• Onzième chapitre •
« Je ne peux pas sortir du lit, les couvertures m'ont acceptée comme l'une des leurs et si je les laisse maintenant, je pourrais perdre leur confiance » ConfidentElles
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Les pages se tournaient, se cornaient, défilaient à une cadence quasiment mélodieuse. Je lisais, me perdais dans un monde imaginaire aux facultés imaginatives improbables. Plus tôt dans la soirée, j'avais rapidement abandonné mon projet cinématographique, préférant la compagnie de Vanessa et Bones à Rebelle.
Les rideaux étaient tirés, les vitres refermées et la lumière allumée.
Au fil de ma lecture, la relation entre Vanessa Barsetti et Bones s'entremêlait et s'entrechoquait, provoquant une vague déferlante en moi. J'enviais tellement ces deux-là que c'en était presque douloureux. Un amour bestial, passionnel et indestructible les reliait, envers et contre tout.
Ils s'aimaient, se déchiraient, se haïssaient encore et encore...
Mais ils étaient fous amoureux.
J'étais masochiste, au fond. Lire ces bouquins me rappelait avec la subtilité d'un bulldozer que je ne vivrais jamais plus rien de comparable. J'étais une foutue princesse enfermée dans sa tour d'argent, vivant à l'agonie d'une idéologie d'amour révolue depuis longtemps. Pas parce que je ne voulais pas, mais parce que j'étais une bombe à retardement, prête à exploser.
J'allais causer des ravages, c'était une certitude.
Et puis, qui serait assez fou pour vouloir cohabiter avec une mourante en sursis ?
La pilule avait fini par passer. Elle passait toujours.
Comment regretter quelque chose qui n'arrivera jamais ?
J'avais beau avoir connu l'amour, la chaleur qu'une moitié pouvait nous apporter et les battements de deux cœurs au diapason, ces détails étaient caducs. Je poussai un petit soupir fatigué et repoussai mon livre, soudain irritée. Assise sur mon lit, je laissai ma tête retomber contre le mur et respirai un grand coup, le moral au plus bas. C'était dans ces moments-là qu'une oreille amicale me manquait le plus.
Parfois, je me sentais seule. Terriblement seule. Une âme en errance, perdue à travers une foule beaucoup trop sourde pour pouvoir tendre l'oreille.
Ils criaient, pendant que je murmurais.
D'un geste las et le cœur serré, je me relevai, attrapai mon casque puis le vissai sur mes oreilles avant de quitter la pièce. Peut-être une gorgée d'eau allait-elle dénouer ma gorge ? Peut-être allait-elle même emporter ma morosité et ma solitude ? La mélodie nostalgique résonnait en écho à travers mon esprit, m'accompagnant à chacun de mes pas et s'insinuant sous ma peau.
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Roxane
Подростковая литератураDerrière ses sourires lumineux, ses blagues parfois gênantes et sa joie inébranlable, Roxane ne rêve que d'une chose : de liberté. Atteinte d'une maladie qui ne lui permet plus de vivre comme une adolescente normale, elle vit enfermée entre quatre m...