9.

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PDV Karma

J'étais à ma place, au fond de la salle en train de jouer à la Ds en attendant que les cours commencent. Les autres discutaient, Nagisa terminait ses devoirs en écoutant sa musique. Bref une ambiance tranquille d'intercours. Saphir arriva peu après nous, elle s'installa à côté de moi en me faisant un signe de la main.

- Je t'ai vu avec Connard ce matin. Pourquoi il avait ton carnet ?

Elle haussa les épaules. Quand je suis monté sur la colline, je l'ai croisée, elle n'a pas du me voir. Elle était avec Asano, il lui parlait de son ton mielleux qui puait le lèche-cul et la trahison. Elle sortit ses affaires calmement, et les posa sur sa table, elle avait aussi le petit carnet de Nagisa, il avait dû lui prêter pour qu'elle prenne en note ce qu'il avait écrit.

- Vraiment, évite Asano. Ce n'est pas quelqu'un de bien. Son but, c'est juste de t'approcher pour te pourrir la vie.

Saphir ouvrit le carnet et se rendit à la toute dernière page, elle écrit quelques mots et retourna le bloc-note vers moi.

- « Il m'a demandé de t'insulter de sa part »

- Ok et ?

- « Je ne sais pas quoi dire, je ne connais pas les insultes en japonais. »

Je laissais échapper un rire, comment était possible que quelqu'un ne connaisse pas d'insulte !!

- Tu veux que je t'en apprenne ? Comme ça tu pourras aller répondre à la provocation d'Asano.

Elle me tendit le carnet et son crayon, j'inscrivais sur la feuille tout un florilège d'insultes plus ou moins soft, comme ça on pourra emmerder Asano ensemble. Je fis une liste plutôt bien remplie en matière d'injures et d'expressions. Tout cela avait un potentiel de fun incroyable à expérimenter sur des gens, des gens de types Nagisa ou Asano. Je lui rendis mes notes avec un sourire diabolique, j'étais plutôt satisfait d'ajouter ma petite contribution à l'éducation de cet être à l'apparence d'une innocente poupée et à la pureté d'une enfant. Je l'observais se remettre au travail pendant que le cours commençait. Aujourd'hui nous avions sciences, en première heure, puis anglais au cours d'après. La physique n'était pas vraiment ce qui me passionnait, donc j'ai profité de ce cours ennuyant pour jouer à la console en la cachant sous ma table. Je laisse volontiers à Okuda le plaisir de faire des trucs scientifiques, peut-être qu'un jour elle fera une potion vraiment efficace contre Koro. Même si ses compétences en chimie pourraient être utilisées à des fins bien plus intéressantes. Par exemple, faire un produit qui augmente notre vitesse pour que notre perpétuel combat contre le poulpe soit un peu moins déséquilibré.

L'heure suivante, pendant le cours de langue, une boulette en papier vint heurter mon superbe faciès alors que je faisais semblant de travailler. Je dépliais la feuille aussi froissée que mon égo après avoir eu une mauvaise note, il y avait un petit mot écrit par ma nouvelle voisine. « Karma t'es moche. » Je reconnus immédiatement l'écriture enfantine et maladroite de Saphir. Je tournais la tête vers elle, elle me sourit de son petite air innocent qui cachait en vérité un esprit diabolique.

- Mais tu veux quoi toi, dis-je tout bas.

Elle récupéra sa feuille, griffonna quelque chose et elle me la rendit.

« Tu m'as embêté hier, maintenant c'est mon tour. »

Elle me fait un clin d'œil. D'accord, tu veux vraiment jouer à ça, petite sauvage ? Alors on va jouer toi et moi !

En guise de réponse, j'ai fait une boulette avec ma propre feuille d'exercices, que j'ai lestée en mettant ma gomme dedans pour augmenter la force d'impact. Puis je lui ai lancé au visage en profitant que Bitch-Sensei regarde ailleurs, pendant que Saphir remplissait ses questions en anglais. Elle se prit la boulette et le papier retomba sur sa table dans un bruissement léger. Elle tourna la tête vers moi, avec un regard accusateur, mais tout de même un peu amusé. Elle allait riposter, j'en étais certains. Et en effet, quelques secondes plus tard elle me chatouillait avec la pointe de son crayon, puis, une fois qu'elle avait attiré mon attention, elle l'enfonça entre mes côtes avec force. Je laissais échapper un gémissement douloureux en réaction avec l'impact du crayon. Je baissais les yeux, elle tenait son crayon comme un couteau, et la mine avait laissé une petite trace grise sur ma chemise.

La Silencieuse 💎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant