblement sous ses doigts. Papa... Désolé...

— Eh, Orel... Réveille-toi, c'est juste un mauvais rêve... » murmura-t-il en comprenant qu'Aurélien était en train de rêver de ses parents.

Il remonta sa main jusqu'aux cheveux noirs du plus jeune et les caressa de ses doigts, l'observant tristement. Il était en train de rêver de ses parents. Ceux-là même qui, il le lui avait dit, refusaient de le voir. Les parents du plus jeune ne se souciaient pas même de savoir s'il était en bonne santé ou pas et lorsque ses grands-parents, chez qui Aurélien vivait, étaient morts ces derniers ne lui avaient même pas proposé de l'héberger en le sachant à la rue. Il se demanda encore une fois ce qu'Aurélien avait bien pu faire de si horrible pour que ses parents décident de couper les ponts avec lui au point de se foutre de ce qui pourrait lui arriver s'il se retrouvait à la rue du jour au lendemain.

« Orel, tout va bien. Je suis là, tu n'as plus à t'inquiéter de rien... S'il-te-plaît, réveille-toi... »

Il murmura cela sans jamais s'arrêter de caresser le visage du plus jeune pour tenter de l'apaiser et il sentit alors Aurélien se redresser d'un bond sur le matelas. Sa main migra sur son dos pour y exercer de petits mouvements circulaires et apaisants et il le vit alors relever la tête. Aurélien ouvrit lentement les yeux, comme s'il hésitait à se confronter au monde réel, et lorsque leurs regards se croisèrent, Guillaume vit celui du plus jeune se remplir de larmes :

« Oh, Orel, viens-là... murmura-t-il en écartant les bras, invitant le plus jeune à se blottir contre lui alors qu'il sentait son cœur se serrer en le voyant trembler de tout ses membres et sur le point de craquer. Viens dans mes bras, Orel. »

Aurélien ne lui laissa pas le temps de se répéter et se blottit contre lui, entourant sa taille de ses bras de toutes ses forces. Guillaume arrêta de respirer un instant avant d'entourer à son tour d'une étreinte protectrice les épaules du plus jeune qui sanglotait contre lui.

« Je suis désolé, désolé... balbutia Aurélien contre lui, le visage enfouit dans le creux de son cou. C'est pas toi... C'est pas...

— Je sais, je sais Orel... Calme-toi, je sais que tu rêvais de tes parents... Tout va bien, ils ne peuvent rien te faire ici...

— Ils veulent plus me voir... Ils me détestent... sanglota de plus belle le plus jeune en se blottissant davantage contre sa chaleur. Ils me haïssent...

— Pourquoi, Orel ? Pourquoi tes parents te haïssent ? demanda doucement Guillaume, essayant de ne pas brusquer le garçon qui tremblait de tout son corps contre le sien.

— Il ne veulent même plus me considérer comme leur... enfant. Je les dégoûte, Guillaume...

— Ne dis pas ça, je suis sûr que c'est faux, dit Guillaume en se reculant légèrement afin de prendre le visage du plus jeune entre ses mains. Pourquoi tu les dégoûterais, Orel ?

— Mais c'est la vérité, Guillaume... balbutia Aurélien à travers ses larmes alors qu'il n'osait pas lui rendre son regard. Ils me l'ont dit... Je les dégoûte. Je ne suis pas normal et c'est pour ça qu'ils ont préféré me mettre à la porte.

— Attend, ils t'ont viré de chez eux ? s'exclama Guillaume, choqué. Je ne savais pas, ça. Je savais qu'ils avaient refusé de t'héberger quand tes grands-parents chez qui tu vivais sont morts mais... Ils t'ont foutu à la porte ? Vraiment ?

— Oui... » dit simplement Aurélien en hochant la tête avant de se remettre à pleurer de plus belle.

Guillaume l'attira fortement à lui, refermant ses bras autour de sa taille et passant une main dans son dos afin d'essayer de le réconforter.

« Qu'est-ce que t'as fait, Orel... Mais qu'est-ce que tu as bien pu faire... murmura-t-il sans vraiment s'en rendre compte et Aurélien secoua la tête dans le creux de son cou.

— Je peux pas... Je peux pas...

— Tout va bien, tout va bien... Tu me le diras quand tu le sentiras... Si tu le sens, seulement si tu le veux... lui dit-il en le sentant secouer la tête inlassablement dans son cou.

— Non... Non, non... Je peux pas...

— Tout va bien, excuse-moi... »

Avant même qu'il ne comprenne ce que son corps faisait, il se sentit déposer un léger baiser sur les cheveux emmêlés du plus jeune et il eut l'impression que celui-ci se calma au contact. Ils restèrent un long moment, silencieux et immobiles dans les bras l'un de l'autre ou plutôt Aurélien blottit dans ses bras, avant qu'il ne l'entende murmurer quelque chose dans son cou.

« Pardon ? Qu'est-ce que tu dis ? demanda-t-il en se détachant doucement de lui et vit qu'il était sur le point de s'endormir, les yeux déjà mi-clos et sûrement exténué sous la puissance de sa crise de larmes.

— Je suis désolé pour l'autre fois... La douche... Je n'arrive pas encore... à tout comprendre... contrôler... C'est nouveau... Pour moi... Ne... M'en... Veux pas, s'il-te-plaît...

— De quoi... tu parles, Orel ? » demanda Guillaume doucement en caressant délicatement de sa main une des joues du plus jeune.

Mais ce dernier blottit seulement son visage dans la caresse qu'il lui donnait et moins d'une seconde plus tard, Guillaume se rendit compte qu'il s'était rendormi, dû à l'épuisement qu'il devait alors ressentir après un tel rêve. Guillaume le dévisagea un instant alors qu'il caressait avec douceur sa joue avant de l'aider à se rallonger sous les draps. Il le couvrit de sa couverture et le couva des yeux une dernière fois avant de sortir de sa chambre pour le laisser finir sa nuit. Il retourna se coucher dans son lit et fixa le plafond dans la pénombre un long moment, se demandant ce que pouvait bien être cette chose qu'Aurélien refusait de lui dire sur lui. Et qu'est-ce qu'il avait voulu lui dire quand il lui avait dit qu'il n'arrivait pas encore à tout comprendre et tout contrôler ? Pourquoi il avait tellement peur qu'il lui en veuille ? Guillaume poussa un long soupire en se disant qu'il finirait bien par l'apprendre un de ces jours, quand Aurélien lui ferait assez confiance pour le lui dire. En tout cas, ce qui était sûr, c'était qu'il n'était pas prêt de lui en vouloir. Il était persuadé que tout ça, ce n'était rien de grave. N'est-ce pas ?

Fiction OrelxGringe - Dis-moi qui tu es.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant