Sur les vingt-trois noms que Lucy avait relevés, seuls quatorze avaient une chance de coller, que ce soit au niveau des dates ou vis-à-vis de leur potentielle localisation à travers le globe au moment des faits supposés. Quatorze suspects, c'était un chiffre honorable cependant, tant qu'ils ne savaient pas avec certitude qui était l'instigateur de toute cette pagaille, ils étaient dans la plus parfaite incapacité d'agir, d'aller au-devant de ces supposés ennemis du gouvernement afin de les interroger. Il fallait absolument qu'ils réfléchissent, ne pouvaient se permettre de faire un seul faux pas.
Et Lucy, réfléchir, c'est ce qu'elle faisait à longueur de journée ! Seulement, entre les démarches qu'avaient entraîné le dépôt de sa plainte, le travail pour la clinique qu'elle effectuait à distance, les réprimandes de Mycroft Holmes qui avait fini par être mis au courant de sa petite escapade hors de l'appartement prétendument sans danger de son frère (« Vous auriez pu vous faire tuer, docteur Evans ! Souhaitez-vous réellement être réduite au silence et nous empêcher définitivement d'avoir le fin mot de cette histoire ? »), Rosamund qui avait visiblement trouvé en elle une fabuleuse actrice toujours prête à rentrer dans ses jeux et Sherlock qui restait... Sherlock, elle n'avait pas vraiment de temps à consacrer à l'introspection.
Pour être tout à fait honnête, la jeune femme n'avait de toute manière plus tellement l'impression que sa vie dépendait de la résolution de ce cas. Elle était sortie et, n'en déplaise à Mycroft, sa cervelle n'avait pas été transformée en passoire. Ces types n'étaient visiblement pas si mal intentionnés que cela, avaient bien compris qu'elle n'avait balancé aucun nom, que sa mémoire n'avait pas daigné enregistrer correctement les dires de Ford et ils n'en éprouvaient apparemment plus la nécessité de l'éliminer de la surface de la Terre. Les exécutions de son ancien client ainsi que de Robert Kainee la poussait bien plus à croire que ce groupe, quel qu'il soit, avait choisi de régler ses affaires en interne et bon, même si se faire assassiner par d'anciens collègues n'avait rien de très agréable, c'était le genre de choses qui devaient être écrit en petites lettres en bas du contrat, lorsque l'on bosse dans les services secrets. Non ?
Au fond, si elle était encore en vie malgré ce que Ford lui avait, paraissait-il, confié, c'est qu'ils ne devaient pas être de si mauvais bougres que cela. Quelle que fut leur morale, elle ne devait visiblement pas cautionner l'exécution de civil si la possibilité de s'en passer était envisageable.
- Tu es bien trop gentille, lui avait asséné Sherlock, l'arrachant à ses pensées. Je n'arrive pas à concevoir que tu sois aussi peu rancunière envers ceux qui ont essayé de te nuire. D'une naïveté et d'une mièvrerie affolantes, c'est à se demander si tu n'as pas été élevée dans une dimension parallèle où la bienveillance et l'amour de son prochain règnent en maître. Spoiler ! cet endroit n'existe pas, sur Terre.
Elle haussa les épaules, un brin rieuse.
- Il le faut bien, pour parvenir à vous supporter, toi, ton cynisme et tes remarques pourries sur mon physique.
VOUS LISEZ
𝙳𝚘𝚌𝚝𝚎𝚞𝚛𝚎 𝙴𝚟𝚊𝚗𝚜 : 𝚕𝚎𝚜 𝚖𝚎́𝚊𝚗𝚍𝚛𝚎𝚜 𝚍𝚎 𝚕'𝚎𝚜𝚙𝚛𝚒𝚝
FanfictionIl ne faut guère plus que l'assassinat d'un espion britannique à la retraite pour lancer le célèbre duo Watson/Holmes à la poursuite d'une folle enquête de plus. Néanmoins, la coopération avec la seule proche de la victime s'avère un peu plus ardue...