7. Le bon air des montagnes

121 19 4
                                    

Alessia

— Vous croyez qu'ils ont réussi à trouver un terrain d'entente pour se réconcilier ? demande Andrea, les deux mains autour de la poignée de la poussette de sa fille.

Mila et Mattia chahutent en se roulant dans la neige qui est assez haute, pas dérangé par le froid alors qu'ils ne portent pas de combinaison. Je soupire malgré mon sourire en les voyant heureux, ils vont sans doute tomber malade. Flaviana est à l'arrière avec Chiara, je les ai aperçu fabriquer des boules de neige, sans doute pour nous prendre en traître et nous les lancer dessus quand on ne s'y attendra pas. Gio a notre petit dernier dans les bras, Livio est profondément endormi. Je ne me lasse pas de voir mon homme avec ses enfants, il est loin le temps où il refusait de s'attacher à Mattia ! A chaque fois que je les vois ensemble à rire, mon cœur se gonfle d'un bonheur immense, un bonheur que je n'avais jamais imaginé ressentir un jour. Ce bonheur est possible grâce à la présence de Gio dans ma vie, sans lui, Mila serait peut-être encore chez les Cipriani, sa famille d'accueil, et Livio n'aurait pas vu le jour.
Des pleurs viennent perturber ce moment de silence. Comme je suis en tête de cortège, je me retourne pour voir Marco galérer avec Ilaria, sa nièce. Il la porte à bout de bras devant lui en la regardant d'une lueur étrange. Je ne peux m'empêcher de rire.

— Donne-la moi, je vais la calmer, lui dit Gaia en tendant les bras.

Marco accepte volontiers, alors qu'elle porte déjà Ezio contre sa poitrine. C'est pourquoi elle le lui confie, malgré sa réticence.

— OK, mon gars, si tu me vomis une nouvelle fois dessus, je t'abandonne dans la neige et je dis à tes parents qu'on t'a perdu. Compris ?

Je pouffe, Gaia glousse, et Andrea étouffe un rire. Je reporte mon attention sur mes deux inséparables jumeaux qui s'amusent en criant, ils couvrent les pleurs de Illaria.

— Elle doit avoir froid, dit ma belle-sœur, on devrait peut-être rentrer.

Nous arrivons sur le chemin qui mène au chalet, sur les côtés, de gros blocs de neige qui ont été mis ici pour dégager la route et ainsi permettre aux automobilistes de circuler. Sur la terrasse extérieure, Luca et Giulia nous regardent de haut, le bras du blond autour des épaules de sa chérie. Ils ont l'air d'avoir bien discuté et de s'être réconcilié, je suis contente pour eux. Ils sont trop beaux ensemble pour être séparé.
Ils quittent la terrasse, mais c'est pour réapparaître devant la maison quelques secondes plus tard. Ils ont le sourire aux lèvres et semblent de nouveau inséparables, ça fait du bien de les voir comme ça.

— Où est Flaviana ? demande Luca, suspicieux en plissant les yeux.
— A l'arrière avec Chiara, répond Marco, toujours le petit Ezio dans les bras.
— Bataille ! hurle Mattia en lançant une boule de neige sur Flaviana.

La blonde tombe les fesses les premières dans la neige et lance elle aussi une boule qui n'atterrit pas sur Mattia, mais sur sa sœur.

— Mais euh, moi j'ai rien fait ! rétorque-t-elle.
— Pardon, dit Flaviana en étouffant un rire.

Sa tante l'aide à se relever tandis que Luca s'empare de son fils, et Giulia de sa deuxième fille.

— Tonton, viens avec tata et moi, demande Flaviana à Marco, on va battre Mattia et Mila !
— Ben non, parce que nous y a notre papa qui va venir avec nous ! Hein papa ?

Mila regarde Gio d'un regard suppliant, un regard auquel il ne peut pas résister. Il me lance un regard qui me fait chavirer, tandis qu'il transfère Livio dans mes bras avant de se diriger vers nos jumeaux qui hurlent de joie.

— Ouais, papa ! dit Mattia en entourant ses jambes de ses petits bras.

Sa sœur, qui est toujours un peu plus timide puisqu'elle nous connaît moins que son frère nous connaît, reste un peu en retrait, mais quand son père tend la main vers elle pour lui faire participer au câlin, elle court jusqu'à lui et entour le corps de son frère, toujours collé aux jambes de Gio. Une larme coule toute seule sur ma joue. Sans résister, je sors mon téléphone de ma poche et capture cette image magnifique. Gio est un vraiment un super papa pour nos enfants. Il est doux, attentionné, joueur, rieur, mais il peut également être autoritaire et sévère quand il le faut, pour ne pas qu'ils dépassent les limites. Il dépasse toutes les espérances que je me faisais de lui et de ce rôle.
Dans mes bras, Livio papillonne des yeux puis lève son regard sur moi, je lui souris, il m'en offre un également. Je glisse un doux baiser sur son front à la limite de l'élastique de son bonnet bleu.

Pôle Position - Vacanza tome 4.5 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant