Prologue

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I should have known I'd leave alone. 

J'aurais dû savoir que je partirais seule.

Just goes to show.

C'est bien la preuve.

That the blood you bleed is just the blood you owe

Que le sang que tu perds n'est que le sang que tu dois.

***


En avais-je assez ressenti pour toute une vie ?

Cette question, je me l'étais posée à chaque heure, chaque minute et chaque seconde de ma courte existence. Durant ce laps de temps, j'avais vécu des événements qui auraient pu laisser croire que c'était bel et bien le cas. D'autres qui en laissaient croire le contraire. Mais je savais à présent qu'ils avaient tous valu la peine.

Je ne regrettais rien.

Chaque dispute, chaque larme, chaque rire, chaque étreinte... Tout était là, brillant par le bonheur qu'ils m'avaient apporté. Même dans les pires instants. Ce qu'il y avait dans mon cœur n'était que pur apaisement. Bercée par l'illusion qu'un jour, peut-être, ils rendraient mon entourage plus heureux.

En dix-sept ans de belle et pourtant brève existence, j'avais eu la chance de goûter à beaucoup d'expériences qui auraient pourtant dû m'être interdites. Car le goût de la vie était exquis. L'amour, l'amitié, la confiance. Certaines avaient failli me détruire. Parmi elles, j'avais découvert que le mensonge et les secrets étaient l'opium de ce monde autodestructeur.

Seulement, sans elles, je n'aurais pas été celle que j'étais, même à l'apogée de ma maladie.

Avant que je ne tombe malade, je m'étais rappelée cette sensation de manque qui m'habitait toujours, à chaque seconde et à chaque inspiration. Sans mes perpétuels sourires, blagues et bonnes humeurs aussi contrefaites qu'une illusion, je n'aurais été qu'une coquille vide. 

Une enveloppe biologique abritant une adolescente qui hurlait à la terre entière d'aller se faire foutre.

Cachée sous des couches et des couches de feintes.

J'avais été tellement occupée à prétexter le bonheur absolu, la normalité, que j'en avais oublié à quel point c'était délicieux de vivre réellement.

Sans règle.

Sans chaîne.

Sans cage.

L'envol du papillon avait alors été magnifique...

Cette envolée, je la devais à beaucoup de gens. Dixon, Alex, Katia et toute la bande.

Malheureusement, j'avais cru que mes ailes étaient assez solides pour supporter le vol. Et je m'étais plantée en beauté.

Je m'étais crashée.

Une longue, violente et interminable chute.

Brisée, voilà ce que j'étais.

En mille morceaux disséminés un peu partout.

Était-ce donc à cela que ressemblait la mort ?

Douce, tentatrice et tant attendue alors même qu'un cœur battait encore à un rythme effréné. Pleine de vie, pleine de vice. Puis cruelle et détestable lorsque nos poumons cessaient finalement de fonctionner.

Savoir que la vie n'était pas éternelle était quelque chose d'étrange, voire d'inexplicable.

On vivait à fond, savourant notre existence en profitant de ce que la vie nous offrait avant que tout ne disparaisse. En ce qui me concerne, je ne savais pas ce qui était le pire : Avoir connu pendant un millième de seconde le bonheur et croqué la vie à pleines dents, avant que celle-ci ne me soit arrachée brutalement ? Ou se rendre compte, alors que mes jours étaient désormais comptés, que ma vraie vie démarrait maintenant ?

J'avais vécu les deux.

Alors je pense enfin pouvoir répondre à cette question. Les deux options étaient toutes les deux impitoyables, inhumaines et atroces. Je me demandais souvent comment moi, Roxane, une simple adolescente de dix-sept ans, avait réussi à garder le sourire. Même au moment où mon âme me quitta, je me le demandais encore.

Alors à toutes les personnes que j'ai aimées...

Je suis désolée.


⭐️⭐️⭐️

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RoxaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant