Trois semaines s'étaient écoulées depuis cette fameuse soirée remue-ménage, pour ne pas dire remue-méninges. Si durant les trois premiers jours, aucun des deux prétendants ne daigna prendre des nouvelles de l'autre, se ne fut pas le cas du quatrième jour. Un gif, envoyé de Daishou, illustrant un chat ébourrifé et affublé d'un vieux T-shirt rouge. Pas bête pour deux sous, Kuroo comprit directement le sous-entendu avec Nekoma. Est-ce que cette image était si drôle que ça ? Kuroo ne le sut. Ce qui était certain en tout cas, c'était que « le coeur a ses raisons que la raison ignore ». Il s'estimait chanceux d'avoir eu l'occasion de faire quelques recherches sur Blaise Pascal lors de travaux scolaires en cours de de philosophie.
Il hésita à demander conseil à Kenma dans les gifs qu'il connaissait pour l'aider à lui répondre comme il se devait, mais il s' y résigna. Kenma devait déjà le trouver bien plus nunuche que nécessaire. Il le voyait déjà opter une moue de dépit, et Kuroo n'avait pas envie de ça pour le moment. Il préféra opter pour les bons vieux moyens, à savoir les textos. Il enchaîna donc avec une phrase qui signifiait littéralement « Tiens tiens, on ne peut plus se passer de moi ? ;) »
Auquel cas Daishou ignora superbement ce renvoi pour insister sur le fait que, malgré son jeune âge, Kuroo avait déjà une conduite de vieux pour mettre autant de temps à répondre. Kuroo eu grimacé, forcé d'admettre qu'avant d'envoyer sa réponse, il eu apporté moultes modifications pour une phrase aussi basique que celle-ci. Mais que voulez-vous, rien que ne serait-ce un petit émoji pouvait radicalement changer le sens d'un simple sms, n'est-ce pas ? Ainsi que la peur tenace qui vous tiraillait quant il fallait flirter avec son crush. Mais ça, c'était une autre histoire.
Puis, une proposition de sortie de l'un, une acceptation de l'autre.
Un rencard.
Rencard qui s'était pour le moins très bien passé. En soi, rien de particulié n'avait été planifié. Une sortie dans les environs dans un calme presque ambiant - si on exceptait leurs chicanes habituelles -, un souper dynamique et un billard mouvementé à l'instar de leur première soirée passée ensemble. Une accolade pour pousser l'autre, montrant un semblant d'énervement, qui n'était qu'un prétexte pour avoir un quelconque contact physique. Une bataille de regards où dévier ses yeux en premier signifiait perdre un pari stupide, cachant juste une envie de plonger ses prunelles dans celles de l'autre. Des rapprochements, des fiertés légèrement moins mal placées, et une envie de sceller leur lèvres qui ne les dupaient plus. C'est pourquoi, sans aucune surprise mais avec néanmoins un stress électrisant leurs battements de coeur, ceux-ci doublèrent d'intensité, et ils partagèrent un chaste baiser pour conclure cet agréable moment passé. Daishou en avait voulu plus encore, se moquant éperdument de se trouver dans un endroit publique. Un smack de collégien ne lui suffisait clairement pas. Il en avait désiré davantage, voyant déjà sa bouche prendre possession du cou du noireau se tenant enfin si près de lui. Kuroo, pas moins envieux, se voyait pourtant faire face à une certaine forme de réserve vis-à-vis des échanges d'intimités avec des individus à proximité.
Il en restèrent là, mais malgré ce que Daishou avait maugrée, ce smack l'avait bien éveillé. Il savait néanmoins qu'il aurait bien assez de temps devant lui pour découvrir d'autres facettes dont Kuroo embrassait. Ses lèvres pouvaient bien attendre encore un peu.
Quand bien même cette soirée annonça officiellement leur début de couple, aucun je t'aime ne fut prononcé. Malgré leurs yeux pétillants, leurs joues creusées à force de sourire, leurs lèvres elles, étaient encore bien trop pudiques pour prononcer ces quelques mots. Ils savaient pertinement que leurs débuts de sentiments étaient partagés, mais chaque chose en leur temps.
En dépit de leurs taquineries et chamailleries habituelles, une légère timidité qu'ils ne ressentaient pas il y a encore quelques semaines de cela s'était légèrement installée.
Passer de rivaux à partenaires laissait place à quelques réflections qui les mettait parfois encore dans l'embarras. Ceci dit, nul doute que d'ici peu, quelques « je t'aime » glisseraient en douce parmi tant d'autres phrases.
Aucun des jours qui suivirent ne se vit vacant de messages. Quotidiennement, leurs téléphones en main, ils s'envoyaient des petits mots, et ils eurent l'occasion de se voir quelques fois durant ces trois semaines.
Puis vint une proposition de Daishou.
Il était tard, et ce dernier prit son téléphone portable pour rédiger un message au garçon qui occupait bien trop souvent ses pensées.
Daichouchou : J'espère que tu n'as rien prévu ce week-end. J'ai une bête d'idée. Enfin venant de moi, ce n'est guère surprenant.
Grosminet : Mmh... t'accompagner pour que tu t'engages enfin à prendre des cours de modestie ?
Daichouchou : Pas pour cette fois, sorry not sorry. Je viens de regarder la météo, on pourrait se faire une virée de nuit en forêt, je connais un coin sympa. Il y a une cabane là-bas, on peut même y dormir si on en a envie. Comme ça, pour une fois, tu pourras utiliser comme prétexte de ne pas avoir eu de salle de bain à disposition pour te ramener avec une coupe de cheveux pareille.
Grosminet : o.O
Daichouchou : Oui oui, j'ai bien vu qu'il y aurait pas mal de brouillard. Attends, me dit pas que tu as la frousse du noir ? A moins que je ne t'aie vexé sur tes goûts capillaires ? Pourtant je t'assure qu'il faut vraiment que tu revois tes critères de beauté sur ce qui germe de ton crâne d'oeuf.
Grosminet : HAHAHAHA, lol. Je ne faisais pas référence à la météo ;))) Et je t'emmerde quant à mon style capillaire :p
Daichouchou : Je peux savoir pourquoi tu te fous de ma gueule ?
Grosminet : Ptdrrrr', toi, en forêt ? Tu vas tenir le coup entouré de gadoue, d'odeurs champêtres et d'éventuelles bouses de vaches qui ruineront tes chaussures de bourge ? Je sais pas, mais j'ai plus l'image d'un enfoiré participant à une soirée mondaine plutôt qu'à un aventurier de première heure. Merci pour ce fou rire, change rien :')
Daichouchou : Putain, t'es vraiment un sombre connard.
Grosminet : Allons Daichouchou, pas de vulgarité à l'écrit ! Si on commence à céder à ce genre de facilité, la police remontera facilement jusqu'à nous si l'un de nous deux ploie face à un uxociride.
Daichouchou : J'espère pour toi que tu ne te sens pas fier d'avoir pour une fois un peu de vocabulaire.
Grosminet : Oh fais pas genre. On sait très bien tous les deux que je ne suis pas mauvais là-dedans. Allez, je suis sympa. Crime passionnel à la place d'uxociride si tu préfères.
En tout cas, t'es pas le plus à plaindre. Yaku m'a pris la tête un nombre incalculable de fois à cause du mot "docosahexaénoïque".Daichouchou : Mmh, je connais pas assez bien les gars de ton équipe, mais je te supporte assez pour savoir que c'est plutôt toi qui est d'un chiant avec ce terme.
Grosminet : 🖕
Daichouchou : En tout cas je les plains bien de t'avoir pour capitaine. Oh, et tu as certainement dû appuyer au mauvais endroit concernant ton émoji. T'inquiète, je corrige pour toi ! *❤
Grosminet : Non, ceux-là sont réservés exclusivement pour Kenma ;)
Daichouchou vous a bloqué
Bloqué ? Peut-être bien qu'après tout, Kenma et Daishou étaient destinés à mieux s'entendre qu'il ne se l'imaginait.
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~~~~~~~~~~~~~~~~~~Chapitre un peu plus court ! En espérant que l'histoire vous plaise toujours ! 💙
Publié le 25.05.2020 🦊💮
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Don't death on my parade [KuroShou]
Fiksi PenggemarKuroo et Daishou se retrouvent accueillis au Quindecim par un barman quelque peu étrange. Ils n'arrivent pas à déterminer comment ils sont arrivés à cet endroit, et surtout, leurs souvenirs sont flous. Mais peut importe à quel point leur mémoire est...