Un chaos bien organisé

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Alors que tout le monde commençait à s'endormir à l'hôtel après les festivités, Haru, Noé et quelques cousins avaient d'autres plans. Haru souleva ses affaires et ramassa quelques cousins, obligeant Makoto et Masahiro à les suivre, malgré leurs protestations. En bas du bâtiment, Noé attendait fièrement devant un car où se trouvaient déjà plusieurs autres membres de la famille.

- Ce n'est pas ce car-là qui est censé ramener les parents à Abidjan demain ? demanda Makoto, visiblement perplexe.

- T'inquiète, j'ai une idée, répondit Haru avec un sourire malicieux.

- J'ai juste envie de dormir, la fête a fini super tard, soupira Masahiro, traînant des pieds.

- Fais pas ta chochotte, tu te reposeras après le mariage, rétorqua Haru en poussant son frère à l'intérieur du car.

- Vous êtes prêts les gars ? cria Noé depuis le siège du conducteur.

- Oui !!! s'écrièrent les passagers, surexcités par la perspective d'une nouvelle aventure.

- Faudrait quand même faire attention aux coupeurs de route, lança un autre cousin de Mea, l'air sérieux.

- Tant que Francis est avec nous, on est en sécurité, plaisanta Noé. Et puis, on a des Japonais dans le véhicule. Ils savent sûrement se battre, non ?

- Pas tous, rigola Haru. Masahiro et moi, oui, mais nos cousins ont sauté les cours. Quant à Makoto, il fuira à la première occasion.

- Hé ! s'indigna Makoto. Je suis là juste pour m'amuser, pas pour jouer au samouraï !

Noé démarra, et le car s'élança sur la route à vive allure, faisant bondir tous les passagers. Au bout de quelques minutes de rires et de chants, le véhicule ralentit soudainement. Les regards se tournèrent vers Noé, qui affichait une mine embarrassée.

- Ne me dis pas que tu n'as pas fait le plein avant qu'on monte... murmura Francis avec une pointe de suspicion.

- Eh bien... disons que... j'ai oublié, répondit Noé en toussotant, comme pour se donner contenance.

- Sérieux ?! s'exclama Makoto, les yeux écarquillés. On est au milieu de nulle part !

- Pas tout à fait, intervint Francis. Il y a une rivière pas loin. Pendant que Haru et Noé, nos brillants organisateurs de la soirée, trouvent un moyen de nous sortir de là, nous, on va aller se baigner !

Sans attendre d'approbation, les hommes descendirent du car en riant, se dirigeant vers la rivière sous la conduite de Francis. Ils se déshabillèrent rapidement et plongèrent dans l'eau, savourant ce moment de détente imprévu. Masahiro se laissa enfin aller, tandis que le petit Keita, toujours dans les bras de Moya, jouait joyeusement.

- Je suis le grand Moyé ! cria Moyé en montant sur un rocher. Que celui qui ose me défier se ramène !

Un autre Japonais, de l'âge de Moyé, releva le défi, et ils commencèrent à se battre en riant, jusqu'à ce que tous deux glissent du rocher et tombent dans l'eau. Les hommes, éclatant de rire, oubliaient progressivement le petit incident du car.

Mais leur répit fut de courte durée. À leur retour vers le car, ils trouvèrent un autre véhicule garé juste devant. Une ombre imposante se découpait dans la lumière des phares. Et là, sous le regard médusé du groupe, se tenaient... les mères de famille ! La mère de Mea, flanquée de deux autres femmes, toisa Noé et Haru, agenouillés devant elle, la mine coupable.

- Vous pensiez vraiment pouvoir vous en tirer comme ça ? lança-t-elle d'une voix cinglante, les bras croisés, tandis que ses yeux lançaient des éclairs.

CACAO ET CERISIER [En ajustement]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant