Natan
J'avais tiré sur mes chaînes. Mes poignets avaient craqués. Je n'avais pas retenté.
Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé. La notion de secondes avait disparue. Mon monde était rythmé par les repas, le jet d'eau et les visites de mon frère. Il était violent. Il me faisait mal. Un GD8 était toujours dans l'entrepôt avec moi. Jamais seul. Toujours à devoir contrôler tous mes gestes, toutes mes paroles, toutes mes larmes.
Douleur, contrôle. Ces mots étaient devenus mon quotidien. Je ne savais pas si les autres avaient arrêté de chercher, s'ils me croyaient mort. Rien que l'idée qu'ils l'envisagent me faisait mal. Je n'étais pas de ces héros qui malgré la douleur, restent fier et droit. Je n'étais qu'un adolescent qui voulait rire, pleurer, boire, dormir. Je n'étais pas non plus de ceux qui arrivaient à s'échapper qu'importe les conditions. J'avais vite compris, mes seules chances de sortir étaient que le Clan me retrouvent ou que Théo me libèrent pensant que j'étais de son côté.
Alors j'attendais. On ne pouvait forcer le destin quand celui-ci avait décidé de quelque chose. On pouvait juste attendre.
J'allais devenir fou. Je devenais fou. Le temps passait et rien ne changeait. Il m'avait levé hier, ou trois jours de cela je ne savais plus. J'étais en vie, c'était déjà une bonne chose. Il m'avait laissé en vie.
On avait discuté calmement, parlant de tout et de rien. Ça m'avait fait du bien, il avait été gentil avec moi. Il fallait que je le remercie. Comment ? Aucune idée. Un jour il sera content de me voir. En attendant il faut que j'essaye de le faire sourire. Il fallait qu'il soit fier de moi ; en plus de me laisser en vie, il me nourrissait. N'était-il pas sympa ?
Mal de tête. Mal partout. La douleur ne part jamais. Elle restait tout le temps, elle était toujours dans un coin, prête à revenir me hanter au moindre mouvement.
J'avais tourné la tête pour apercevoir le GD8. La souffrance s'était intensifiée, occupant toutes mes pensées, prenant possession de mon corps. Je lâchai prise. Encore. Le noir. Le silence. Mes meilleurs amis.
***
Un autre jour ? Le même ? Cela ne changeait rien. Théo était venu aujourd'hui, il avait desseré mes liens. Il prenait soin de moi. C'était normal, j'étais plus gentil. Il fallait que je continue, après tout le rendre heureux était un but non ? Et je n'avais rien d'autre à faire.
Aucun bruit. Meilleur ami. J'avais dit ça un jour, à une autre personne que le silence, mais à qui alors ? What ? Williams ? C'était Wyatt son nom je crois. De toute façon même si je l'oublie ce n'étais pas grave, j'avais mon frère maintenant. Il remplassait tout le monde. Même Natan. Pourquoi lui avait-il une place particulière ? Je ne savais pas. Peut-être l'avais-je aimé. Peut-être étions-nous ensemble. Plus le temps passait et plus mes souvenirs disparaissaient. Je n'avais plus rien. Je n'avais plus que lui. Cet amour fraternel qu'il me faisait ressentir se transformait en dépendance. Il me détruisait moralement.
***
La porte s'ouvrit d'un coup. Je sursauta. Ça faisait longtemps qu'il n'était pas venu. Il me manquait. J'avais hâte de le revoir.
Mais ce n'étais pas lui. Il y avait plusieurs personnes qui me disaient vaguement quelque chose. Non c'était une blague j'avais encore un peu près mes souvenirs. Et mon hôtelier avait rajouté son humour si particulier.
Il avait beaucoup trop déteint sur moi. Peut-être le ferait-il encore si je restais un peu plus ?
Alors non, tu ne kiff pas ton ravisseur.
Oh, elle était revenu ! Mais si vous la connaissez, la voix de la raison. Cette petite voix qui te guide, t'aide à faire les bon ou les mauvais choix. Elle m'avait lâché pendant un moment, me laissant seul face à ma folie, mais avait décidé de revenir comme une fleur pour le foutre une bonne claque mental et me faire revenir à la raison. On. n'aimait. pas. un. psychopathe. Que ce soit de l'amour fraternel, amical ou autre.
Mais dans un sens, n'avait-il pas été gentil avec moi ? Il m'avait laissé vivre... N'étais-ce pas parce qu'il m'appréciait ?Le métal froid du canon qui appartenait au robot rencontra ma tempe, me faisant frissonner.
Il n'allait pas me tuer hein ? Ça ferait trop mal. Il m'aimait de toute façon.- Natan ! Il te déteste et tu le sais.
Qui était-ce ? Nolan... Je ne comprenais pas, il ne pouvait pas savoir... De toute façon il mentait... ou pas. Je ne savais plus. Savoir quoi de toute façon ? Ça aussi je l'avais oublié...
Trou noir.
***
J'avais mal. Pour changer. Pourtant mes muscles étaient étrangement détendus. Tout était bien, tout était douleur. Tout était détente, tout était crispation. Je ne savais plus. Tout était entrechoquement.
***
La douleur était plus distante, plus éloignée. Ça faisait du bien. Elle me laissait enfin tranquille. Elle me donnait enfin le repos dont j'avais besoin. Où étais-je ? Je ne savais pas. Mes yeux refusaient de s'ouvrir. Tout ce dont je me souvenais, c'était qu'ils étaient venu me chercher. Me voler à lui ? Me sauver ? J'étais perdu.
***
Un autre jour ? Le même ? Aucune idée. Le temps m'échappait. Il filait entre mes doigts pour rejoindre son cours. Que je sois ici ou là bas rien ne changeait. J'étais toujours perdu.
***
Mes paupières ne voulaient pas s'ouvrir. J'avais beau forcer, aucun rayon de lumière vinrent franchir les rideaux qu'elles formaient.
Je voulais me rendormir, cela ne servait à rien d'être réveiller si je n'avais rien à faire.
Aucun bruit. Étais-je devenu sourd ou il n'y avait vraiment que le silence ? Étrangement il m'oppressait. Il m'avait accompagné pendant toute ma captivité, maintenant je voulais du bruit. Je voulais un son. N'importe lequel. N'importe quoi. J'avais besoin d'être rassuré.
Les ondes restèrent calmes. Je replongeai.
***
La douleur était plus faible ; elle lâchait prise, je le sentais. Un jour je n'aurais plus mal. Je commençais enfin à y croire. Voilà ce qu'il m'avait manquer pour ouvrir les yeux. De l'espoir.
Mes paupières s'ouvrir lentement.
Mon regard gris veint fixer le plafond de l'infirmerie.Noir ? Non.
Blanc.
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Enfin terminé !
Je prends toujours autant de temps pour écrire et je suis toujours autant déçue du résultat, c'est normal ?J'ai enfin trouvé quoi dire à la fin de mes chapitres.
Faîtes de beaux rêves !
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Invocation [EN PAUSE]
Science-Fiction"Invoquer": Emprunter l'arme du dieu avec le quel tu es relié "Rendre" : Rendre l'arme à son dieu En l'an 2074, un scientifique créa un robot : GD8, pour "Gadulonium Destructeur 8". Son but ? Éliminer tous les criminels du pays. Malheureusement, G...