Chapitre 7 : Ayden

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« C'est le même lit mais il me semble plus grand maintenant

C'est notre chanson à la radio mais elle ne sonne plus pareil

Lorsque nos amis parlent de toi

Cela ne fait que me détruire

Car mon cœur se brise un peu plus lorsque j'entends ton nom

J'aurais dû te consacrer tout mon temps

Quand j'en avais l'opportunité

Mais aujourd'hui, tu es aux bras d'un autre homme

Ma fierté, mon égo, mes besoins

Ont fait qu'une femme forte et exceptionnelle comme toi est sortie de ma vie

Maintenant, je ne vais jamais pourvoir réparer tout le mal que je t'ai fait

Cela me hante chaque fois que je ferme les yeux

Même si cela me fait mal

Je serais le premier à dire

Que je me trompais

Je sais qu'il est sûrement trop tard pour m'excuser pour mes erreurs

Mais je veux juste que tu saches que j'ai peur

J'espère qu'il te tient la main maintenant

Qu'il te consacre tout son temps

Quand il en a l'opportunité

Qu'il fait toutes les choses que j'aurais dû faire

Lorsque j'étais ton homme »


Je me laisse glisser le long de mon lit après avoir chanté les paroles de ma nouvelle compo, écrite dans la nuit. Je ne peux plus me retenir et éclate en sanglots.

Le premier choc que j'ai eu en la voyant, c'est justement de la voir en personne. J'ai bien cru que je rêvais mais lorsqu'elle s'est figée à l'appel de son nom, c'était bien elle. Quand elle s'est retournée pour me faire face, mon cœur a raté plusieurs battements à la vue de son magnifique visage. J'ai failli me lever de ma chaise pour la prendre dans mes bras et lui dire combien elle m'avait manqué, combien je l'aimais. J'ai réalisé à ce moment précis que ma vie est vide de sens sans sa présence à mes côtés. Mon avenir, mon ancre, c'est elle et personne d'autre. Puis, mon regard s'est attardé sur sa silhouette pulpeuse d'il y a deux mois, devenue longiligne. Sa combinaison épousait son corps très amaigri, certainement dû aux conséquences de mes décisions. Ce constat déplaisant me hante depuis cette soirée.

Le deuxième choc a été lorsqu'elle m'a définitivement achevé en étant totalement indifférente au baiser échangé, et surtout lorsqu'elle m'a avoué coucher avec cette ordure de portugais. Je croyais qu'elle me bernait au début, mais très vite son silence en disait long, ne laissant pas de place au doute. Elle a raison, tout est fini. J'ai mal à en crever. Je l'ai perdu, à jamais. J'ai la haine car moi seul en est le fautif.

De rage, j'empoigne ma guitare que j'ai laissé sur le matelas, et je la fracasse sur le sol de ma chambre de toutes mes forces, jusqu'à ce qu'elle se brise en mille morceaux. Je hurle de fureur, je crie, je pleure, j'arrache tous les posters de mes groupes préférés, je renverse et brise tout ce qui se trouve sur mon passage, je déverse toute ma haine à coups de poings dans les murs blancs de la pièce, jusqu'à ce que les jointures de mes doigts saignent. Ma vision est floue, de part les larmes mais aussi par la colère qui m'aveugle. Je n'entends plus rien autour de moi, seul mes cris résonnent dans ma tête. Je couvre mes oreilles de mes mains dans l'espoir de les faire taire.

Lui, mon encre Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant