12. Disparition

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Chiara

Debout devant la fenêtre de la chambre, une main sur mon petit ventre de femme enceinte, je soupire de frustration. Comme hier, il fait un temps de merde. Un temps tellement pourri qu'on ne peut même pas aller mettre le nez dehors. Il vente, il gèle, il grêle, il neige, bref, c'est la cata ! Je déteste rester cloîtré à l'intérieur alors que nous sommes en vacances, je perds patience, et Marco aussi. Même les gamins commencent à s'ennuyer. Pourtant, ce matin les rayons du soleil ont transpercés les nuages noirs, on avait eu bon espoir, mais alors qu'on mangeait, un orage a éclaté, et depuis deux heures maintenant, ça ne s'arrête pas. Et on n'a même plus d'électricité ! Ce qui n'est pas très dramatique, en soit, puisque mon téléphone est chargé et que s'il le faut, Marco et moi avons des batteries externes, mais on vit dans le noir comme des putains de taupes, sans même pouvoir regarder la télé pour passer le temps. Et je ne parle pas de la coupure d'internet. Ce temps a des allures de fin du monde, je déteste ça. Heureusement, pour nous éclairer, dans les placards nous avons trouvé plusieurs lampes qui marchent avec des piles. Nous avons pu en mettre dans les pièces principales.
Je soupire encore une fois avant de checker mon téléphone. Rien évidemment puisqu'il n'y a plus de réseau. Merde, on est en France, pas au fin fond du désert chilien ! Cette deuxième semaine de vacances commence à merveille ! Sans parler de l'humeur de chien de mon chéri depuis son engueulade avec son frère. Sa mauvaise humeur déteint sur moi, donc on se prend la tête, et ça m'énerve. On s'est d'ailleurs hurlé dessus il n'y a pas plus de dix minutes, il est sorti en claquant la porte pour aller prendre l'air, qu'il a dit, mais l'air de quoi ? Ce serait du suicide de sortir par ce temps ! Je me convainc donc qu'il est juste allé au rez-de-chaussée.
Comme nous, les autres commencent à être à-cran, j'ai entendu Andrea lever la voix sur Gaia il n'y a pas plus de cinq minutes. Je crois qu'on a tous besoin de se détendre, et la tension qui règne entre mon têtu de fiancé et son frère n'arrange rien.
Je regarde une fois de plus l'écran de mon téléphone : quatorze heures vingt-cinq. Ça fait quinze minutes que Marco est sortie de la chambre, ça commence à faire long. Mon palpitant s'emballe, puis je serre de nouveau ma main sur mon ventre, comme pour certifier à mon bébé que son papa va bien, malgré l'affreux mauvais pressentiment qui m'assaille. Inquiète, je décide donc de descendre, mais à peine sorté-je de la chambre que Livio arrive devant moi sur ses petites jambes, à deux doigts de descendre les escaliers seul. Une chance que nous avons pensé à mettre une lampe dans le couloir, sinon je ne l'aurais peut-être pas vu.
Mon organe vitale fait un looping dans ma poitrine. Je me précipite vers lui et entoure son ventre de mes bras pour l'écarter avant qu'il ne tombe. Mon geste brusque lui fait peur, mais je n'en prends pas rigueur et le serre contre moi, rassuré de l'avoir vu à temps. Mon palpitant bat encore très vite, mais savoir que j'ai sauvé Livio d'une chute brutale me rassure et m'aide à retrouver un rythme normal. Son frère et sa sœur arrivent à leur tour et semblent étonné de me voir porter leur frère. Je repose le petit brun sur ses jambes puis m'agenouille en face des jumeaux, le regard sévère.

— Ne laissez plus jamais votre petit frère sans surveillance, c'est clair ? Vous imaginez si je ne l'avais pas vu et qu'il serait tombé dans les escaliers ? Il aurait pu se faire très mal !
— Pardon, on ne l'a pas vu sortir, me répond Mila d'un air coupable et sincère.
— S'il te plaît n'en parle pas à papa, me supplie Mattia, sinon il va encore nous disputer.

Je les regarde tour à tour pour faire durer le suspens, puis je cède :

— D'accord, je ne dirai rien, mais soyez plus vigilant la prochaine fois.

Ils acquiescent et se dirigent vers les escaliers, prêts à descendre, mais je les interpelle, en remarquant que quelqu'un manque à l'appel.

— Deux secondes, elle est où Flaviana ? demandé-je.
— Son père est venue la chercher y a pas longtemps, elle voulait descendre, répond le sosie de Gio.

Pôle Position - Vacanza tome 4.5 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant