L'air est chargé de poussière.
Silence.
Silence.
Autour des murs fondateurs, la ville s'est éteinte.
Le ciel oscille dans un fleuve malheureux, on n'entend plus que le bruissement de la plainte.
Les hommes ont le regard tourné vers l'éther mais lui, il ne sait plus où trouver les cieux.
Il voudrait hurler, maudire ce que l'être de chair a fait, sous les silences des dieux.
Personne ne répond. Les échos célestes l'ont laissé à l'abandon.
Le vieux sort sa pipe, il a pleuré dans les appels aboyés : " Bombardons ! Bombardons ! "
Les fleurs des fusils, les soupirs éternels.
N'as tu pas honte ?! Homme criminel.
N'as tu pas honte, d'avoir armé des orchestres de la guerre, les hymnes des libertés ?
Il a contre lui serré,
des portraits, une guitare désaccordée, un livre sacré.
Il attend. Il les entend. Alors, il est temps.
Ils approchent, ils approchent, ces fiers et féroces combattants.
Et puis il ferme les paupières, en quittant son corps, fait de son être un sanctuaire.
L'air n'a plus l'amour des ouvrières.
L'air, oui l'air.
L'air est chargé de poussière.