Les minutes défilaient et, avec elles, les tonitruants rire du plus long adolescent, suivi sans mal des gloussements plus maîtrisés de la part de l'autre. Le ciel, auparavant clairsemé par quelques éclaircies de soleil, se voyait se distordre progressivement pour laisser place au décor céleste de vastes ombrages dominant au fil du temps et rendant plus fade l'endroit environnant.
Le début de soirée prenant place au sein de cette journée, les deux jeunes hommes souhaitaient pouvoir enfin trouver repos dans la cabane reculée qui devait trouver place au sein de ce bois. Les gourdes, bien remplies initialement, s'étaient déjà bien allégées. Les survêtements en boule dans le sac du noireau, pliés dans celui aux cheveux verdâtres, prenaient place à présent sur la partie supérieure de leur anatomie.
Ils auraient pu atteindre l'abri depuis une heure déjà s'ils n'avaient pas décidé d'emprunter autant de détours. Daishou, remarquant qu'effectivemment, se munir d'une paire de chaussures d'une blancheur immaculée n'était pas forcément la meilleure option qu'il eu optée pour cette sortie des plus saugrenues, avait décidé - sans préambule d'un avis extérieur- , de dévier de leur trajectoire initiale, pour prendre à la place des sentiers dont la surface serait davantage susceptible de moins tâcher ses précieuses baskets.
Depuis les prémices de leur escapade, quelques gouttes firent leur apparition, lesquelles se transformèrent rapidement en un fort martèlement qui colla leurs vêtements à la peau. Du moins, les pantalons de Kuroo, car son torse était revêtu d'un imperméable. Seul Daishou avait mal prévu les signes avant-coureurs du ciel grisâtre.
Quand la grande averse éclata, il n'étaient plus qu'à quelques pas de la cabane où il purent enfin s'abriter.
Daishou en profita pour retirer son haut qui ruisselait littéralement de partout. Kuroo regarda furtivement les alentours de leur abri. Effectivemment, il n'y avait rien de quoi se réchauffer, Daishou étant le plus à plaindre. Ce dernier regarda ses souliers en tissus complètements épongés, et insulta un bon coup le temps qui n'était pas en leur faveur.
- Putain, il devait pleuvoir plus tard ! C'est quoi ces prévisions de merde. Je te jure que la prochaine fois que je consulte la météo, je devrai me retenir de ne pas balancer ma télécommande à travers l'écran.
- Si t'avais pas voulu faire autant de détours pour tes pompes, on serait arrivé ici bien plus tôt. Et puis, on savait que la météo inaugurait rien de bon, même si il y a eu quelques changements au niveau des prédictions. Allez, fait pas la gueule ! C'était bien jusqu'à maintenant, non ?
Daishou grogna, et avant de poursuivre, éternua à maintes reprises. Avant d'en placer une, Kuroo le devança.
- Sugu'..? Ça veut aller ?
Une mine plus blanche encore qu'à l'accoutume fut là la seule réponse qui lui fut attribuée.
Le léger changement de température ainsi que l'humidité n'aidaient pas à Daishou de se sentir au meilleur de sa forme. Légèrement inquiet, Kuroo se dépêcha de sortir d'un des sacs le thermos qu'ils avaient apporté. Lors de leur balade, ils avaient bu bien plus que ce qu'ils avaient supposés, mais il restait suffisamment de thé pour que Daishou puisse se réchauffer ne serait-ce qu'un peu.
Après que les effluves de pommes et de cannelles humectèrent le palais de Daishou, ce dernier jeta un regard compatissant envers son semblable. Lui qui se vantait bien souvent d'avoir des idées de lumière, il se maudissait. Il avait espéré que l'ambiance du brouillard leur prodiguerait un après-midi qui changerait des clichés de romance que l'on voyait toujours passer dans les séries à l'eau de rose. Ils auraient dû faire comme tout le monde; s'allonger dans un parc, et passer un moment de détente sans se prendre la tête. Il aurait ainsi pu ajouter sa petite touche personnelle, et insulter à tout va les passants qu'il aurait jugé de mauvais goût, espérant décrocher un léger étirement des lèvres de Tetsurou. Il aurait sentit son coeur s'emballer, et se serait comporté en parfait lèche-cul en saluant d'un brin légèrement forcé de politesse d'autres individus, son hypocrisie étant toujours facilement à portée de main. Après tout, c'était comme ça qu'il fonctionnait, avec son faux air sérieux, ses mimiques facilement outrées, sa démarche élégamment assurée, ses mots d'une vulgarité sans faille, mis à part dans les moments où il appréciait user de sa sournoiserie habituelle. Il aurait juste ajouter quelques brins de sincérité, de douceur et de chaleur qui l'inondait depuis quelques beaux jours maintenant.
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Don't death on my parade [KuroShou]
FanfictionKuroo et Daishou se retrouvent accueillis au Quindecim par un barman quelque peu étrange. Ils n'arrivent pas à déterminer comment ils sont arrivés à cet endroit, et surtout, leurs souvenirs sont flous. Mais peut importe à quel point leur mémoire est...