- Et le tien alors ?
- Je ne sais pas. Il est là, c'est tout.
En vérité, je crois que je le sais. On est sans doute des tas à le savoir. Il est là physiquement, ou pas. Mais il n'est qu'une pâle figure qui pourtant, a donné vie à la tienne.
Parfois je me sens très vide, je m'énerve pour rien, je cherche. Oui je te cherche. Et c'est comme un vide qu'on comble au quotidien parce qu'il faut bien progresser sans toi. Le pire dans tout ça, c'est qu'on finit par s'y habituer et il n'y a que sous l'eau brûlante ou dans le creux de l'oreiller qu'on y pense. Parfois on s'imagine des tas de scénarios. Des trucs un peu fou qui font doucement sourire parce qu'ils sont si purs et désirés.
En vérité, je crois que c'est un atome perdu dans l'immensité du quotidien. Ça donne envie d'hurler, de crier sa rage et d'ouvrir grand la bouche pour demander justice à ce que même elle ne rétablie pas. Tu donnes une image faussée à ce que tu ne vois pas. Il est un pilier de ta vie, l'un des premiers, et pourtant, tu continues d'avancer dans l'absence de sens.
Observer les blés mûrs, en bagnole avec la musique qui cognait dans les esprits nostalgiques, les parfums de liberté fugaces.
La chair de ta chair. M'abandonne pas. C'est si désert dans ton ombre, une brèche et l'absence d'un père.Comment construire un monde si il n'est basé que sur un vide ?