Chapitre 11

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[Lucy]

- Dit ma belle, ça te tente un week-end dans la forêt ? Il y aura un lac, on pourra tous se baigner, ça sera cool. On fait ça tous les ans avec le groupe, me dit Natsu.

C'est comme ça que je me suis retrouvée ici, en pleine forêt, avec lui, mirbane et le reste du groupe. La forêt était belle la nuit, les arbres bougeant avec le vent, la nuit, le bruit des insectes qui chantent et la lumière de la lune. Ils avaient déjà tout installé, tentes, feu, repas. Ils riaient tous ensemble. C'était beau à voir. Mirajane me lançait quelques regards d'incompréhension parfois. Elle savait. Elle savait tout.

- Vient ma belle, met ton maillot de bain et suis-moi, rien que tous les deux. Je veux qu'on passe un moment ensemble.

Je m'étais levée silencieusement, comme depuis notre départ, et j'étais allée m'habiller dans ma tente. Je n'avais pas l'habitude de ce genre de regroupement, autant d'amis réunis comme ça, juste pour le plaisir. J'avais l'habitude d'être seule, où très peu entourée.

Natsu m'avait pris la main et nous nous étions enfoncées dans la forêt. Silencieusement. Comme à notre habitude depuis l'autre jour. Il m'avait lâché la main et s'était assis au bord de l'eau, il ne m'avait plus regardé depuis ce matin-là. Savait-il ? Il avait le regard perdu dans le vide, à contempler l'horizon. Il plongea dans l'eau seul. Je le rejoignis après un petit moment. Toujours silencieux.

- Natsu, je dois te parler ...

- Non, laisse-moi commencer. Tu regrettes ce qu'il s'est passé ? Entre nous ? Me demanda-t-il tristement.

Il me tournait le dos. Alors c'est à ça qu'il pensait ? Si seulement, c'était seulement ça Natsu. Après ce que je vais te dire, tu ne me pardonneras jamais.

- Non, pas du tout.

- Tu as l'air ailleurs, depuis un petit moment. Je me demandais si ça venait de moi, de nous.

Il s'était retourné pour me faire face. Il avait le visage serré et me regardait droit dans les yeux.

- Luce, j'ai découvert quelque chose à propos de mon père, m'annonça-t-il alors que mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Il a engagé quelqu'un pour me surveiller, j'ai trouvé des rapports sans queue ni tête sur son bureau. À priori, son espion ne se doute de rien non plus. Il est méfiant.

J'avais les larmes aux yeux lorsqu'il me prit dans ses bras.

- Luce, c'est une bonne nouvelle, ça veut dire que je touche au but. Alors pourquoi tu pleures ?

- C'est moi ... Finis-je par lui avouer le cœur lourd, presque inaudible pour moi-même, l'avait-il entendu ?

- Qu'est-ce que tu dis ma Luce, je n'ai pas compris ?

- C'est moi que ton père a engagé, c'est moi qui ai rédigé ces rapports bidon. C'est moi l'espion de ton père...

Ses bras se contractèrent autour de moi. Ça y est, il me détestait maintenant.

- Comment ça ? Me demanda-t-il la voix dure.

- Il y a de ça quelque temps, ton père est venu me trouver, il m'a demandé de te garder à l'œil et de lui dire ton avancée dans tes recherches. Tu deviens une gêne pour lui. Tu approches trop près de son business.

- C'est toi ? Je ne comprends pas.

- Je ne suis pas une nouvelle lycéenne qui débarque en ville. Je suis une espionne, ton père m'a engagé contre toi.

- Pourquoi les rapports sont falsifier alors ?

- J'ai échoué à ma tâche. J'ai trahi mes propres règles. Ne pas s'attacher à une mission confiée et encore moins à une cible.

- Une cible ? Chuchota-t-il.

Il me lâcha brusquement et me tourna le dos.

- Va-t'en, je ne veux plus te voir, cria-t-il.

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