Chapitre 11

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Natan

Mon frère était donc bien derrière tout cela. Qu'est-ce qui avait bien pu le pousser à commettre de telles atrocités ? J'imaginais que je n'allais pas tarder à le découvrir,  je ne pouvais pas me permettre de laisser un innocent se faire tuer surtout qu'un grand nombre de personnes étaient dans la cave et le robot pouvait tous les tuer. Après tout, elle était ouverte. Il y avait un traître. La lame de Daryn était connu pour tout couper mais je n'avais plus la force de la manier. J'allais donc devoir me rendre.

Qu'allait-il me faire ? Il m'avait épargné il y avait trois ans, où en était le but si c'était pour me tuer après ? Etais-je devenu une menace trop importante ? Me voulait-il pour s'amuser ? Pour discuter ? Mais pourquoi ne pas m'avoir enlevé avec lui ? Car il n'était pas sûr de s'en sortir ? Car je l'aurais gêné en me débattant. Alors pourquoi attendre trois ans ? Il n'était pas prêt ? S'il avait pris autant de temps à les construire il y avait forcément une raison. J'espérai que ce n'était pas parce qu'il les avait améliorés...

- J'y vais.

À peine avais-je fais un pas qu'une main me stoppa net.

- Tu es sûr ?

- Avons-nous vraiment le choix ? répondis-je en contournant le Maître.

La réponse se trouvait dans son regard. Non. Il y avait trop d'innocents, trop de vies humaines à perdre. Je n'avais aucunement envie d'y aller, mais j'estimais qu'il y avait que très peu de chances que je meurs.
Il me répondit pourtant :

- On a toujours le choix.

Sauf dans ce cas présent et dans d'autres sûrement. Cette phrase qu'avait dit notre cher maître comme un héros de film était fausse. Nous n'avions pas choisi de naître. Nous ne choississions pas de mourir. Je n'avais pas le choix. Je devais y aller.

- On viendra te chercher.

- Ne vous tuez pas pour moi.

Je n'étais pas comme ces héros de roman qui possède le poids du monde sur les épaules car ils ont de supers pouvoirs trop cool. Moi je ne méritais pas le sacrifice de plusieurs des nôtres. J'étais remplaçable.

Je m'avançai calmement vers le GD8 dont le canon était pointé vers Grand-Ma. Même si je mourrais, qu'avais-je à regretter dans ma vie ? Ashley. Suis-je triste ? Oui. Sûrement. Mais ce n'était qu'une aventure de jeunesse, de celles qu'on oubliait rapidement. Je ne l'avais pas oubliée. Aurais-je dû ? Peut-être. Mais il était bien trop tard pour de pareil réflexion. Il était temps d'y aller. Le GD8 allait finir par tirer. J'avançai vers lui. Il ne fit aucun mouvement avant que je sois juste sous son nez, si bien que je me demandai s'il n'était pas myope, chose que je n'allais pas essayé de vérifié. Il fallait se dépêcher. Les gens de la résidence allait finir par se poser des questions, si ce n'était pas déjà fait. 《- Oui, j'ai vu mes voisins débarquer couverts de sang et il y avait un GD8 devant l'entrée. Comportement suspect ? Cela compte qu'ils ne nous ont jamais invité à prendre l'apéro ? 》On pourrait faire croire à un hallucination collective, mais je n'y croyais pas trop...

Réfléchir ne faisait que retarder l'inévitable et énerver mon frère dont la patience n'était pas une qualité des plus présente. J'arrivai donc finalement devant le robot. De taille humaine, son corps, bien que proportionnellement semblable au notre était très différent. Il ressemblait à une grande caisse mécanique à laquelle on avait essayé sans grand succès de donner un air humain. Un prototype. Avec un peu de chance il n'avait pas terminé les autres. Quand je fus à sa portée l'humanoïde m'attrapa le poignet et... tira sur Grand-M'ma.

Je ne pus me retenir de crier. Je me précipitai vers elle et l'attrapa avant qu'elle ne touche le sol. Le dernier souvenir que j'ai d'elle est son sourire arrosé par mes larmes et de son murmure à peine audible :

《Pardonne lui. 》

Ensuite, j'avais fermé ses yeux, ravalé mes pleurs, une fois de plus, avais tourné un dernier regard vers le Clan avant d'invoquer la lame de Daryn et l'avais laissé tomber par terre, signe de soumission pour les Invocateurs.

La lame eut à peine touché le sol qu'il m'empoingna par le bras et me tira violemment à lui. La douleur qui s'était un tantinet atténuée revins à l'attaque. Elle gagna la bataille. Le noir m'entoura à nouveau.

***

J'ouvris difficilement mes yeux. Il faisait sombre, où étais-je ? Je ne le savais pas. Dans ma chambre ? Certainement pas. Il me fallut une bonne minute pour me rappeller tout ce qui c'était passé. Que Grand-Ma était morte et que moi je me réveillai attaché à une chaise, seul dans un entrepôt vide. Je tirai sur mes liens sans grand succès. Ils étaient d'ailleurs si serré que mon sang avait du mal à arriver jusqu'à mes doigts ; ceux-ci s'étaient engourdis à tel point que même si j'arrivai à invoquer mon katana, mes doigts ne pourraient l'attraper. De toute manière, attaché tel que je l'étais, je n'aurais pu me détacher sans me trancher le poignet. Je ne savais pas combien de temps s'était écoulé et l'entrepôt ne comportait pas de fenêtre. Je ne pouvais pas savoir quelle heure il était. J'estimais être à Paris car le GD8 ne m'aurait pas porté très longtemps si ? Il n'avait pas d'aéronef... Je ne savais pas. Je remarquai alors que le GD8 en question était à côté de moi. Flippant. Il venait d'arriver ou il était là depuis le début ? Sa structure en métal était couverte de sang, le mien, celui de la vieille innovatrice qui prenait soin de nos orphelins. Il état même possible que celui de ma mère l'ait taché aussi. Je serrai les dents. Je ne pouvais rien faire, juste attendre. Une attente qui devint vite interminable. Nous n'avions pas basculé dans un film depuis... depuis mon enlèvement et le méchant n'arrivait pas juste au moment où le gentil se réveillait. J'attendis donc. La porte s'ouvrit.

Invocation [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant