• Seizième chapitre •
« Aujourd'hui, j'ai ouvert mon placard et j'ai raconté une blague à mes vêtements ; ils étaient pliés ! » ConfidentElles.
***
— Je remarque cette nouvelle et magnifique paire de lunettes, docteur Wilson, le taquinai-je en me dandinant avec maladresse contre le lit d'auscultation devenu dur. Dites-moi, qu'est-ce qui vous a séduit chez celle-ci ?
Monsieur Wilson releva une seconde son visage de la pompe à tension pour me gratifier de son éternelle œillade désintéressée. L'aîné brun ne semblait que peu se préoccuper de ma personne, beaucoup trop obnubilé par le tensiomètre qu'il tenait en main. Celui-ci semblait renfermer tous les secrets du monde.
Je songeais sérieusement à lui subtiliser, avec la discrétion qui me caractérisait, l'appareil. Peut-être trouverait-il réponse à tous ces foutus mystères qui polluaient mon esprit ?
Enfin, il ne fallait pas être trop optimiste. Je décidai donc de ne pas mettre en application mon plan diabolique et me détournai de l'instrument pour ne pas céder à la tentation.
— Je vous prie de vous tenir tranquille, mademoiselle Rhys, me rabroua-t-il, l'œil noir, tandis que je gigotai pour la centième fois, incapable de tenir en place.
Je lui offris un sourire malicieux et lui tirai la langue, alors qu'il poussait un nouveau soupir.
Après ma discussion de la veille avec Katia, la douche avait été le seul moyen de parvenir à contenir la frustration qui grondait en moi. Devenue un dragon aux narines incandescentes, elle menaçait d'exploser. La langueur torride de l'eau frappant contre mon épiderme avait soulagé mes tensions. Épuisée, j'étais finalement allée me coucher.
Le lendemain, une fois mes démons habituels revenus en place, ma descente en cuisine avait été porteuse d'une nouvelle : j'avais rendez-vous à l'hôpital. Alexendre me l'avait appris entre deux murmures et échanges maladroits. Je m'étais contentée de hocher la tête, avalant à grande peine un morceau de tartine.
Puis, en fin d'après-midi, nous quittions la résidence.
Quelle avait été alors ma surprise en découvrant le nouvel accessoire du docteur en arrivant !
— J'ai une blague pour vous, Docteur Wilson, lâchai-je, détaillant avec minutie cette nouvelle paire de lunettes rouges et rondes. Je vous rassure, celle-ci sera beaucoup plus élaborée que la dernière.
Il me jeta un rapide coup d'œil dubitatif, l'air de dire : « Vous m'en direz tant, mademoiselle Rhys ». Indifférent à ma vaste tentative de détendre l'atmosphère beaucoup trop crispée à mon goût, il se détourna ostensiblement de moi. M'ignorant pour finalement dire :
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Roxane
Ficção AdolescenteDerrière ses sourires lumineux, ses blagues parfois gênantes et sa joie inébranlable, Roxane ne rêve que d'une chose : de liberté. Atteinte d'une maladie qui ne lui permet plus de vivre comme une adolescente normale, elle vit enfermée entre quatre m...