Mes yeux parcouraient fiévreusement les symboles imprimés, essayant tant bien que mal de les déchiffrer. Les pages étaient écrites dans un dialecte ancien et sans traducteur, la tâche s'avérait impossible. Cependant, les illustrations qui décoraient certaines pages me mettaient sur la voie. On retrouvait sans cesse la silhouette dessinée sur la couverture.
Une tache d'ombre sur du papier jauni.
Un symbole taché d'encre.
Et plus je tournais les pages, plus les contours en devenaient inquiétants.
Je refermai brusquement le livre, le cœur en alerte. Ce bouquin me mettait mal à l'aise. Pensif, je jetai alors un regard par la fenêtre de ma chambre, de là, j'apercevais un bout de montagne et je ne savais pas si c'était l'influence de ce livre mais j'avais l'impression que celle-ci m'observait, de sa forêt sombre et de ses hauteurs vertigineuses.
Mes mains glissèrent dans mes cheveux épais, et je détournai le regard sur l'avis de recherche déposé plus loin sur le plancher, et sans que je n'en soit vraiment conscient je prenais une décision qui allait bouleverser le cours de mes vacances.
D'un bond je me remis sur pieds, enfilai à nouveau mon sweat et fouillai précipitamment dans ma valise pour trouver mon Bombers en cuir noir. Il était légèrement trop grand pour moi mais j'en était super fier car c'était celui que mon père portait dans sa jeunesse. L'été dernier je l'avais déniché chez mes grands-parents et lorsqu'ils avaient accepté que je le garde, j'avais sauté de joie. Je saisis le bout de papier que je fourrai dans la poche de mon blouson, poche qui contenait aussi mon unique paquet de clopes.
D'un pas prompt, je dévalai l'escalier qui craquait sous mes pieds et me dirigeai à toute vitesse vers l'entrée.
- Où vas-tu comme ça ?
Je me figeai d'un coup, ma mère était enfoncée dans le vieux sofa, le plaid sur les genoux et un livre dans les mains. Les vieilles baies qui formaient des petits carreaux de vitre découpaient le paysages alpin en dizaines de petits tableaux. J'avais cette impression que toutes les fenêtres donnaient vue sur les pics enneigés.
- Dehors ? hasardai-je comme réponse à sa question.
Les lèvres pincées, je l'entendis se lever pour me rejoindre et sur le coup je fus tenté de fuir comme un voleur. Elle me reluqua un instant comme pour tenter de déchiffrer mes intentions et puis elle s'arrêta sur mon unique blouson.
- Jungkook, il fait moins de dix degrés couvres-toi plus !
- Non je suis bien comme ça.
Elle soupira, marmonnant quelque chose d'inaudible. Elle en avait sans doute assez de se battre avec moi. D'un geste de la main elle capitula.
- Je prépare des lasagnes pour le dîner, on a emporté une boîte alors rentre à l'heure. Puis elle disparut à nouveau dans le petit salon.
- Dacodac.
Je claquai la porte derrière moi et me retrouvai les deux pieds dans la neige. Je n'avais que de simples baskets mais cela ferait l'affaire. Un épais brouillard sortait d'entre mes lèvres à chaque expiration et semblait s'étendre dans tout le paysage nordique. On ne voyait plus que des demi-montagnes et des morceaux de forêt. Moins dix hein ? moins dix mille plutôt. Je débutai ma marche, longeant la route déneigée, les mains dans les poches grelottant comme une feuille. Pense à Miami Jungkook, tentai-je de me convaincre. Le froid venait croquer mes joues, puis mon nez, je jurerai que mon sang glacé faisait rougir mon visage.
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𝐃𝐄𝐍 𝐃Ø𝐃𝐄𝐋𝐈𝐆𝐄 kth;jjk
FanfictionJungkook et sa famille passent leurs vacances à la montagne, dans une petite station de ski datant des années soixante où seuls des habitués y mettent encore les pieds. Jusque là rien d'anormal, encore aurait-il fallu que Jungkook ne se mêle pas de...