Chapitre 14

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[Lucy]

Nous étions dans une pièce d'interrogatoire, c'est comme cela que se déroule les visites avec les détenus, détenus comme moi. Il était assis face à moi. Silencieux. Il ne me regardait pas, il fixait la table.

- Combien de temps ? Finit-il par me demander.

- Pardon ?

- Combien de temps tu vas devoir rester enfermer ici ?

- Un an, peut-être, plus. Cela dépendra s'il y a des témoins ou des dépôts de plaintes contre moi.

- Ils ont fixé une caution ?

- Oui

- Combien ?

- 50 000 en gardant un bracelet pendant huit mois

Puis il redevint silencieux. Cela me troublait au plus haut point. Pourquoi ne disait-il rien ? J'aurais préféré qu'il me crie dessus plutôt que d'être aussi calme. Il leva les yeux vers moi, il avait l'air si triste. Il se leva brusquement. Je ne pouvais pas l'imiter, on avait attaché mes menottes à la table. Il m'attrapa brusquement la tête et m'embrassa à pleine bouche.

- Tiens le coup.

Puis il partit sans un mot de plus. Je ne comprenais pas vraiment. Mais maintenant son père avait été arrêter, tout comme moi d'ailleurs, maintenant, il était en sécurité.

Plusieurs mois étaient passés. J'avais dû supporter Igneer pendant deux mois puis il avait été transféré dans une autre prison, plus fermer, dans un autre pays. Je suppose que c'est ça qui m'attend aussi. Après tout, je suis une criminelle. Un joaillier arriva devant ma cellule.

- Heartfilia ! Debout. Hurla un officier.

Je me levai en silence comme à mon habitude. Durant cette période mes cheveux avant largement poussés et j'avais une mine affreuse, je ne trouvais que rarement le sommeil. Il ouvrit ma cellule crasseuse. Puis me retira les menottes. Je comprenais de moins en moins.

- Tu es libre Heartfilia.

Libre ? Vraiment ? Je pouvais sortir ? Les larmes me montaient toutes seules. Nous marchions dans ces longs couloirs que je n'avais que trop vu. La lumière, le soleil, m'éblouis les yeux. Cela faisait tellement de bien de pouvoir voir le soleil. Quelle sensation de bien-être.

- Signez-la, m'indiqua-t-il.

Je griffonnai sur je ne sais quel papier et on m'attacha la cheville avec un de leur jouet électronique. Je passai la lourde porte du poste avant d'apercevoir une silhouette. Mirajane ? Elle me sauta littéralement dessus, en larme.

- Lucy, tu m'as manqué, pleura-t-elle.

Je resserrai notre étreinte en murmurant un moi aussi, avec une voix que je n'avais plus utilisé depuis longtemps. Elle m'attrapa la main et me tira dans les rues de la ville. Elle semblait surexcitée. Plus les rues passaient, plus je reconnaissais l'endroit où elle semblait vouloir m'emmener. Le bloody fair. Je m'arrêtai net.

- Pourquoi ?

- Ça a beaucoup changé depuis ton départ. Je sais bien que tu es la propriétaire et qu'on aurait sûrement dû t'en parler, mais on a tous cotisé pour le faire.

Elle poussa les lourdes portes de mon bar à ma place, je n'en avais pas la force. Un châtain me sauta sauvagement dessus, Steven.

- Luce, pleurait mon bras droit. Luce, tu es là, Luce ne part plus jamais, pas comme ça.

Il m'aida à me relever, je n'avais plus de force, ce séjour en prison m'avait mise à l'épreuve. Les larmes me montèrent quand je redécouvris l'endroit. Rien n'était plus pareil. Il avait retapé le bar. Un parquet tout neuf en chêne clair. Des banquettes noires avec des tables de la même couleur. Un nouveau comptoir flambant neuf. Des nouvelles lumières. De grands rideaux rouges. Sur le cul, voilà comment j'étais. Steven revint vers moi et me tapa dans le dos.

- On a bien bossé hein Luce ?

- C'est magnifique.

- On a tous cotisé pour le refaire à neuf. Comme au bon vieux temps. Quand c'était ta mère qui gérait l'endroit.

- Merci, dis-je en baissant la tête, c'était trop d'honneur pour quelqu'un comme moi.

Tout le monde était là, sauf lui. Nous avions passé une bonne soirée, à boire et à rire, et surtout à fêter mon retour parmi nous. On m'avait appris que le bar marchait bien, et qu'il fallait absolument que je reprenne les rênes moi-même. Mirajane me regarda.

- Tu devrais rentrer chez toi te reposer Luce.

- Merci. Je vais y aller. Merci à tous pour aujourd'hui. Je vous aime.

Je repris la route vers chez moi, dans le silence, dans le froid. J'atteins ma porte d'entrée, elle était ouverte. Des voleurs avaient dû s'y introduire pendant mon absence. Je posai le peu "d'effets personnels" que j'avais sur moi sur le meuble de l'entrée. Quand je relevai la tête, je vis une tignasse rose allonger dans mon canapé. Comment ? Je m'approchai lentement et sans bruit. Il dormait. Je lui caressai les cheveux, j'ai toujours aimé ses cheveux. Il ouvrit subitement les yeux et se redressa. Nous nous regardions, nous restions silencieux, puis lentement, il m'enlaça.

- Je pense que tu l'as entendu beaucoup trop de fois aujourd'hui, mais tu m'as manqué Lucy.

Les larmes venaient irriter mes yeux.

- Toi aussi, Natsu tu m'a manqué.

- Lucy, je t'aime, ça me tuait de te savoir là-bas.

Il m'aimait, alors je ne l'avais pas perdu ?

- Pourquoi tu pleures ma jolie blonde ?

- Je pensais que tu me détesterais après tout ce qu'il s'est passé...

- Je t'en ai voulu oui, mais beaucoup de personnes sont venues me parler du pourquoi du comment. Et même si tu m'as menti, tu l'as fait pour moi, alors non, je ne te déteste pas, bien au contraire.

- Je t'aime Natsu. J'avais si peur que tu ne veuilles plus jamais me revoir.

- Je t'aime aussi, rigola-t-il, alors ne me ment plus jamais.

Il m'embrassa lentement, délicieusement, avec amour. Nous avions passé la nuit à parler dans les bras l'un de l'autre. Finalement, ce n'était pas la fin avec lui, et j'en suis très heureuse.

Double jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant