Chapitre 24 • Brandir l'édredon blanc et abdiquer.

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• Vingt-quatrième chapitre •

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Vingt-quatrième chapitre

« Une recherche montre que plus vous avez peur de quelque chose, plus elle risque d'apparaître dans votre chambre... Moi, j'ai très peur de Beyoncé et vous ? » ConfidentElles.

***



Le passage à l'adolescence est une étape de la vie qui réduit en cendres. On riait, pleurait, chantait... Mais en vérité, nous étions terrorisés, souffrant de ce poids terrible sur nos épaules. Harassés. Dégoûtés.

Grandir faisait terriblement mal, encore plus qu'un cœur brisé en pleine nuit.

Ceux qui décrivaient cette expérience comme «unique» se trompaient lourdement. Être adolescent faisait mal, blessait, détruisait, au point que beaucoup ne réussissaient pas à surmonter l'épreuve. Nous étions des sortes de prototypes créés dans le but de reprendre le flambeau, à qui on aurait insufflé une âme.

Or, comment pouvions-nous vivre quelque chose que nous n'avions jamais connu ? On testait alors, œuvrant un peu plus à chaque heure qui passait.

Mais parfois, découvrir et apprendre ne suffisait pas. Vivre était comme une expérience scientifique : certains sujets se révélaient fructueux, tandis que d'autres ne germèrent jamais.

La question était donc : lesquels s'étaient révélés être sans résultat ?

Des bruits de pas résonnèrent. La répercussion du son contre mes tympans m'affola. Les frottements, bien que timides, accélèrent la cadence de mon cœur. J'étais stressée, l'estomac noué et les mains horriblement moites. J'attendais fébrilement le premier contact.

— Roxane ? tenta-t-elle d'une voix presque inaudible à cause du battant qui diminuait l'impact du son. Je peux entrer ?

J'inspirai une goulée profonde d'oxygène, triturai nerveusement le tissu du jogging qui me recouvrait les jambes avant de me relever pour lui ouvrir.

— Je suis là, bafouillai-je plus que j'annonçai en ouvrant la porte pour révéler Alexendre.

Face à elle, mon visage se déconfit et je gigotai sur place, extrêmement gênée. Bon sang, pourquoi avais-je accepté de regarder ce fichu film en sa compagnie déjà ?

Résultat des courses : j'angoissais. Je me sentais bête. L'inquiétude et le stress qui grondaient dans le creux de mon estomac et qui recouvraient mon épiderme de sueur étaient déraisonnables. Ce n'était pas moi qui devais me faire pardonner, en l'occurrence.

Je m'appuyai contre la poignée, priant pour que celle-ci ne cède pas, et esquissais un maladroit sourire. Sourire qu'elle finit par me rendre.

— Coucou, laissai-je échapper, passée une longue minute.

RoxaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant