3) Aux prémices de l'inattendu

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Tonnerre d'applaudissements, accolades, rires, pleurs et principalement, un énorme soulagement. Les palpitations liées au stress s'atténuaient progressivement, et les joueurs reprenaient petit à petit leur souffle. Le coeur de Nekoma restait néanmoins encore sous l'effet de l'adrénaline, stimulant les jeunes vainqueurs. Une cacophonie avait pris place dans le hall, et cela n'était certainement pas le résultat d'une incompréhension générale. Tout s'avérait limpide dans leurs esprits. Ils avaient beau avoir perdu leur match contre Fukurodani, ils avait néanmoins réussi à passer cette fois-ci les qualifications pour accéder au tournoi de printemps. Les chats gagnants d'un côté, les serpents perdants de l'autre.

Kuroo, Yaku et Kai s'étreignaient de gestes bourrus mais, sans conteste, imprégnés de pur bonheur. Ce n'était donc pas le dernier match avec cette équipe pour les terminales, et c'était bien cela que chacun était en train de retenir. Il avaient effectivement été moins confiant quant à l'issu du match quand Yaku s'était blessé à la cheville, laissant le numéro douze le remplacer. Malgré le manque quelque peu ressentit d'un des joueurs pilier de la défense de Nekoma, aucun des autres volleyeurs ne voulu le faire ressentir à leurs coéquipiers. Et puis, il y avait Shibayama, qui avait certes encore à apprendre en tant que libéro, mais qui avait tout autant sa place sur le terrain que n'importe quel autre joueur de cette équipe. La frustration de Yaku avait beau eu prendre le dessus à certains moments, il n'avait à aucun moment douté que son cadet lui succèderait son poste avec brio.

Shibayama et Lev purent se rendre utile au cours du match en apprenant  la réelle notion du travail d'équipe. Même Kenma, qui n'accordait pas tant d'importance à l'issu d'un match - si ce n'est celui de voir ses coéquipiers satisfaits -se réjouissait quelque peu de pouvoir peut-être jouer contre Shôyo lors du prochain tournoi. Kuroo ne mit pas longtemps à lui faire la remarque.

- Tiens tiens, ne serait-ce pas un petit rictus que je vois là?

- On vient de jouer un match. J'ai plus de souffle pour parler.

- Allons bon, à d'autres ! J'admets néanmoins que tes talents de passeur nous on vraiment été utiles. Ça n'explique cependant pas ton petit sourire en coin... Tu te réjouis de revoir le petit numéro dix de Karasuno, n'est-ce pas ?

- Il me semble qu'on a déjà eu cette conversation. Donc je te devance, je ne fais pas la même tête que quand je joue à un nouveau jeu vidéo. Et pour ta gouverne, je ne comprends pas pourquoi tu reviens sur le sujet, surtout en sachant que j'avais déjà eu le dernier mot là-dessus.

Kuroo haussa les épaules et ne s'empêcha pas de poursuivre.

- Mouais, tu as surtout mis tes écouteurs après m'avoir contredis en feignant ne plus rien entendre. J'appelle plutôt ça une fuite.

- Je me préserve, c'est différent. Et en parlant d'écouteurs, c'est plutôt toi qui est content, non ?

- Comment ça ?

- Tu pourras voir les progrès de Tsukishima, et ne me dis pas que ça ne t'intéresse pas.

Kuroo balafra ses cheveux avec désinvolvure. Effectivement, il comptait bien narguer encore un peu son cadet. Il avait beau de pas être verbalement doué avec les marques d'affections, il espérait toujours quelque peu que son attitude narquoise montrait son affect envers les personnes qu'il estimait. De toute manière, il savait pertinemment qu'il ne pouvait pas être pire que Tsukishima sur cet aspect-là.

- Je ne te le fais pas dire ! Il a du potentiel et appliques vite ses réflexions. J'espère seulement que ça ne sera pas demain la veille que l'élève dépassera le maître.

- Tu as encore de la marge. Mais si ça t'arrives, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même.

- Pas faux.

Don't death on my parade [KuroShou]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant