《 ANGE DE LA MORT
Cette nuit, Jasmine est morte.
Elle a perdu la vie, mais elle n'a pas complètement disparu.
Elle découvre par la suite, l'existence de plusieurs choses qu'elle aurait jurée n'étaient que des mythes de son vivant. Dont une vie ap...
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La musique qui résonne risque à tout prix de m'exploser les tympans si je reste deux minutes de plus dans cette piece. Alors je fais ce que toute personne sensée et ayant peur de devenir sourde aurait fait. La quitter.
Franchement je me demande pour quelle raison Dany m'a invité, si c'est pour m'ignorer pendant toute la soirée. Si s'occuper de ses invités est plus important que moi, sa propre copine, alors je ne vois pas ce que je fais encore là.
Je me faufile entre des jeunes de mon âge se dehanchant comme des dindes dans le but de trouver l'imbécile qui me sert de petit-ami, quand un mec que je ne connais pas -et en plus saoule- vient m'aborder.
- Salut poupée, t'es trop bonne. On peut s'envoyer en l'air dans les toilettes si tu veux ?
Je le fixe en mode "pardon?", et la gifle part toute seule une fois que j'ai senti sa main presser ma fesse gauche.
Le choc le fait reculer, puis il s'en va presqu'en courant tout en massant sa joue droite.
Tu ne t'attendais pas à ça hein? En plus j'y ai mit toutes mes forces. Ça t'apprendra, bâtard va.
Après cinq minutes de combat acharné, je trouve enfin mon petit-ami.
- Dany, je crois que j'vais y aller ! hurlé-je pour qu'il puisse m'entendre.
- Quoi !? hurle-t-il à son tour en repoussant le visage d'une de ses pouffiases qui essayait de l'embrasser.
Je fais comme si je n'ai rien vu. Comme d'habitude.
- Je veux rentrer ! répété-je.
- Ah d'accord, on se voit demain alors !
Vous connaissez ce genre de film où la fille dit à son mec qu'elle veut rentrer et qu'il lui supplit de rester, mais la fille refuse, alors son petit-ami decide d'abandonner ses potes pour pouvoir l'accompagner?
Et bien, ça ne se passe pas de cette manière dans la realité. Ma réalité.
Je ne suis même pas choquée de la réponse de celui qui dit m'aimer, il me laisse rentrer seule alors qu'il est bientôt minuit. Si ça ce n'est pas de l'amour.
Je ne réponds pas et sors de cette maison dans laquelle je ne me sens plus la bienvenue. Je balaye la rue des yeux, il n'y a personne. Tout ce qu'il y a ce sont des lampes qui ne sont pas assez puissantes pour pouvoir eclairer la rue comme il se doit, on dirait plutot des greins de lumiere dans un univers de ténèbre. Ce qui rend cette ville encore plus effrayant la nuit.
Je soupire, ma maison n'est pas loin donc je crois que je peux marcher. Quand je vais expliquer ça à ma meilleure amie, elle va surement me répéter ce qu'elle me dit à chaque fois: Quitte le, c'est un connard. Il ne te mérite pas.
Peut-être que je l'ecouterai cette fois, si j'arrête de suivre mon coeur quand il s'agit de prendre ce genre de décision.
Pied droit, pied gauche, ainsi de suite. Les bras croisés sur ma poitrine dans le but de me protéger du froid, je marche. Je peux encore entendre la musique depuis chez Dany, ce qui veut dire que je ne suis pas assez loin.
Je lève les yeux quand j'apperçois une silhouette au loin, j'ai beau regardé je ne peux pas voir de qui il s'agit. La personne en question est assise au sur le trotoir et je suis sur le point de passer à côté de lui. Je ne tourne pas la tête par peur d'attirer son attention sur moi, et ce n'est pas comme si j'avais envie de voir son visage. À peine l'ai-je dépassé que j'entends des bruits de pas derrière moi.
J'hallucine ou il me suit ?
Ou peut-être que la peur me fait imaginer des trucs absurdes, une seule façon d'en être sure. Je regarde derrière moi, grosse erreur. Maintenant j'ai la certitude qu'il me suit et que c'est un homme. Pleins de scénarios se jouent dans ma tête ce qui augmente les battements de mon coeur.
La peur m'envahie alors j'accélère mes pas, et l'entendre faire de même ne fait qu'aggraver l'état dans laquelle je me retrouve. Des goûttes de sueurs apparaissent sur mon visage, ma respiration est saccagée. Je n'arrête pas de lancer des regards par derrière, et plus je regarde plus j'ai l'impression que cet inconnu est proche.
S'il-vous-plait, j'invoque tous les dieux. Je vous en prie, faites que j'arrive saine et sauve chez moi.
C'est ce que je me dis, alors que je ne croyais en l'existence d'aucun dieu avant ce jour.
Voyant que l'inconnu se rapproche un peu plus de moi, et que personne ne viendra à mon secours, je commence à courir en criant:
- À l'aide, aidez-moi !
Tout ce qu'on entend dans la rue sont mes bruits de pas, ceux du psychopathe qui me suit et ma voix criant qu'on vienne à mon rescousse. On dirait que tous les gens se sont mis d'accord pour ne pas être dehors à minuit aujourd'hui.
Courage Jasmine, encore quelques pas et tu es chez toi, garde espoir.
Je cours comme une folle, ne vérifiant même pas s'il est toujours derrière moi pour ne pas perde de temps, ses bruits de pas suffisent amplement.
Je traverse un carrefour et le bruit d'un klaxon me fait tourner la tête. Je n'ai le temps que d'être éblouie par une lumière avant que quelque chose me percute de plein fouet. Je sens mon corps frapper quelque chose de dure pour ensuite rouler comme un vulgaire déchet. La douleur n'a durée qu'une seconde. Je ne perçois rien, tout tourne autour de moi, jusqu'a ce que ça s'arrête.
Je me relève après le choc, et je suis surprise de voir que je peux tenir debout malgré avoir été frappée par ce que je crois être une voiture. Le plus étonnant c'est que je ne ressens aucune douleur. C'est un miracle !
Je tourne la tête à droite et vois un homme sortir du véhicule en question, courir en se dirigeant vers quelque chose -qui pour l'instant m'est inconnue-, paniqué. Je suis son regard, puisque je suis la victime dans l'histoire, vers quoi pourrait il bien aller?
Le psychopathe qui me suivait a t-il lui aussi été frappé?
Je m'approche un peu plus de l'homme et mes yeux s'écarquillent de surprise alors que ma bouche forme un O, choquée de voir la chose, ou plutôt la personne en question.
