Derrière ses sourires lumineux, ses blagues parfois gênantes et sa joie inébranlable, Roxane ne rêve que d'une chose : de liberté.
Atteinte d'une maladie qui ne lui permet plus de vivre comme une adolescente normale, elle vit enfermée entre quatre m...
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• Treizième chapitre •
« Il ne peut y avoir que deux solutions : Soit j'ai raison, soit tu as tort ! » ConfidentElles.
***
Le soleil avait fini par se coucher.
L'obscurité implacable du crépuscule venait de se lover au cœur de l'horizon. Elle était partout, ici et là, voguant à travers l'azur avec pour seul poursuivant des oiseaux trop têtus pour poser pied à terre.
En ce qui me concernait, j'attendais toujours le sommeil. Ayant abandonné assez rapidement mon projet de lecture, je m'étais contenté de rester assise. Au milieu de ma chambre. Mon cerveau et moi étions en plein remue-ménage. Il tournait à plein régime, alimenté par un carburant puissant : le pressentiment.
L'atmosphère était lourde, chargée d'une espèce d'instinct qui n'augurait rien de bon.
Je le sentais jusque dans mes os, cet instinct en alerte. Quelque chose de terrible allait se produire. C'était une certitude. Je le ressentais. Je n'étais ni devin, ni médium. Pourtant, je la vivais, la respirais. Cette gêne, qui partait du bout de mes doigts et qui remontait pour prendre d'assaut ma gorge. Inexplicablement.
Soudain, un bruit sourd provenant de l'autre bout de la maison résonna.
Crac...
Je hoquetai, me relevant d'un bond vif tandis que mon cœur démarra une valse paniquée.
Un goût métallique envahit ma bouche et me titilla le palais.
Je me précipitai vers ma porte et m'appuyai de tout mon poids contre celle-ci, priant pour que cela ne soit qu'une hallucination auditive. Pour que je ne l'aie qu'imaginé. Pour que cela ne soit que la fatigue qui me jouait des tours en profitant de ma nouvelle sensibilité. L'oreille pratiquement soudée contre le battant, j'écoutai avec concentration.
Silence.
La bouche sèche et le cœur redoublant un assaut particulièrement violent contre ma poitrine, je décidai de compter une minute avant d'ouvrir la porte. Ce laps de temps que je venais de m'accorder me permit de réfléchir aux perspectives qui s'offraient à moi. J'étais seule, donc vulnérable. Alexendre devait probablement dormir.
Et personne en dehors d'elle ne m'assurait confiance.
Finalement, une minute passa.
Courage, respire...
Un brouillard gelé m'envahit de la tête aux pieds, réduisant à une simple couche de papier-journal le tissu réconfortant de mon pyjama et contaminant mon cœur. Cet idiot ne pouvait plus ralentir le rythme. Ma bouche s'assécha et mon esprit se déconnecta de mon corps, me reléguant au stade de spectatrice de ma propre machine.