CHAPITRE TROIS

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La porte s'était ouverte sur une femme et son sourire chaleureux.

-          Bonsoir Madame Park ! salua poliment Suzie en ramenant ses nattes rousses sur le devant de ses épaules.

-          Bonsoir, gloussa la femme en robe de chambre devant le ton enjoué de la jeune fille.

Elle nous détailla curieusement mon frère et moi alors la rouquine fit de rapides présentations.

Tandis qu'ils discutaient sur le pas de la porte, je jetai un coup d'oeil au vélo rouge abandonné sous la fenêtre un peu plus loin.

Pas doutes, c'était le même que celui que j'avais aperçu échoué sur la route montagneuse, ce qui voulait dire que son propriétaire devait se trouver à l'intérieur...

-          Ils sont en bas, comme d'habitude, indiqua la maîtresse de maison à l'intention de la rouquine en se décalant pour nous laisser entrer.

-          Ma grand-mère vous passe le bonjour, s'enquit Suzie en pénétrant dans la demeure.

Elles continuèrent d'échanger des banalités tandis que j'entrai en dernier, inclinant la tête devant notre hôte qui referma la porte derrière moi. Elle disparut ensuite dans la cuisine nous intimant de l'attendre un instant. J'en profitai pour détailler la décoration rustique. Les murs de l'entrée, tapis d'un papier peint caramel aux motifs floraux étaient encombrés de cadres et de photos de famille sur lesquels on reconnaissait trois personnes distinctes : le père, la mère et le fils. Une effluve de pâtisserie embaumait la pièce comme un parfum d'intérieur ce qui ajoutait de la chaleur aux lieux. À ma droite, une ouverture donnait sur un petit salon où un cinquantenaire enfoncé dans son canapé regardait une émission télévisée, attendant sans doute le retour de son épouse à ses côtés.

Tout traduisait un dimanche soir comme les autres, pourtant, l'ambiance me mettait mal à l'aise.

La mère de famille réapparue quelques secondes plus tard, un plat à gâteau encore fumant dans les mains.

-          J'ai fais un cake aux châtaignes, déclara-t-elle d'un petit sourire attendrissant, vous pouvez le descendre en même temps, si on ne les nourrit pas ils seraient capables de se laisser mourir.

Junghyun se saisit du plat en la remerciant poliment comme il savait si bien le faire et elle rejoint son marie dans le salon en nous souhaitant une bonne soirée. Je suivis alors Suzie qui avait entrepris de descendre l'escalier en boit qui menait au sous-sol. Sous-sol où des éclats de voix se faisaient entendre.

-          Un cheval Taehyung ! franchement c'est répugnant. Braillait une voix qui semblait ennuyée. Tellement que la fin de sa phrase s'acheva dans les aigus.

-          Laisse le tranquille Seokjin. Lâcha un autre d'un ton nettement plus calme.

-          Le laisser tranquille ? Ce crétin n'a même pas démenti ! Tu te rends com—

Cependant leur conversation se coupa nette lorsque nous pénétrâmes dans la pièce faiblement éclairée par une vieille ampoule qui pendait au plafond.

-          Qu'est-ce qu'il vous prend de brailler comme ça ? demanda Suzie après avoir rapidement analysé les trois garçons qui se trouvaient dans la petite pièce.

-          Rien, ils se disputent encore, psalmodia un blondinet dont les cheveux étaient attachés en arrière.

Des tapis aux motifs orientaux recouvraient l'entièreté du parquet abimé. L'endroit s'apparentait à une salle de jeu ou à un squat pour adolescents. Des boites et des vieux cartons s'entassaient sur le sol et les étagères. Mes yeux se mirent à briller en apercevant, consoles, DVDs, jeux vidéo, livres, fléchettes et bien d'autres qui tenaient en équilibre sur les meubles dans un rangement aléatoire. Une antique télé partageait un petit meuble avec un large abat-jour dont le pieds rappelait un vase de Chine. Un canapé dont les coussins étaient affaissés était installé en face d'un fauteuil dans lequel était assis le blond de tout à l'heure, une Nintendo DS dans les mains.

𝐃𝐄𝐍 𝐃Ø𝐃𝐄𝐋𝐈𝐆𝐄 kth;jjkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant