Chapitre 2

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Je me réveille dans mon lit. Des bandages entourent une grande partie de mon corps tel que mes bras, mes jambes, mon ventre ou encore ma poitrine. Je ne comprends pas pourquoi. J'essaie de me rappeler, mais je n'y arrive pas. Qu'ai-je bien pu faire hier pour me retrouver dans cet état ?

Je vais me préparer, je ne mets pas de maquillage. Tout simplement parce que je ne veux pas être confondu avec un pot de peinture comme Ophélia et aussi parce que je n'aime pas le maquillage. Pour moi, une femme n'a pas besoin de maquillage pour être belle. Je sais que je pourrais déclencher un débat. Mais voilà ! Pourquoi dépenser de l'argent dans une chose aussi superflu que le maquillage ? Autant le garder pour des choses utiles. Et puis avec tout ce que je dois faire le matin, je n'ai pas le temps pour me maquiller. Il faut que toute la maison soit propre, que la vaisselle soit propre et rangée à sa place, que les petits-déjeuners de chacun soient prêts.

Bref, il est temps que j'y aille si je ne veux pas louper de mon bus. Ma sœur comme ma mère ne font rien dans la maison. Elle passe leur temps à se prélasser. Je prends mon sac, ma veste et ferme ma porte à clé.

Une nouvelle journée commence. Encore une fois, je cours pour ne pas louper mon bus. C'est reparti pour 40 minutes de voyage. Je descends à ma station. Je me dirige vers une boulangerie où je vais tous les matins chercher un truc à grignoter et discuter avant de prendre la direction de mon établissement scolaire. Je n'ai pas vraiment d'amis. Je suis un peu une paria, "une pauvre petite fille, sans argent, qui n'a absolument rien à faire chez nous, à part ternir l'image notre école" pourrons vous dire un bon nombre d'étudiants sur ce campus. Sûrement jaloux de mon talent.

Bref, la journée se passe comme d'habitude, sous les remarques fourbes de mes si gentils camarades. Noter l'ironie perçant dans ma voix. Je n'ai qu'une seule hâte, c'est de finir cette journée, de quitter cette école et de me rendre à mon rendez-vous avec la cliente pour la robe de mariée. Je dois passer rapidement à la maison avant de repartir. Je me dirige vers le bus. Pour une fois, je suis en avance. Je rentre chez moi. Les mêmes personnes qu'hier sont présentes. Ma "sœur" descend et elle vient dans ma chambre.

- Va faire à bouffer sale traînée, me dit-elle sur un si gentil ton que j'ai très fortement envie de décliner son invitation.

Je ne me préoccupe pas d'Ophélia. Elle finit par remonter. Je continue de préparer mes affaires. J'entends ! Des pas descendre mes escaliers. En me retournant, des souvenirs de la veille reviennent. Le même homme qu'hier m'approche dangereusement. Il s'apprête à lever à nouveau la main sur moi. J'attrape son poignet et le retourne.

- Vous avez déjà levé la main sur moi, une fois. C'était la première et la dernière fois que je vous laissais porter la main sur moi, surtout sans raison valable. Alors essayez, une seule fois de me refaire du mal et je porte plainte contre vous. Maintenant ! Vous êtes priés, de bien vouloir quitter ma chambre et de me laisser me préparer pour mon rendez-vous.

- Pourquoi mens-tu ?

- Je vous demande pardon. Je ne sais pas de quoi vous voulez parler. Cette pièce est ma chambre et personne n'est autorisé à y entrer comme ça.

- Cette chambre n'est pas à toi, c'est celle d'Ophélia.

- Je crois que vous faites erreur, cette pièce est la mienne. Je l'ai peu à peu personnalisé à mon goût. Vous voulez que je vous prouve que je suis bien là propriétaire de cette pièce. Très bien ! Je vais vous le prouver après mon rendez-vous.

- Non, maintenant !

- Non, je ne peux pas. J'ai rendez-vous dans 30 minutes dans le centre-ville et la ponctualité est quelque chose que je ne louperai pour rien au monde. Après, une manière de prouver que cette chambre est bien la mienne : c'est que vous avez sûrement dû voir que la propriétaire de cette chambre dessine beaucoup. Si vous souhaitez venir avec moi et que je dessine votre portrait dans le bus, c'est vous qui voyez. Mais décidez-vous tout de suite car moi, je pars.

Je finis de ranger mon sac. Je prends mon blog de dessin et mes crayons en plus. Je le pousse vers la sortie de ma chambre. Je la ferme à clé. Je monte mettre ma veste et mes chaussures. Il me suit.

Je sors par la porte, je surprends une conversation forte intéressante pour moi et l'homme qui m'accompagne.

- Mais maman, comment vais-je faire ? Je n'ai jamais cuisiné de ma vie. Et l'autre garce est partie.

L'homme à côté de moi semble très intéressé par leur conversation. Je lui montre qu'il est l'heure. Nous nous dirigerons vers l'arrêt de bus. Dans le bus, je paye nos deux places. On s'installe. Je sors mon bloc de dessin et commence à le dessiner. J'ai 10 minutes pour faire son portrait. Je ne suis pas très à l'aise. Je préfère dessiner des vêtements.

Peu avant d'être arrivé, je lui donne son dessin et lui explique qu'il n'est pas très réussi, que je suis plus à l'aise pour dessiner des vêtements et les créer que de dessiner un portrait.

Nous descendons du bus et nous nous dirigeons vers un café. Je m'installe à une table. La serveuse vient me voir.

- Alors Maya, quel est le défilé du jour ?

- Une robe de mariée ! La cliente n'est pas encore arrivée ? Est-ce que je peux m'installer à la même place que d'habitude ?

- Super, on va se régaler. Oui, vas-y installe-toi ! Je suppose que tu veux la même chose que d'habitude.

- Oui !

- Et vous monsieur ?

- Un café s'il vous plaît madame.

La mariée et ses amies viennent d'arriver, j'en vois quelques-unes me juger sur mon physique. Je dis bonjour à toutes les filles présentes. Ensuite, je présente l'homme à mes côtés comme un proche. Je me dirige vers la cabine d'essayage. À force, de me voir faire essayer mes affaires ici, les responsables de ce restaurant m'ont aménager un petit coin. J'habille la mariée. Je lui bande les yeux et je la ramène à ses amies. J'enlève le bandeau. Toutes ses amies sont bouche bée sauf celles qui passent leur temps à me juger. Elles critiquent ma robe en ne donnant que des points négatifs qui n'ont pas vraiment lieu d'être. Ça déclenche un grand débat entre les filles qui adorent ma robe et celle qui ne l'aime vraiment pas. Pendant ces pseudos débats, je peux voir que la mariée perd espoir et j'ai peur qu'avec toutes les méchancetés que ces filles ont dites, elle ne finisse par ne pas aimer cette robe de mariée. Celles qui aiment ma robe de mariée finissent par faire sortir les autres filles et les accompagnent dehors pour laisser la mariée faire son choix toute seule. C'est le moment de vérité. Elle se tourne vers le miroir. Les larmes lui montent aussitôt aux yeux. Elle me remercie et vient me prendre ses bras. Elle me commande des robes pour ces demoiselles d'honneur. On peaufine les détails avant de nous séparer. Elle me règle la robe de mariée puis je la laisse partir avec sa robe. Elle lui va à merveille.

De la cave à l'îleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant