Chapitre 9

18 6 26
                                    

Natan

Nous montâmes tous dans un aéronef et le Maître nous donna ses dernières instructions. Nous étions prêts.
Je m'étirai. Le combat d'y avait quelques jours m'avait un peu abîmé, et même si ce n'était que des égratignures, ça risquait de me désa-
vantager dans un combat singulier contre quelqu'un de force égale. Enfin, pourquoi se plaindre, ça ne servait à rien. Je me tirai de mes joyeuses pensées. Nous étions arrivés.

Étrangement, je ne ressentais aucune peur, inquiétude. En fait, c'était plutôt le contraire. J'avais envie. Envie me jeter dans la mêlée, envi de me battre, envie de gagner, envie de tuer. Ces perspectives déclenchèrent un frisson d'excitation qui remonta le long de ma colonne vertébrale. Je sentais que j'allais m'amuser. Pour la première fois depuis la mort de ma mère et la trahison de mon frère, un véritable sourire naquit sur mes lèvres. Nolan me jeta un regard inquiet. Quoi ? N'était-il pas content de me voir heureux ? Lui qui était anxieux de me voir triste, déprimé, n'était-il pas content de me voir si pressé ? Il ne savait vraiment pas ce qu'il voulait. Moi en revanche je savais, je voulais du sang, si possible pas le mien, et mon vœu allait être exaucé.

Le vaisseau se stabilisa devant l'armée ennemie. Avant de descendre la rampe, le Maître nous donna sa dernière consigne :

- Évitez les morts, chaques combattants ennemis pourraient servir si les GD8 reviennent. Et désactivez vos cartes connectées.

Dommage. Attendez ! Il avait vraiment balancé ça comme ça ?! Je croyais que personne ne devait être au courant ! Bon tant pis cette histoire de morts me contrariait davantage. Est-ce que je pouvait dire que ma lame avait ripé ? Et que j'avais tranché la jugulaire par accident ? Il valait mieux ne pas essayer. 

Je dirigeai mon groupe vers les nacelles de transports, vaisseaux plus petits, ayant un mode camouflage. Vous saviez qu'il y avait encore des nacelles plus petites appelées uniplaces à l'intérieur ? Et que celles-ci avaient des nacelles de secours ? Ça faisait un vaisseau dans un vaisseau dans un vaisseau dans un vaisseau. Pourquoi je disais ça moi ?
Je n'avais pas oublié quelque chose ? Ah si, désactiver ma carte connectée.

Je les vis descendre la rampe, tous aussi stressé les uns que les autres mais essayant de le cacher. Je les vis, une fois descendu, se mettre en rang tant bien que mal, ce rendant bien compte de l'infériorité numérique auquel on faisait face. Je vis les deux Maîtres s'avancer, sortant des rangs pour déclaré la guerre. Je n'ai jamais su ce qu'ils se dirent, mais chaqu'un retourna dans son camp, disant un dernier mot d'encouragement à leurs troupes avant la bataille. Autour, pas un bruit. Même les rares oiseaux présents s'étaient tus. Il n'y avait personne. Le Maître avait fait évacuer tout l'arrondissement. Avec un peu de chance, personne ne sera au courant de notre existence et nous pourrons reprendre notre vie comme si de rien n'était. Je vis les deux armées s'élancer l'une vers l'autre, sous les cris des guerriers qui les composaient. Puis ces cris brutaux furent remplacés par ceux de douleurs et le fracas des épées se rencontrant.

Nous avons rapidement survolés le champ de bataille. Une fois de l'autre côté nous nous posâmes et sortîmes des véhicules. Je jetai un coup d'oeil autour de moi. Nos ennemis étaient trop concentrés sur ceux devant eux pour nous voir, ce qui jouait à notre avantage. Malgré tout, notre camp avait du mal à tenir sa position, et reculait petit à petit. Il était temps pour nous de rentrer dans la danse.

En un regard, je fis comprendre à tout le monde que c'était notre tour. Nous chargeâmes vers l'armé ennemie comme un seul homme, enfin monstre vu la rage qui nous habitait. Ils avait vraiment cru pouvoir nous battre ? Ils allaient voir.

Je me jetai dans la bataille. Il fallait protéger les autres. Les assaillants nous attaquaient de toute part mais nous tînmes bon. Pas question de flancher. Je relachai mes émotions, les laissant m'envahir. Chaques coups que je donnais étaient un échappatoir. C'était comme si j'exorcisais ma rage, ma soif de vengeance et surtout ma tristesse. Je n'étais pas sûr que ce soit le meilleur moyen de le faire mais cela fonctionnait et j'avais l'opportunité de le faire donc je continuai.

Une brûlure à l'épaule droite me sortit de mes pensées. Un couteau s'y était joliment enfoncé, me ramenant à la réalité. Quelle idée aussi de revasser durant un combat ! Je délogea le poignard en grognant et regarda autour de moi.

Retrouver l'imbécile qui avait fait ça fut simple. En effet, il tenait un couteau identique à celui qui s'était fiché dans mon épaule, et visait un autre membre de mon Clan. Sauf qu'il n'était pas question qu'on touche aux personnes à mes ordres. Je me précipitai vers le lanceur de couteau.
Un "Attention !" fusa et l'homme se retourna. Dès qu'il me vit, il me lança l'arme qu'il tenait à la main. Je la déviai d'un coup de sabre et continuai ma route. Deux flêches me frôlèrent pour aller se planter sur un lâche m'attaquant par derrière. Je pourrai les reconnaître entre toutes. C'était celles de Nolan. Je pouvais me concentrer sur une seule personne, il allait me couvrir. Oui j'étais  ran-
cunier mais chut, c'était un secret ! Je souris et me remis en marche. Concentration que diable ! Pas question de mourir car je me faisais des blagues débiles ! L'homme avait récupéré ses deux poignards et avait fléchi ses jambes, et tenait un de ses couteau par la lame, près à me le lancer. Je l'observai quelques secondes. Il était avait l'air d'avoir la vingtaine et me dépassait d'au moins une tête et demi. Il avait l'avantage de la force, il ne me restait plus que l'intelligence et la vitesse. Ses poignards semblaient regagner sa main quand il le voulait, il allait falloir que je fasse attention à l'effet boomerang. Pour le reste, je verrai au moment venu. Je chargeai. Il se mit en mouvement lui aussi, me lançant ses poignards et les rappelant à la vitesse de l'éclair. J'en déviai certains, esquivai d'autres mais ne pus échapper à quelques éraflures. Arrivé à sa hauteur, je tentai un coup à la poitrine qu'il para habilement. J'évitai un mouvement sensé me décapité, feinta à la tête pour finalement touché son flan. Il tomba. Mon épaule me lançait, sans mauvais jeu de mots. Je n'eus pas le temps de souffler. Sentant une présence dans mon dos, je me retournai et parai du mieux que je pus la lance qui arrivai par derrière. Je sentis la personne mettre toute sa force puis la relâcher et retirer son arme. Une lance n'était pas faite pour ça. Il, ou plutôt elle tenta un nouvelle assaut mais je fis glisser ma lame contre la hampe de la chauve-souris* et porta une botte à son bras. Elle fit disparaître son arme. Je ne sus combien de temps je passai à me battre contre divers adversaires. Tous mes combats se ressemblaient. C'était juste un enchaînement de coups, d'esquives et de parades contre une personne, une arme différente. Il y avait de tout : des fouets qui s'enroulaient autour du cou de sa victime pour l'étouffer aux haches de guerre qui pourraient fendre un crâne en un coup en passant par les bâtons de fer qui cassaient des os aussi facilement que nous cassons une cacahuète. La fin de la bataille commença à se faire sentir. Nous avions gagné. Le nombre d'ennemis encore à même de se battre avait considérablement réduit. Le Maître du Clan du Soleil abbdiqua.

*Non pas l'animal. C'est un type de lance.
______________________________________

Et voilà un nouveau chapitre de posté !

Honnêtement, je ne sais pas vraiment quoi en penser... C'est la première fois que j'écris une scène de bataille.

Je vous remercie de lire mon histoire ! Ça me fait énormément plaisir ! Merci beaucoup !

Je ne sais pas quand je posterai le chapitre suivant, mais sûrement pas avant la fin des vacances, je suis désolée.

À bientôt,
Alizée.

Invocation [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant